Santé

Gymnobus, mobilités actives, inclusion : la Région Centre-Val de Loire veut aider ses habitants à se bouger

Gymnobus, mobilités actives, inclusion : la Région Centre-Val de Loire veut aider ses habitants à se bouger
La marche nordique peut être une activité physique parmi d'autres. Il y en a forcément une qui vous correspondra ! Archive
Jeunes, aînés, porteurs de handicap, isolés, précaires... L'activité physique est nécessaire à tous et la France n'est pas bonne élève en la matière. La Région veut corriger le tir en cette année olympique et encourager la pratique du sport.

La sédentarité tue autant que le tabagisme chaque année, soit deux millions de morts par an dans le monde. Alors, pour tenter de renverser la vapeur en cette année olympique, plusieurs acteurs de la région ont pris des bonnes résolutions. "Il faut que cette grande fête du sport donne de la joie mais donne aussi aux gens le désir de faire du sport. Et il y a urgence, de ce point de vue", déclare la préfète, Sophie Brocas, qui rappelle que le président de la République, Emmanuel Macron, a fait du sport une grande cause nationale en 2024.

Urgence à faire de la prévention, donc, à tout âge de la vie, à travers le sport santé. Des mesures concrètes de la stratégie sport santé 2024-2028 de la Région Centre-Val de Loire ont été présentées mardi 20 février. "C'est un plan pour être en meilleure santé et qui va profiter à tous", se félicite Clara de Bort, la directrice générale de l'Agence régionale de santé (ARS).

"Gymnobus"

Dans l'idée d'"aller vers" les publics, y compris les plus isolés ou éloignés de l'activité physique, un premier "gymnobus" sera livré en septembre. Ce bus sera aménagé (par la société loirétaine Toutenkamion) en salle de sport tout  équipée et se rendra dans les entreprises, les zones d'activité, à la rencontre des salariés souvent en demande d'activité sur la pause déjeuner. 

Une première expérimentation sera menée dans le Loir-et-Cher (41), limitrophe du Loiret et de l'Indre-et-Loire, où il pourra aussi rayonner. À terme, six gymnobus devraient sillonner la région. Pas seulement dans les entreprises, mais aussi dans les écoles isolées, les maisons de retraite, les établissements spécialisés...

Ce projet inédit, né dans notre région, fait partie des projets emblématiques soutenus par l'Agence nationale du sport.

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Maisons sport santé

Il en existe déjà un peu partout : douze dans la région, dont cinq dans le Loiret (service des sports d'Orléans, Comité départemental EPGV, ville de Montargis, PSL 45 et Adapt 45). Et le maillage devrait s'accroître à quinze.

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Dans ces structures, des équipes de professionnels médicaux et sportifs vous aident à dessiner un programme d'activités qui vous corresponde. En lien avec les fédérations sportives mais aussi les professionnels de santé du secteur. Il est possible d'y passer des bilans, tests et d'y suivre des cours de sport, bien souvent.

Ces conseils peuvent s'adresser à tous, notamment à la suite d'une prescription médicale (sport sur ordonnance), en cas d'affection longue durée, après une intervention, ou juste parce que vous n'osez pas redémarrer une activité physique par peur, honte... 

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Inégalités socio-économiques

Clara de Bort insiste : "Il y a des inégalités socio-économiques dont les filles sont surtout victimes. Donc, on veillera à l'inclusion des filles et des femmes. On regardera comment aider les mères de famille, par exemple, à être déchargées pour pouvoir pratiquer une activité physique". 

Le Comité régional olympique et sportif (Cros) est aussi en réflexion, depuis peu, sur ces sujet : "On parle de créneaux adaptés ou en famille", explique Jean-Louis Desnoues, son président. 

De même, les personnes porteuses de handicap ou âgées ne seront pas oubliées, promettent ces acteurs. "On va s'ouvrir aux plus vulnérables", promet Clara de Bort, via les associations sportives. 

Mobilités actives

"On va développer un environnement favorable aux mobilités actives : la marche, le vélo... Le contrat plan État-Région a mis beaucoup d'argent et lancé des appels à projets. On accompagne des collectivités pendant trois ans sur leur politique cyclable", rappelle la préfète.

Si la notion des "cinq fruits et légumes par jour" est rentrée dans les têtes, il faut y ajouter 30 minutes d'activité physique par jour, rappelle la directrice générale de l'ARS. "Et 15 minutes, c'est toujours mieux que zéro !" 

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Des rendez-vous à venir

Le 25 mai, à Orléans, l'événement "Pour une France en forme" s'arrêtera à CO'Met. Cette journée consacrée au sport santé sera composée de tables rondes, de démonstrations... Le programme n'est pas encore totalement défini. 

Enfin, des villages olympiques itinérants feront 24 haltes un peu partout dans la région, à compter du mois d'avril. Dont quatre dans le Loiret.

Qui ?
Cette stratégie est portée par la Conférence régionale des financeurs du sport Centre-Val de Loire, en lien avec la préfète, l'Agence régionale de santé, la Drajes (Délégation régionale académique à la Jeunesse, à l'engagement et aux sports) et le comité régional olympique et sportif.

Quelques chiffres éloquents

Les enfants ont perdu 25 % de leurs capacités cardiovasculaires en 40 ans, d'après la Fédération française de cardiologie.

Une femme sur deux (47 %) est inactive physiquement, contre 27 % des hommes.

73 % des 11-17 ans n'atteignent pas les recommandations en matière d'activité physique (une heure par jour). 

En 1970, un collégien pouvait courir 600 mètres en trois minutes ; aujourd'hui, pour parcourir la même distance, il lui faut en moyenne une minute de plus.

La sédentarité serait à l'origine de 27 % des cas de diabète, 30 % des cas de cardiopathie ischémique et 21 à 25 % des cas de cancers du sein et du côlon.

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Marie Guibal


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