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Energie

Construction d'EPR : La Cour des comptes alerte sur les "incertitudes" autour du nucléaire

Alors qu’Emmanuel Macron a annoncé le 9 novembre dernier le lancement d'un nouveau programme nucléaire, la Cour des comptes pointe du doigt ce jeudi des "incertitudes" en ce qui concerne la construction de nouveaux réacteurs.

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La Cour des comptes alerte sur les "incertitudes" autour du nucléaire

La Cour des comptes note ce jeudi 18 novembre "une incertitude en termes de capacité à construire un nouveau parc de réacteurs dans des délais et à des coûts raisonnables".

ALLILI MOURAD/SIPA

La Cour des comptes a alerté jeudi sur les "incertitudes" pesant sur la capacité à construire un nouveau parc nucléaire "dans des délais et à des coûts raisonnables", alors que le président Macron vient de décider du lancement d'un nouveau programme d'EPR.

La construction de nouveaux moyens de production électrique - qu'ils soient nucléaires ou renouvelables - "appelle des décisions à présent urgentes pour garantir notre approvisionnement à l'horizon de la décennie 2040", soulignent les magistrats dans une note thématique. C'était déjà la conclusion du récent rapport du gestionnaire du réseau RTE, alors que le parc nucléaire français vieillit et que les besoins en électricité doivent augmenter pour réduire l'utilisation des énergies fossiles.

A la suite de cette publication, Emmanuel Macron avait annoncé le 9 novembre le lancement d'un nouveau programme nucléaire, alors que ce thème s'est imposé avant la présidentielle de 2022. La France construit pour l'heure un unique réacteur EPR de nouvelle génération, à Flamanville (Manche).

Rappelant "la dérive des délais de construction" de ce dernier, la Cour souligne "une incertitude en termes de capacité à construire un nouveau parc de réacteurs dans des délais et à des coûts raisonnables."

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Jusqu'à "25 à 30" EPR

EDF a fait à l'Etat une proposition pour construire dans un premier temps 6 nouveaux modèles d'EPR (EPR2) pour un coût de construction estimé à 46 milliards d'euros.

Mais les magistrats notent qu'il en faudrait beaucoup plus (jusqu'à "25 à 30") pour maintenir une part de 50% de nucléaire dans la production électrique au-delà de 2050. Cela nécessiterait "une mobilisation et un effort de redressement accélérés de notre industrie nucléaire" et poserait "la question du nombre de sites disponibles". Ils remarquent aussi qu'EDF ne pourra financer seul les nouvelles constructions et qu'un "partage des risques avec l'Etat" sera nécessaire.

Mais le nucléaire n'est pas le seul à poser question: "les défis à relever paraissent tout aussi importants pour les nouvelles énergies renouvelables", relève la note. Même s'il n'y a pas d'incertitude technologique du côté de l'éolien ou du solaire, ces derniers se heurtent à d'autres défis, du côté de leur stockage ou de leurs difficultés d'implantation notamment.

La Cour conclut sur le souhait d'un débat "sur des bases mieux éclairées" alors qu'il existe en particulier "un risque important pour les finances publiques". "Il n'existe ni décision simple, ni solution à faible coût, ni risque zéro", soulignent les auteurs.

(Avec l'AFP)

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