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Naissance de De Facto, nouvelle plateforme de lutte contre les fake news

Le projet, qui réunit des journalistes spécialisés dans le fact-checking et des chercheurs, est porté notamment par Sciences Po et l'AFP. La plateforme propose de nombreux contenus sur la désinformation s'adressant au grand public, mais aussi aux enseignants et aux médias.

La plateforme De Facto entend défendre « l'information de qualité ».
La plateforme De Facto entend défendre « l'information de qualité ». (iStock)

Par Hayat Gazzane

Publié le 12 janv. 2022 à 10:29Mis à jour le 12 janv. 2022 à 10:56

Documentaires complotistes, vidéos faisant la promotion de faux remèdes… En pleine pandémie de Covid et à quelques mois de l'élection présidentielle, la lutte contre la désinformation est plus que jamais un enjeu capital en France. C'est dans ce cadre qu'est née, mardi, la plateforme numérique open source De Facto .

Portée par Sciences Po, l'AFP, le Centre pour l'éducation aux médias et à l'information (Clemi) et l'entreprise collaborative XWiki, cette plateforme vise à fournir sur son site internet de nombreux contenus à destination du grand public, des médias mais aussi des enseignants. « Notre ambition : donner à tous des clés pour mieux s'informer » en permettant « d'appréhender les potentialités et les risques du nouvel espace informationnel », résume Science Po dans un communiqué .

Des journalistes et des chercheurs

Concrètement, De Facto propose des articles de fact-checking produits par plusieurs rédactions (AFP, « Libération », « 20 minutes », Radio France, Les surligneurs) dont la publication est coordonnée par l'AFP. « Il peut y avoir d'autres partenaires qui nous rejoignent dans le courant de l'année, la porte restera toujours ouverte », précise Christine Buhagiar, directrice Europe de l'AFP.

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Des chercheurs proposeront aussi leurs publications « portant sur les circuits de la désinformation, les effets de la transformation de l'espace numérique sur les manières de s'informer et les enjeux de la régulation des plateformes numériques ». Parmi les contenus proposés figureront aussi des vidéos « qui expliquent comment l'information peut être falsifiée et vérifiée », du matériel pédagogique et l'accès à des logiciels libres.

Une initiative européenne

Ce projet ambitieux est cofinancé par la Commission européenne. Il s'inscrit dans un programme plus global qui donnera naissance à huit observatoires des médias et de l'information couvrant 15 pays européens.

Les porteurs du projet l'assurent : De Facto sera d'une indépendance éditoriale « totale », « indépendant des institutions, du gouvernement et des initiatives que le gouvernement pourrait prendre sur la désinformation », a souligné Dominique Cardon, directeur du Medialab de Sciences Po, lors d'une conférence de presse mardi.

Une « première pierre »

Le gouvernement français s'est en effet emparé du sujet. La commission Bronner sur la désinformation vient de rendre son rapport à Emmanuel Macron dans lequel elle formule plusieurs propositions pour lutter contre les fake news , certaines relevant des pouvoirs publics et d'autres du secteur privé ou de la société civile.

« Liberté académique » et « principe d'indépendance des rédactions journalistiques » animeront la plateforme De Facto, soutient Dominique Cardon, selon qui le lancement de ce site est « la première pierre d'un ensemble d'actions qui vont se déployer dans les années à venir ». La situation devient en effet urgente : « La confiance dans les médias est contestée, la désinformation pollue la discussion publique, le débat numérique devient brutal et l'esprit critique n'est pas toujours au rendez-vous », déplore Sciences Po.

Des fact-checkers appellent YouTube à aller plus loin dans la lutte contre la désinformation

C'est un appel inédit lancé par plus de 80 organisations de fact-checking du monde entier. Dans une lettre ouverte à la direction de YouTube, elles exhortent la plateforme vidéos à prendre des mesures plus efficaces pour lutter contre la désinformation. « Chaque jour, nous constatons que YouTube est l'un des principaux vecteurs de désinformation en ligne dans le monde », dénoncent ces médias et ONG basés dans une quarantaine de pays comme les Etats-Unis (PolitiFact, « The Washington Post »), l'Espagne (Maldita.es), le Sénégal ou le Kenya (Africa Check).

Ils proposent quatre grandes pistes d'amélioration concernant aussi bien l'opacité des algorithmes que les comptes « récidivistes ». Ces fact-checkers se disent prêts à « s'engager avec YouTube pour concrétiser leurs propositions ».

Hayat Gazzane

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