Pau Béarn Pyrénées investit dans des unités de méthanisation et de méthanation pour transformer l’usine de dépollution des eaux usées de Lescar en station à énergie positive.
La première pierre de la station de dépollution de Lescar, dans les Pyrénées-Atlantiques, vient d’être posée. Elle est destinée à devenir un centre de ressources avec la production de 10 énergies et ressources locales issues des eaux usées, produites en circuit court grâce à une synergie avec les infrastructures environnantes (notamment l’unité de valorisation énergétique des ordures ménagères de Valor Béarn, le réseau de chaleur urbain et la future centrale photovoltaïque).
Les boues autrefois incinérées serviront entre autres à produire du biométhane pour le gaz de ville, mais aussi du biochar utilisé en combustible valorisé dans les réseaux de chaleur de l’agglomération ou bien en compostage pour les cultures. Le CO2 résiduel sera combiné avec de l’hydrogène produit sur place à partir d’électricité renouvelable en partie d’origine photovoltaïque pour en faire du méthane de synthèse. Deux innovations technologiques sont utilisées : la méthanation catalytique du CO2 émis. Ce dernier, issu du procédé de méthanisation, est habituellement rejeté dans l’atmosphère. La technologie de méthanation catalytique, mise en place par Storengy (Engie), permet de transformer la totalité du CO2 émis en méthane de synthèse, gaz vert renouvelable. Quant à l’ultra déshydratation par carbonisation hydrothermale des boues d’épuration, ce procédé développé par Suez« divise par quatre le volume de boues d’épuration en consommant 3 à 4 fois moins d’énergie qu’un sécheur thermique conventionnel », tout en réduisant les nuisances potentielles associées au séchage.
Une convention a été signée avec GRDF, pour encadrer l’expérimentation de l’injection de méthane de synthèse dans le réseau de gaz de ville, conformément aux dérogations octroyées par la Commission de régulation de l’énergie.