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Environnement

S'adapter aux conséquences du réchauffement climatique : avec le Giec, 195 pays planchent sur la question 

Alors que le réchauffement de la planète s'accélère, 195 pays commencent lundi l'adoption d'un rapport scientifique de référence sur ses impacts dévastateurs, qui peindra sans aucun doute une image sombre de l'avenir auquel l'humanité doit se préparer.

Après plus d'un siècle et demi de développement économique consacrant les énergies fossiles, le monde a gagné environ +1,1°C par rapport à l'ère pré-industrielle, multipliant déjà canicules, sécheresses, tempêtes ou inondations dévastatrices. Dans le premier volet de leur rapport publié en août dernier, les experts climat de l'ONU (Giec) estimaient que le mercure atteindrait autour de 2030, soit dix ans plus tôt qu'escompté, le seuil de +1,5°C, objectif le plus ambitieux de l'accord de Paris.

"L'adaptation", troisième volet en avril

Avant un troisième opus en avril sur les solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, le deuxième dont les négociations débutent lundi se penche sur les impacts du réchauffement, et la façon de s'y préparer ("l'adaptation"). Il doit décliner ces conséquences sur tous les continents et dans tous leurs aspects : santé, sécurité alimentaire, pénurie d'eau, déplacement de populations, destruction des écosystèmes...

La vie sur la planète est frappée par le changement climatique et de nombreux systèmes atteignent leurs limites."

"La vie sur la planète est frappée par le changement climatique et de nombreux systèmes atteignent leurs limites (...). Nous aussi avons nos limites. Comme les autres espèces, notre espace de vie se réduit", a commenté il y a quelques jours Hans-Otto Pörtner, co-président du groupe de près de 300 scientifiques ayant préparé ce rapport.

Une version préliminaire de ce texte, que l'AFP avait obtenue en juin dernier, montrait que la vie telle que nous la connaissons allait inéluctablement être transformée, à court terme. Sur presque tous les continents, le monde voit d'ailleurs déjà de ses propres yeux les catastrophes à l'oeuvre. Comme l'an dernier avec les flammes ravageant l'Ouest américain, la Grèce ou la Turquie, des flots submergeant des régions d'Allemagne ou de Chine, ou un thermomètre qui frôle les 50°C au Canada.

"Bon coup de pied au..." 

Face à ce constat et à la nécessité de réduire les émissions de près de 50 % d'ici à 2030 pour ne pas dépasser +1,5°C, le monde a promis lors de la COP26 de Glasgow en novembre d'accélérer la lutte contre le réchauffement. "Pas assez" pour éloigner "la catastrophe climatique qui frappe toujours à la porte", avait alors réagi le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres qui réclame notamment la sortie du charbon. Alors que les Etats sont appelés à renforcer leur ambition d'ici à la COP27 en Egypte fin 2022, "j'espère que ce rapport sera un bon coup de pied où je pense pour certains", a déclaré à l'AFP l'envoyé américain pour le climat John Kerry. Même si "on ne devrait pas avoir besoin de nouvelles statistiques inquiétantes pour savoir ce qu'il faut faire". C'est le 28 février que sera dévoilée cette nouvelle évaluation du Giec, après deux semaines de réunion virtuelle des 195 États membres qui passeront au crible, ligne par ligne, mot par mot, le "résumé pour les décideurs", condensé politiquement sensible des milliers de pages du rapport scientifique complet.

Evolution comparée au précédent rapport d'il y a sept ans, l'attention portée à l"adaptation", c'est-à-dire les solutions pour faire face aux impacts des dérèglements climatiques. "L'accent sur les solutions (d'adaptation) n'est pas simplement une liste de courses de ce qui pourrait être fait, mais également une évaluation de l'efficacité et de la faisabilité" des mesures, a expliqué l'autre co-présidente du groupe du Giec Debra Roberts. Mais "il y a des limites à l'adaptation", souligne à l'AFP le climatologue Laurent Bopp, un des auteurs du rapport.

Dans certaines zones, si les températures dépassent des niveaux très élevés, la vie humaine n'est plus possible."

"Dans certaines zones, si les températures dépassent des niveaux très élevés, la vie humaine n'est plus possible. Si dans certaines zones côtières, le niveau des mers monte de plus d'un mètre, la protection avec des digues n'est plus possible non plus. Donc dans certains scénarios, on peut s'attendre à des migrations de populations importantes", ajoute-t-il.

Scientifiques et ONG appellent à prendre toutes les décisions nécessaires pour limiter au maximum les conséquences irréversibles. Avec le nouveau rapport, "la réalité de ceux qui vivent dans les situations les plus vulnérables sera impossible à ignorer", espère Kaisa Kosonen, de Greenpeace. "Les faits incontestables qui seront présentés rendront le manque d'actions et d'engagements des grands émetteurs plus évident, et les appels à la justice encore plus fort".

Avec AFP. 

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