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Lyon : des autistes à l'origine d'une station de métro adaptée aux publics fragiles

Faciliter les trajets de personnes souffrant de handicaps mentaux, et plus largement de publics fragiles, par des aménagements inspirés du ressenti des autistes : cette expérience, première du genre, est actuellement menée dans une station de métro lyonnaise.

Le dispositif de la "ligne bleue", mis en place avec l'exploitant Keolis et la SNCF dans la station des Brotteaux et une partie de la gare de Perrache, a été inauguré officiellement vendredi 22 octobre par Claire Compagnon, déléguée interministérielle à la Stratégie nationale pour l'autisme et les troubles du neuro-développement.

Il s'appuie sur une nouvelle signalétique composée de pictogrammes illustrant les directions des lignes. Deux tours pour le quartier d'affaires de la Part Dieu, par exemple.

"Je me perds parfois dans le réseau. Quand je sors d'une station et que je vois le monument représenté, ça me rassure", confirme Charles, un autiste Asperger qui a participé au programme.

Autres aménagements, un éclairage bleu plus apaisant est utilisé sur les panneaux lumineux ; des marquages au sol définissent le sens de la montée et de la descente dans les escaliers ; les sorties sont numérotées, un espace "sérénité" permet de se réfugier en cas d'affluence et des sièges sont réservés sur les quais.

"Il y a dans l'autisme un enjeu d'hypersensibilité sensorielle, tout est agressif par essence pour eux", explique Jean Mathy, un des porteurs du projet, initié il y a deux ans par une "marche exploratoire" d'autistes, âgés de 16 à 56 ans et aux troubles divers, dans le métro.

Un dispositif qui profite aussi au plus grand nombre

Leurs difficultés d'adaptation ont inspiré les réaménagements, accompagnés d'une application numérique qui facilite aussi l'usage de la station en expliquant comment acheter un ticket ou franchir un portillon, par exemple.

Autre innovation, un porte-tickets qui permet de séparer celui qu'on vient de composter de ceux qui restent à utiliser ou qu'il faut jeter, et d'éviter ainsi le stress de la confusion.

"Le but est évidemment de ne stigmatiser personne mais au contraire que les fragilités de certains profitent au plus grand nombre", souligne M. Mathy. Des observations ont montré que le dispositif servait également aux non-voyants, aux femmes enceintes, aux enfants ou aux personnes âgées.

Un premier rapport d'expérience a été remis vendredi à la Déléguée interministérielle. "On se rend compte que ce type de dispositif peut être utile à beaucoup de monde. L'intérêt, c'est de pouvoir le modéliser et de le généraliser avec d'autres opérateurs de transports", a commenté Mme Compagnon.

Avec AFP.

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