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Une étude accuse Facebook d’inaction face à la désinformation sur le réchauffement climatique

D’après les deux organisations à l’origine du document, les moyens déployés par la plate-forme ne suffisent pas à empêcher les contenus climatosceptiques de circuler massivement.

Le Monde

Publié le 05 novembre 2021 à 12h18, modifié le 05 novembre 2021 à 14h23

Temps de Lecture 3 min.

Une étude indépendante menée par deux organisations, le Real Facebook Oversight Board (« Véritable conseil de surveillance de Facebook ») et l’organisation non gouvernementale de lutte en faveur de l’environnement Stop Funding Heat (« Halte au financement de la chaleur »), publiée jeudi 4 novembre, accuse Facebook de contribuer à la circulation de fausses informations sur le réchauffement climatique et de pécher par son inaction.

Menée à partir d’un échantillon de 48 700 posts et de 196 pages et groupes Facebook, l’étude montre que les publications colportant des informations erronées sur le dérèglement climatique ont été vues en moyenne entre 818 000 et 1,36 million par jour. A titre de comparaison, ce nombre représente près de 14 fois celui que génère le Climate Science Center, la page d’information sur le dérèglement climatique créée par Facebook en 2020. Par ailleurs, selon le document, 3,6 % seulement de ces posts ont fait l’objet d’une analyse par le Third-Party Fact-Checking, le programme de vérification par des tiers développé par Facebook depuis 2016.

Pour aboutir à ces chiffres, les auteurs de l’étude ont utilisé l’outil CrowdTangle et se sont penchés sur des pages au ton résolument climatosceptique, comme Climate Realism, mais aussi sur des pages ou des groupes plus généralistes mais tout de même coutumiers de ce genre de publications, comme celle du média américain Fox News ou celle de personnalités politiques, comme le député européen Nigel Farage.

Un porte-parole de Facebook, cité par le quotidien britannique The Guardian, a remis en question la méthodologie de l’étude, arguant notamment que tous les messages cités dans le rapport ne pouvaient pas être considérés comme de la désinformation. L’étude signale, en effet, la prise en compte des formes parfois « plus subtiles » de désinformation. Elle considère par exemple qu’un message insistant sur le fait que des politiques en faveur de l’environnement représentent une menace pour la sécurité intérieure d’un pays constitue, en soi, une désinformation.

Campagnes de publicités climatosceptiques

Les auteurs du document reconnaissent volontiers, par ailleurs, que Facebook a déjà pris des mesures pour lutter contre le phénomène, annonçant notamment, le 16 septembre, la mise en place d’un fonds de 1 million de dollars (850 000 euros) pour soutenir les organisations qui combattent la désinformation sur le réchauffement climatique.

Cela reste cependant nettement insuffisant aux yeux de ces dernières tant que le réseau social n’agit pas sur les leviers économiques qui permettent à ces messages trompeurs de circuler. D’après leur enquête, Facebook continue, par exemple, d’être rémunéré pour la diffusion de campagnes publicitaires climatosceptiques, particulièrement en Amérique du Nord. Si le montant généré par ces campagnes reste relativement limité par rapport à l’ensemble des recettes publicitaires de la plate-forme, elles constituent cependant la preuve que les mesures mises en place par l’entreprise restent insuffisantes, d’après les auteurs. Et de citer l’exemple de Google et YouTube, lesquels ont, le 7 octobre, pris la décision d’interdire les publicités et la monétisation des contenus qui « contredisent le consensus scientifique bien établi autour de l’existence et des causes du changement climatique ».

Cette étude, publiée au moment où se tient la COP26 à Glasgow et alors que Facebook se trouve déjà ébranlé par les révélations en cascade des « Facebook Files », n’est pas la première du genre. Un précédent rapport de Stop Funding Heat, publié en mai, épinglait déjà Facebook pour son inaction. Plus récemment, mardi, une étude de l’ONG Center for Countering Digital Hate (« Centre pour la lutte contre la haine numérique ») établissait que la vaste majorité des contenus climatosceptiques publiés en langue anglaise sur la plate-forme l’était par une poignée d’acteurs : 69 % des posts niant le dérèglement climatique sont, en effet, générés par dix pages, surnommées les « Toxic Ten », dont celles de Breitbart News ou des médias russe RT et Sputnik.

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