Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Pendant la récession liée au Covid-19, la pauvreté n’a pas augmenté, selon l’Insee

En 2020, le taux de pauvreté touchait 14,6 % de la population française. Un chiffre stable par rapport à 2019. Si l’aide de l’Etat a permis à de nombreuses personnes de ne pas sombrer, les plus démunis semblent avoir glissé encore plus dans la précarité.

Par 

Publié le 03 novembre 2021 à 15h00, modifié le 04 novembre 2021 à 09h29

Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

Distribution alimentaire organisée par les Restos du cœur, au Stade-Vélodrome (Marseille), le 26 mars 2021.

La crise liée à la pandémie de Covid-19, qui s’est traduite par une chute de 8 % du PIB pour l’année 2020, a-t-elle fait exploser la pauvreté en France ? A l’automne 2020, Alerte, un collectif d’associations, sonnait l’alarme : un million de personnes auraient basculé dans la précarité en raison de la crise. Un an plus tard, mercredi 3 novembre, l’Insee a livré une étude qui relativise l’impact de la crise : en 2020, le taux de pauvreté – qui se définit comme un niveau de vie inférieur à 60 % du niveau de vie médian – touchait 14,6 % de la population française, soit 9,3 millions de personnes. Un chiffre stable par rapport à 2019. Les inégalités, selon cette estimation, n’auraient pas davantage évolué. Autrement dit, la récession historique de 2020 n’aura pas fait augmenter la pauvreté en France.

« La stabilité des inégalités de niveau de vie et de pauvreté monétaires s’expliquerait par les mesures exceptionnelles mises en place pour lutter contre les effets de la crise sanitaire », selon l’Insee. L’activité partielle a ainsi permis d’éviter une explosion du chômage, les aides ciblées ont soutenu le revenu des ménages, et le fonds de solidarité a compensé, au moins en partie, la chute du chiffre d’affaires des indépendants. Sans ces divers dispositifs, calcule l’Insee, le taux de pauvreté aurait progressé de 0,6 point, ce qui représente 400 000 personnes, et les inégalités se seraient accrues. De plus, « il est impossible d’évaluer l’ampleur des faillites d’entreprises et des destructions d’emplois qui seraient advenues » sans ces dispositifs de soutien.

Méthodologie

Il n’en reste pas moins que la conclusion de cette étude, de l’aveu même du directeur général de l’Insee, Jean-Luc Tavernier, qui s’en explique dans un article de blog, « peut étonner ». L’une des explications réside dans la méthodologie employée. L’enquête porte uniquement sur la France métropolitaine, et sur les ménages « ordinaires » selon la nomenclature de l’Insee, à savoir 95 % de la population française.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés La hausse des prix risque de gripper la reprise

Elle exclut donc les personnes qui vivent en collectivité ou en communauté – résidences étudiantes, maisons de retraite, casernes, prisons… –, ainsi que celles sans domicile, soit au total 1,4 million de personnes. Parmi ces catégories de population, si les personnes âgées, dont les pensions n’ont pas été affectées, n’ont pas perdu de revenus, les étudiants, en revanche, ont été massivement touchés, perdant notamment leurs petits boulots.

« La pauvreté s’est sans doute intensifiée, mais n’a pas explosé » Jean-Luc Tavernier, directeur général de l’Insee

Il vous reste 55.71% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.