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« Le sexisme répété est désormais un risque pour la santé au travail au même niveau que le harcèlement sexuel »

Les deux consultantes Alice Marchionno et Julie Peigné expliquent, dans une tribune au « Monde », que la tolérance zéro pour le sexisme au travail, qui pourra se solder par des sanctions allant jusqu’au licenciement, sera en vigueur à partir de mars 2022.

Publié le 21 novembre 2021 à 06h00, modifié le 26 novembre 2021 à 09h15 Temps de Lecture 4 min.

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Tribune. Les enquêtes menées depuis 2014 par le Défenseur des droits, le Conseil supérieur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes et, plus récemment, la Fondation Jean Jaurès le montrent : le sexisme au travail est aujourd’hui encore une réalité et il entraîne des conséquences néfastes, pour les victimes bien sûr, mais aussi pour l’organisation collective.

La notion d’agissement sexiste est certes entrée dans le code du travail en 2015, mais il aura fallu plusieurs années de maturation pour finalement considérer les comportements et propos sexistes comme un véritable risque professionnel, au même titre que le harcèlement sexuel. En effet, si les discours sur la tolérance zéro et la libération de la parole se multiplient dans les médias, peu nombreux sont les entreprises et les organismes publics à avoir mis en place une politique de prévention et une procédure de traitement du sexisme en entreprise.

Cette lente prise de conscience a franchi un nouveau cap avec la loi sur la santé du 2 août 2021, grâce à l’élargissement de la notion de harcèlement sexuel au travail. Si aujourd’hui le harcèlement sexuel se manifeste par « des propos ou comportements à connotation sexuelle répétés qui soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante », à partir de mars 2022, « les propos ou comportements à connotation sexiste répétés » seront également susceptibles d’être qualifiés de harcèlement sexuel au travail.

Ainsi, si les notions de violence sexiste et violence sexuelle restent conceptuellement distinctes – la première se traduisant par une conduite dévalorisante ou humiliante basée sur les stéréotypes de genre, la seconde par des propos ou comportements sexualisant la personne ou la réifiant en objet sexuel –, cette nouvelle définition du harcèlement sexuel pointe du doigt le danger que peuvent représenter les agissements sexistes quand ils deviennent systémiques.

Une communication claire

Pourquoi élever les agissements « sexistes » répétés au même rang que les agissements « sexuels » répétés ? La logique sous-jacente est de s’attaquer aux comportements irrespectueux quotidiens et banalisés, tels que les remarques ou blagues sexistes, pour créer une culture du respect et de l’inclusion. Ce faisant, il s’agit de prévenir efficacement la potentielle dérive vers des comportements plus graves et nocifs qui pourraient affecter les femmes comme les hommes au travail, en tant que victimes ou témoins.

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