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En Espagne, la mer dévore le littoral catalan

Depuis 2017, sous la pression du changement climatique et de l’artificialisation des sols, les scientifiques ont observé une régression significative du littoral catalan espagnol. Ils alertent sur la nécessité urgente de « repenser la côte » et ses infrastructures.

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Publié le 24 octobre 2021 à 06h00, modifié le 25 octobre 2021 à 18h57

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« C’est un tsunami au ralenti, mais c’est bien un tsunami, une vague qui ne cesse de s’amplifier. » Cocoordinateur du rapport « Un littoral qui atteint ses limites » publié début septembre, commandé par la région espagnole de Catalogne pour faire le point sur l’état de la côte sous l’emprise du changement climatique, Carles Ibanez est formel. « Pour l’heure, les citoyens sont bien conscients de la hausse des températures, des inondations, mais dès lors que l’on évoque la hausse du niveau de la mer, c’est évidemment plus difficile à imaginer. Globalement, pourtant, la Méditerranée augmente de 4 millimètres par an. Et d’ici à la fin du siècle, cette hausse pourrait être de l’ordre d’un mètre au total », alerte le directeur scientifique du Centre sur la résilience climatique, basé à Eurecat Amposta.

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Exacerbée par des tempêtes plus fréquentes et une bétonisation débridée, cette montée des eaux se traduit déjà, depuis 2017, par une régression significative de certaines zones métropolitaines du littoral. Avec des reculs moyens allant jusqu’à 9,8 mètres par an à Badalona et 7,5 mètres à Montgat. « Selon les prévisions les plus favorables, d’ici à 2035, seulement 54 % des plages actuelles bénéficieront encore des conditions de largeur nécessaires à la prestation de services de loisirs et 9 % seront complètement érodées », insistent les scientifiques ayant collaboré à l’étude.

Acheminement de sable sur les plages

Outre les espaces urbains, les deltas sont particulièrement affectés par l’érosion. A l’embouchure de l’Ebre, les chercheurs ont pu constater une usure de la côte de l’ordre de 10 à 15 mètres par an au cours des dernières décennies. « Pour se maintenir, ces écosystèmes ont besoin qu’un apport en sédiments se fasse par les fleuves et les rivières », détaille Carles Ibanez, qui justifie leur recul par l’affaiblissement du débit des cours d’eau et par l’impact de certaines constructions comme les ports ou les barrages, qui empêche le sable d’être déporté vers la mer. Pour remédier à ces déficits, pas moins de 775 000 m3 de sable ont été acheminés chaque année, entre 2002 et 2010, sur les plages catalanes, principalement à Barcelone. Une solution jugée coûteuse, non écologique, et surtout difficilement tenable sur le long terme.

« Sans une politique globale, qui intègre une nouvelle façon d’aborder la gestion des fleuves et l’apport de sédiments vers les côtes, nous ne résoudrons pas le problème », juge le scientifique qui travaille à ce titre sur un projet pilote sur l’Ebre. Une nouvelle approche qui ne saura être menée à bien sans d’autres actions, y compris la restauration des écosystèmes. « Il nous faut, par exemple, réintégrer des prairies de posidonie. Présentes un peu partout sur la côte catalane il y a cinquante ans, ces plantes aquatiques ont largement disparu sous l’effet de la pollution et du chalutage », ajoute Purificacio Canals, présidente de l’association Medpan (Réseau des gestionnaires d’aires marines protégées en Méditerranée), qui a également coordonné le rapport. « Grâce à leurs racines, ces herbiers peuvent aider à retenir le sable au sol, qui plus est lorsque les vagues se font plus violentes. »

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