Covid, Ségur: ce que contient le budget de la Sécurité sociale 2022

Après le budget, le gouvernement a présenté ce vendredi le projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS) 2022. Parmi les principaux enseignements: le déficit recule, le Ségur de la santé continue à dérouler ses effets tandis que les budgets grand âge et médicaments progressent.

Déficit en baisse

La sortie attendue de l'épidémie de Covid-19 va redonner un peu d'air à la Sécu. Le déficit est attendu à 21,6 milliards d'euros en 2022, en nette amélioration après les records de 2021 (- 34,6 milliards) et 2020 (-38,7 milliards). A l'horizon 2025, les pertes devraient être légèrement supérieures à 13 milliards d'euros, un "solde négatif qui provient principalement de la branche maladie et dans une moindre mesure de la branche vieillesse", explique le ministère des Comptes publics.

Malgré la dissipation de l'impact comptable de la pandémie, le gouvernement prévoit en 2022 une enveloppe de 4,9 milliards d'euros pour les tests (1,6 milliard) et la vaccination (3,3 milliards).

Augmentation des dépenses hors Covid

Au global, les dépenses de santé reculeront de 0,6% en 2022 après des hausses respectives de 9,4% et 7,4% en 2020 et 2021. Une baisse qui s'explique donc avant tout par le repli très significatif des dépenses exceptionnelles liées à la pandémie de Covid-19 avec 10 milliards d'euros de moins pour les tests, les masques et les vaccins.

Si l'on exclut en revanche la crise sanitaire, les dépenses vont en réalité augmenter de 3,8%. En particulier en raison de la montée en puissance du "Ségur de la santé" qui pèsera encore à hauteur de 2,7 milliards d'euros dans le PLFSS 2022. L'essentiel de la facture est liée à la revalorisation salariale des personnels soignants (un peu plus de deux milliards d'euros). Au total, de 2020 à 2022, les mesures issues du Ségur se montent à environ 12,5 milliards d'euros.

Même hors Ségur, les dépenses augmenteront de 2,6%, notamment en raison d'un changement complet des relations qu'entretient l'Etat avec les laboratoires. En effet, au lieu des économies habituelles sur les médicaments et dans le cadre du plan "Innovation 2030" présenté par Emmanuel Macron en juin, l'exécutif va ajouter un milliard d'euros pour rembourser de nouveaux traitements et encourager l'innovation pharmaceutique.

Contraception facilitée

Un coup de pouce de 400 millions d'euros pour l'aide aux personnes âgées est également prévu en 2022, a annoncé jeudi le Premier ministre Jean Castex, à la veille de la présentation du budget de la Sécu. Au moins 240 millions d'euros seront fléchés vers les services d'aide à domicile, alors que le gouvernement va instaurer un "tarif plancher" de 22 euros par heure de prestation.

Par ailleurs, le gouvernement va renforcer les effectifs soignants de manière à "atteindre un total de 10.000 ETP (équivalents temps plein, NDLR) supplémentaires au cours des cinq prochaines années", selon le dossier de présentation du budget de la Sécu.

Autre mesure: la contraception qui sera accessible gratuitement dès le 1er janvier aux femmes de 18 à 25 ans, une mesure budgétée annuellement à 21 millions d'euros. Une enveloppe de 41 millions d'euros a également été prévue dans le cadre du Ségur de la santé pour revaloriser les salaires des sages-femmes. Enfin, quelques millions doivent être consacrés au raccourcissement des délais d'attente à la suite de l'ouverture de la PMA pour toutes.

Pas d'annonce sur les retraites et la santé mentale

Aucune mesure relative à la santé mentale n'a en revanche été dévoilée ce vendredi, le gouvernement renvoyant aux Assises de la santé mentale convoquées par le président de la République. Emmanuel Macron devrait profiter de ces Assises, qu'il clôturera mardi après-midi, pour détailler les intentions de l'exécutif dans ce domaine. Des financements supplémentaires pour la psychiatrie hospitalière ou le remboursement par la Sécurité sociale des consultations chez les psychologues libéraux pourraient notamment être annoncés.

Comme pour la santé mentale, le gouvernement n'a pas présenté ce vendredi de mesure spécifique en matière de pensions. Sur le plan comptable, la branche vieillesse du régime général devrait connaître d'abord une réduction de son déficit (-3,7 mds EUR en 2021 puis -2,5 mds EUR en 2022) avant qu'il ne plonge à 7,6 milliards d'euros en 2025.