Des outils en libre accès pour les maîtres d'ouvrage
Friches -
Laurent Miguet
Service numérique interactif, UrbanVitaliz est utilisé par 65 collectivités territoriales qui cherchent à accélérer le montage juridique et financier de leurs opérations de reconversions de friches. « L'échantillon, très diversifié, comprend une forte représentation des petites communes et intercommunalités, peu outillées en ingénierie », note Perrine Rutkowski, animatrice nationale du réseau d'assistance à maîtrise d'ouvrage lancé en octobre 2020 par le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema).
Le financement d'UrbanVitaliz repose sur le fonds Friches, qui consacre 1 M€ (sur 650 M€) aux outils numériques d'accompagnement, dont Cartofriches. Le service oriente les collectivités vers les financements les plus pertinents selon la nature des projets, par exemple des subventions européennes dédiées aux reconversions culturelles. « Le nombre croissant d'utilisateurs conduit à s'interroger sur des déclinaisons régionales qui s'appuieraient notamment sur les établissements publics fonciers », précise l'animatrice. La part grandissante des collectivités multisites figure parmi les évolutions récentes les plus notables.
De plus en plus de gestionnaires de friches intègrent des projets transitoires dans le calcul coûts-avantages de la reconversion
Bénéfices socio-économiques. Autre outil d'aide à la décision, Bénéfriches donne aux maîtres d'ouvrage les moyens de prouver les gains monétaires générés par le choix de reconvertir une friche industrielle, plutôt que de réaliser une opération en terrain vierge. Cette application à l'aménagement de l'analyse coûts-bénéfices a déjà prouvé son efficacité, dans le choix des tracés d'infrastructures. Associé au consortium scientifique Efficacity, le groupe d'ingénierie Arcadis a remporté début 2020 la consultation de l'agence de la transition écologique (Ademe) pour transposer cette méthode à la reconversion de friches.
L'application se présente sous la forme d'un tableur. Après les tests qui ont mobilisé un premier échantillon de quatre gestionnaires de friches, un deuxième groupe de dix prend le relais en 2021 et 2022. « Dans cette seconde phase, nous nous contentons de donner les clés, puis de répondre aux éventuelles demandes », précise Maximilien Piquant, responsable des études socio- économiques chez Arcadis.
Le temps long des opérations a inspiré une autre nouveauté : plusieurs sites de la seconde vague intègrent des projets transitoires dans l'évaluation. Les créateurs de l'outil commencent à goûter aux fruits de leur travail : « Le recours à Bénéfriches figure dans un nombre croissant de réponses à des appels d'offres, et nous voyons des opérateurs privés puiser leur argumentation dans cet outil », se réjouit Maximilien Piquant.