Le stockage hydraulique, grand oublié de la transition énergétique ?

L’été dernier, en Californie, une des régions les plus riches du globe, des black-out ont privé des centaines de milliers d’américains d’un service de première nécessité. Ce raté soulève plusieurs problématiques, dont une commune à tous réseaux électriques : la pilotabilité du réseau, c’est à dire notre capacité à faire varier la quantité d’électricité sur le réseau à un moment donné pour correspondre à la demande.

Quand on parle du développement des sources d’énergie renouvelable, l’aspect non-pilotable de la plupart de ces sources ressort comme un des enjeux majeurs de leur essor.

Pour pallier ce problème, la solution du stockage de l’électricité est souvent mentionnée, avec la mention d’utilisation de technologies complexes comme les batteries ou l’hydrogène.

Ces technologies reposent sur des promesses d’innovation pour être fonctionnelles et viables à grande échelle. Cependant, est rarement évoqué le système de stockage éprouvé depuis plus d’un siècle, nommé STEP.

Une STEP, c’est quoi ?

Acronyme de Station de Transfert d’Energie par Pompage, une STEP est une centrale hydro-électrique spécifique, capable de faire monter de l’eau d’un bassin inférieur vers un autre situé plus en altitude pour stocker son énergie potentielle.

Pour comprendre le fonctionnement de cette technologie, quelques rappels sur l’hydroélectricité s’imposent. Les centrales hydroélectriques sont des usines munies d’une turbine, que l’eau sous pression provenant d’un court d’eau fait tourner. L’énergie de la pression de l’eau se transforme en électricité grâce à un alternateur lié à cette turbine. Les centrales peuvent être de deux sortes :

  • Avec retenue. Un barrage retient ici l’eau pour former un stock et utiliser ce stock lorsque nécessaire. C’est donc une énergie pilotable.
  • Au fil de l’eau. Pas de barrage ici, une partie du courant est simplement déviée dans la centrale, en fonction du débit du cours d’eau et sans stock possible, c’est donc une énergie non-pilotable.

Les STEP font partie de la première catégorie de centrale. Leur particularité est que la turbine, la partie mécanique de la centrale qui convertit la pression de l’eau en électricité, peut devenir en quelques minutes une pompe. Aux heures de faible consommation sur le réseau, le trop plein d’électricité est utilisé afin de déplacer l’eau de son bassin inférieur vers son bassin supérieur. Cela permet de stocker l’énergie qui, autrement, aurait été perdue.

À l’inverse, aux heures de forte consommation, l’eau descend du niveau supérieur vers le niveau inférieur et actionne une turbine : c’est le turbinage qui permet de produire de l’électricité (comme dans une centrale hydro classique).

énergie renouvelable
énergie renouvelable

La capacité de stockage est déterminée par la taille des bassins, et par différence d’altitude entre les deux bassins. Plus le dénivelé est grand, plus l’énergie stockée par litre d’eau déplacée l’est aussi.

Pas de procédé industriel complexe, pas de mine de cobalt et de lithium dans les pays émergents. Avec un rendement énergétique supérieur aux autres technologies de stockage (>75% contre 25% pour l’hydrogène et 70% pour les batteries[1] ), les STEP ont un potentiel réalisable énorme en Europe (14 pays étudiés[2] ), 10 fois supérieur au gisement exploité en 2013.

Bien que le potentiel gisement soit énorme, il n’en reste pas moins que les STEP sont dès aujourd’hui un outil majeur de stabilité du réseau. En 2020, 99,2% de la puissance de stockage installée sur le réseau Français était hydraulique[3] .

L’énergie produite dans ces centrales correspond à environ 5% de toute la production hydro-électrique Française[4] , et contribue à la stabilité du réseau en période de forte demande comme cet hiver.

Futur des STEP

Malgré le rôle stratégique de STEP dans la stabilité du réseau électrique, la stratégie des différents pays Européens sur ce sujet diverge.

L’Allemagne était en 2019 le pays européen le plus fourni en STEP. Cependant, avec un gisement 20 fois supérieur à son potentiel exploité[1] , l’Allemagne a décidé de ne plus investir dans cette technologie, ni même dans l’hydro-électricité au sens large. Elle mise maintenant sur la croissance des batteries et de l’hydrogène comme solution de stabilité du réseau.

À l’inverse, l’Espagne qui possède un gisement 10 fois plus grand qu’en Allemagne, a choisi d’investir massivement dans les STEP. La politique d’État prévoit de doubler sa puissance installée dans les 10 prochaines années, alors que ce pays est déjà le deuxième dans la liste des pays les plus producteurs d’électricité issue des STEP.

La France, elle, n’envisage pas d’augmenter sa capacité de stockage mais plutôt d’utiliser l’effacement, c’est-à-dire l’utilisation de moyens de production pilotables comme le nucléaire ou le gaz, pour maintenir un réseau stable.

Cependant cette logique n’est pas applicable aux régions qu’on appelle Zones Non-Interconnectées (ZNI), comme les îles par exemple. Ces zones ne peuvent pas bénéficier de l’électricité produite par une centrale nucléaire en métropole, et le gaz y est difficilement transportable. Traditionnellement leur mix électrique est donc fortement composé de pétrole, très polluant. Pour les ZNI, le meilleur moyen de conserver un réseau stable tout en diminuant les émissions de gaz à effet de serre du réseau est donc de développer le stockage local.

Depuis 2014 dans la plus petite île des Canaries, el Hierro, un système hybride Eolien-STEP a été mis en place pour subvenir aux besoins de ses 10 000 habitants et des 60 000 touristes annuels de l’île.  Ce modèle est à la fois bon d’un point de vue environnemental, et pourrait permettre aux ZNI, historiquement très dépendantes du prix du pétrole, d’accéder à une plus grande autonomie financière.

Limites des STEP

À la lumière des avantages que présente cette technologie face au défi climatique, il convient de s’interroger : Pourquoi les politiques, investisseurs et médias ne semblent pas ou peu intéressés par les STEP ?

Il existe plusieurs raisons à cela.

La petite hydro n’intéresse pas le secteur public

Tout d’abord, il existe dans l’hydro-électricité une division importante entre la petite et la grande hydro-électricité. L’État français a historiquement énormément investi dans la grande hydro, laissant les plus petites centrales de moins de 10 MW à l’investissement privé. Cette décision, probablement due à des questions d’économies d’échelle dans la gestion des centrales, est exacerbée sur la technologie STEP.

Il n’existe en France que 6 grosses centrales STEP, toutes propriété d’EDF. Pour les centrales de cette taille, il n’existe plus de gisement non-exploité en France, ce qui limite l’intérêt d’EDF pour cette technologie.

Le modèle économique des STEP n’est pas assez rentable (pour l’instant)

Pour les petites STEP, on pourrait donc s’attendre à ce que des investisseurs privés aient un rôle dans leur développement, comme ils ont pu l’avoir pour les petites centrales hydro-électriques standards. Se pose alors le problème majeur des STEP, à savoir leur modèle économique.

Les actifs hydro-électriques sont globalement très demandant en investissement initial, et possèdent une durée de vie extrêmement longue (>100 ans). Cependant, leur taux de retour sur investissement est faible, autour de 4% en France. Cela signifie qu’un investissement est rentable à partir de 25 ans, un horizon de temps très long pour les modèles d’investissement actuels.

Cet horizon temporel lointain de retour sur investissement s’applique également aux STEP, qui ne produisent pas d’énergie à proprement parler. Comme tout outil de stockage, elles créent de la valeur économique grâce aux différences en temps réel du prix de l’électricité, dit prix SPOT.

Ces centrales achètent de l’électricité à bas coût en heures creuses, et la revendent en heures de pointe à une valeur plus élevée. La forte proportion du nucléaire dans le mix électrique français par rapport aux énergies non-pilotables permettant une volatilité faible de ce prix SPOT, la rentabilité de ce mécanisme en est donc affectée.

La croissance de la part de solaire et d’éolien dans le mix électrique pourrait accentuer cette volatilité, et rendre ce type d’actif plus rentable.

Les investissements sur temps long demandent de la confiance

Nous l’avons évoqué plus tôt, les actifs hydro-électriques sont des investissements rentables sur le long terme. Les investisseurs qui placent leur argent dans ce type d’actifs doivent donc avoir confiance en la rentabilité de leur investissement. Celle-ci ne doit pas s’écrouler du jour au lendemain, du fait notamment d’un changement de politique publique.

Or, les politiques publiques concernant l’énergie évoluent, selon le bord politique du Gouvernement en place. La programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), qui définit la feuille de route énergétique du pays, est modifiée tous les 5 ans. Pire, elle n’est qu’indicative d’une stratégie et en aucun cas contractuellement engageante pour des investisseurs qui voudraient anticiper les changements à venir du mix électrique. Il est donc trop risqué pour les investisseurs de parier sur un investissement d’une telle ampleur temporelle, qui miserait sur l’augmentation des énergies renouvelables sur les 20 prochaines années.

Limites de stockage

Le stockage d’électricité de manière générale est très utile pour pallier les différences entre les pics et les creux de demande au cours d’une journée, voire d’une semaine. Cependant, pour des variations saisonnières fortes, aucun système de stockage ne saurait suffire à compenser les différences à la fois d’offre et de demande.

La demande, tout d’abord, est dépendante de la saison, et compenser une augmentation de 20% de la consommation électrique Française entre un jour d’hiver et un jour d’été demanderait 263 GWh soit 1,4 fois la quantité d’énergie stockée par les STEP françaises à leur plein.

Si le stockage est utile et nécessaire à la stabilité du réseau, il ne sera peut-être pas suffisant dans un monde 100% renouvelable.

Acceptation des projets

L’introduction de nouveaux projets hydrauliques, qui plus est avec barrage, rencontre aussi des difficultés d’acceptation des populations et de l’administration. Deux raisons à cela : l’altération du paysage visuel et sonore et l’impact écologique. En effet, comme tout actif énergétique, les STEP ne sont pas sans conséquences sur leur environnement. La création de lacs artificiels en amont et en aval de la centrale provoque  des inondations qui modifient les habitats naturels de la faune locale.

L’abandon des énergies fossiles est nécessaire à une transition énergétique aboutie. Pour ce faire, toutes les pistes pour augmenter la capacité de stockage doivent être poursuivies pour compenser l’intermittence de l’éolien et du solaire.

L’hydraulique a son rôle à jouer dans ce contexte, et pour lui donner la place qu’il mérite un changement devra s’opérer, soit dans la planification des investissements et les horizons de temps considérés pour celle-ci, soit dans les méthodes de rémunération de l’électricité.

commentaires

COMMENTAIRES

  • Pays qui investissent dans les STEP: l’Espagne, le Portugal, la Suisse, l’Autriche, mais pas la France.
    Et pourtant, il y a pléthore de sites disponibles en France contrairement à ce qui est raconté partout.
    Il suffit de regarder le nombre de lac à des distances proches et un écart de dénivelé conséquent.
    Rien que dans les Pyrénées centrales, il y a la possibilité de faire 3 grosses STEP rien qu’avec les lacs existants exemples: Artouste + Fabrèges, Cap de Long + Orédon, Oo + Portillon.
    L’Allemagne a arrêté son programme de STEP parce que les locaux s’opposaient à la création de réservoirs.
    Le rendement du stockage par hydrogène est beaucoup plus faible et concernant les batteries au lithium, on ne sait pas s’il y aura suffisamment de ressources pour un stockage journalier à l’échelle du pays.
    Les prix SPOT sont aussi variables en France qu’ailleurs.
    Le chiffre que je n’ai jamais trouvé, c’est le coût au MWh.
    Si j’achète 1 MWh à 100 euros. Il faudra que je le revende au moins 125 euros pour couvrir la perte de rendement, mais à combien se chiffre le reste du coût ?
    Par ailleurs, étant donné que le nucléaire va prendre une part de moins en moins importante dans le mix, est-ce que le suivi de charge a toujours un intérêt, dans d’éventuelles nouvelles centrales ? Le pompage-turbinage servirait alors à la fois aux ENR et au nucléaire, comme dans la première génération de centrales.
    Le système de fixation des prix SPOT étant ce qu’il est, les prix négatifs, de plus en plus fréquents, associés à des prix très élevés quelques heures plus tard, sont une aubaine pour les STEP.

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    • Dans l’article cité par Michel Gay, il est question de STEP « inversées ». C’est à dire où la retenue basse existe et la retenue haute est à créer. L’inverse de Grandmaison. Avantage le lac supérieur est très réduit de 20 à 30 ha pour la production de 4h à 6 h à1500MW. Sur des cirques de haute altitude, l’impact type Sivens pourrait être diminué.
      Question que nous n’avons pas soulevée dans l’article mais sous-jacente puis qu’il n’évoque que le nucléaire de nuit (peu utilisé), je doute fort que l’intermittence du vent (et son faible rendement) permette vraiment une alimentation fiable des énormes pompes de 1600 à 1800 MW . Elles n’aiment pas une alimentation en dents de scie.

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  • Le jeune homme qui a écrit cet article travaille chez mc2i « cabinet conseil en transformation numérique » qui écrit: « notre mission est d’éclairer le marché ..etc. »Je n’ai pas trop essayé de comprendre ce qu’ils font. Rien a voir avec l’énergie. Il découvre les STEP et trouve ça bien. Il a tout à fait raison, il pense qu’on devrait en faire plus, moi aussi. L’EDF pense pareil et aurait quelques projets d’ampleur modeste, dont des modifications d’usines hydroélectriques existantes. Sous la menace de la privatisation des barrages demandée par l’Europe et dont la France a accepté le principe, EDF n’investit pas pour faire des cadeaux à Vinci ou Bouygues, ils ont raison. M. Maraval semble surestimer notre capacité à développer des STEP, le plus grand d’Europe, à Grand Maison, a nécessité 8 ans de travaux et fait traverser la montagne à d’énormes conduites sur près de 1000 m de dénivelé. A pleine puissance, 1800 MW, il vide le lac supérieur en quelques heures. Il ne parait pas facile de trouver beaucoup de nouvelles vallées montagnardes à noyer, les ZAD fleuriraient, je ne sais pas d’où viennent ces chiffres parlant d’un potentiel STEP des pays de tant ou tant! Le fait que l’investissement y soit difficile tient au fait que c’est un investissement très long terme et que, comme pour le nucléaire, seul l’état peut en décider, les mécanismes de marché et leur incertitude, leur recherche de rendement immédiat ne permettent pas ce genre d’ouvrage. Les STEP sont adaptés à des variations de demande dans la journée, dans la semaine, mais pas à pallier l’éolien sur 10 jours sans vent. Je ne comprend pas trop le couplet sur le petit hydraulique, effectivement sous exploité, mais qui ne concerne que des ouvrages au fil de l’eau. Créer un lac artificiel en zone peu montagneuse et avoir un dénivelé significatif présente peu d’opportunités.

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    • @JPM Les STEP sont principalement utiles pour les variations journalières liées au solaire et aux variations de la demande.
      Pour l’éolien: l’énergie de compensation principale est le biogaz. Les STEP peuvent tout de même transférer une partie d’excédents éoliens nocturnes en journée, comme pour le nucléaire de première génération.
      Aujourd’hui, le prix SPOT varie en France de 0 euros à 4h du matin à 180 euros à 19h.
      Or, seulement la moitié de la puissance de pompage est sollicitée à 4h du matin. Donc, soit les réservoirs sont pleins suite au pompage des jours précédents, soit il y a d’autres problèmes d’ordre légaux…
      Je citais comme aberration l’utilisation de la biomasse pour produire de l’électricité en continu au lieu de l’utiliser en compensation de l’éolien. Le non-développement des STEP est une autre aberration sociétale.
      En tous cas, d’autres pays européen développent ce moyen de stockage de l’énergie, et la Chine également.

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      • Marc, je suis sérieusement étonné !
        Vous écrivez : « Pour l’éolien: l’énergie de compensation principale est le biogaz ».
        Comme le biogaz que nous pourrons produire en France est extrêmement faible, et comme, dans le couple « éoliennes plus turbine à gaz », ce sont les turbine à gaz qui produisent la plus grande part de l’énergie sur l’année, je suis content, on va arrêter de construire des éoliennes. +++
        Corrigez moi si je dis une ânerie, mais, de mémoire, la part du biogaz est de l’ordre de 1% actuellement, avec un développement prévisible très limité, et l’éolien est déjà à 8%.
        Ce qui laisse prévoir une grande part pour les centrales à gaz, si on laisse stagner le nucléaire.

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        • Biogaz par méthanisation ou gaz de synthèse par électrolyse.
          Un parc offshore bien reparti sur les 3 façades aurait un très bon taux de couverture des besoins d’octobre à mars. En considérant des ecretements très faibles + les interconnexions + quelques délestages au niveau de l’industrie, le backup est vraiment faible en volume.
          Regardezsur windy.com en sélectionnant «rafales» pour avoir quelque chose qui se rapproche de la vitesse du vent à 200 m de haut, vous verrez très peu de jours sans vent en offshore à cette époque de l’année.
          Le reste de l’année, le solaire serait l’énergie dominante.
          La biomasse est aujourd’hui gaspillée en étant utilisée en permanence au lieu de l’être en backup de l’éolien.
          Est-ce une solution parfaite ? Bien sûr que non, mais le RNR pouvant être mis en production en série à un prix et à un risque acceptable n’existe pas encore et ce ne sera pas pour l’année prochaine non plus…

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          • Je vous ai montré, graphiques à l’appui, dans une précédente discussion que le taux de couverture des besoins de l’éolien offshore allemand était de 60% en moyenne d’octobre à mars, moyennant des ecretements minimes.
            En considérant une meilleure disponibilité en France a l’échelle de l’ensemble des 3 façades + les interconnexions notamment avec le RU et l’Espagne, je dirais un taux de couverture dans les 80%.
            Maintenant, si un jour, un RNR au thorium est manifestement une meilleure solution, il suffira de passer à cela.

          • Marc, qu’on s’entende bien, vous envisagez faire du biogaz à partir de l’électricité fournie par éolien et solaire, et utiliser ce biogaz dans des turbines à gaz dans les nuits sans vent.
            Le tout produisant de l’ordre de la moitié de l’électricité sur notre réseau, le reste étant fourni par le nucléaire.
            Comme, en 2050, la consommation d’électricité aura doublée, cet ensemble fournira en gros la production française actuelle.
            Il me semble probable que le rendement global électricité –> gaz –> électricité soit du même ordre de grandeur que par l’hydrogène, vers 30%
            Partons donc d’une éolienne de 3 MW nominale.
            Pour avoir la même puissance en passant par le gaz, il me faut installer 3,33 éoliennes.
            En prenant un taux de charge de 30%, pour avoir la même énergie, mais en permanence, il me faut installer maintenant 10 éoliennes.
            Enfin, en prenant un taux de disponibilité de 80% pour une tranche de centrale EPR de 1600 MW, on peut estimer que pour la remplacer par des éoliennes pilotables de 3 MW, 5000 éoliennes sont nécessaires (1600*0,8/3*10).
            Et si on veut remplacer, disons, 40 réacteurs, on nécessitera 40 x 5.000 = 200.000 éoliennes.
            Qui n’ont qu’une durée de vie de l’ordre de 25 ans, à recycler trois fois pendant la durée de vie d’une centrale nucléaire équivalente !
            Vous y croyez ? LOL Moi, pas.
            Et je ne parle pas du solaire, car il ne produit de puissance que au mieux 15 à 20% du temps (et je suis généreux), et l’usine à gaz (sans jeux de mots) sous employée serait impossible à rentabiliser.
            Donc, oui, je n’y crois absolument pas.

    • Bonjour.
      Que pensez vous des possibilités des falaises qui, du Havre jusqu’à la baie de Somme proposent plus de 100 km de cote à +/- 100 m d’altitude avec la Manche comme réservoir d’en bas. Il y a juste à creuser en laissant la terre (la craie) autour du trou, à déployer une bâche en plastique, à descendre une conduite au pied de la falaise et à installer la turbine réversible sur un ponton flottant pour suivre les marées. Dans la mesure où il y a déjà sur place 2 centrales nucléaires (Paluel et Penly), beaucoup d’éoliennes terrestre (il en arrive un cargo toute les semaines à Dieppe) et demain un parc éolien en mer avec bien sûr les lignes 400 kV existantes? je suis convaincu que les investissements dans des STEP sur ces falaises où il n’y a rien pourrait avoir un temps de retour sur investissement beaucoup plus court qu’en créant un barrage en montagne.

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  • Michel Gay, j’ai suivi le lien pour votre article qui est fort pertinent. Vous pointez bien l’essentiel du problème, l’incohérence et le manque de stratégie d’un état qui modifie ses positions au gré d’opportunités et d’influences politiciennes, une Europe qui veut imposer un credo néolibéral absolu, une Allemagne qui veut qu’on suive son modèle! L’état français qui s’engage à décarboner pour 2030 n’a pas de stratégie ni de programme pour le faire.

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  • Une ligne sur l’acceptation par les populations ! Sivens, ça lui dit quelque chose ? Et sur l’environnement, les écosystèmes … Un lac artificiel qui change tout le temps de niveau et qui peut se retrouver quasi sec c’est une catastrophe écologique permanente! Trop jeune ce Monsieur aussi sans doute pour connaître les combats victorieux contre les projets de barrage sur la Loire !
    Bref, j’espère qu’il n’y aura pas de politiciens assez dingues pour tenter de nous imposer cela en France !
    Les productions intermittentes éoliennes et solaires sont une aberration écologique, non seulement pour le présent mais sont aussi grosses de menaces pour le futur !

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    • @Dumas.
      Tout à fait, et ceci montre encore que, devant l’intermittence de l’éolien et du solaire, on en revient toujours à la même conclusion : mariage obligé avec des centrales à gaz pour assurer la sécurité d’alimentation du réseau.

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    • J’ai beaucoup de peins à vous suivre quand vous affirmez que l’éolien et le solaire sont une « catastrophe écologique ».
      Vous êtes manifestement à côté du sujet et je peux pratiquement vous qualifier de « désinformateur » comme on commence à beaucoup trop en lire sur les réseaux sociaux et à travers divers Lobby. Alors quelle énergie pour vous n’est pas une
      « catastrophe écologique » ?

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      • @ Michel
        Pour répondre d’abord à vos insinuations, je n’appartiens à aucun lobby et n’ai d’intérêt ni dans le nucléaire, ni dans les ENR. Et non je ne désinforme pas. Relisez ce que j’ai écris. Je maintiens ce que j’ai dit à propos des STEP.
        Les STEP avec des lacs artificiels dont le niveau varie sans cesse dans des zones de naturalité, notamment en montagne, sont des catastrophes écologiques. Demandez à n’importe quel naturaliste ! L’intermittence de ces ENR si elles conduisent à ce type de stockage le seront aussi et lorsqu’elles sont implantées n’importe où, de préférence dans des zones à forte naturalité, en crête ou en forêt, elles le sont déjà.
        TOUTE activité de production d’énergie a des impacts environnementaux. En France, les anti-nucléaires ont depuis longtemps perdu la partie. Les investissements passés et à venir dans cette façon de produire de l’énergie montrent que ce n’est pas demain que cela changera. Que cela plaise ou déplaise, l’électricité, en France au moins, sera produite essentiellement par des centrales nucléaires avec tous les risques que cela comporte. Mais il faut reconnaître que cette production est suffisante, nul besoin en plus d’éolien et de solaire.Ils ne servent à rien dans ce pays et ne sont donc que facteurs de nuisances inutiles ou plutôt ils font gonfler la CSPE et servent à pomper l’argent dans la poche du consommateur qui finance les profits de cette industrie.

        Répondre
        • @ Dumas.
          Vous écrivez: « Les productions intermittentes éoliennes et solaires sont une aberration écologique, non seulement pour le présent mais sont aussi grosses de menaces pour le futur ! »
          Pour que votre position soit crédible, pourriez-vous fournir des arguments étayés et sourcés, sans cela vous passez aux yeux de tous comme un banal désinformateur n’ayant aucune connaissance sur ce sujet…

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          • @ Dumas.
            Vous écrivez: « Les productions intermittentes éoliennes et solaires sont une aberration écologique, non seulement pour le présent mais sont aussi grosses de menaces pour le futur ! »
            Pour que votre position soit crédible, pourriez-vous fournir des arguments étayés et sourcés, sans cela vous passez aux yeux de tous comme un banal désinformateur n’ayant aucune connaissance sur ce sujet…

          • Gaby
            Je suis parfaitement d’accord avec Dumas, mais pour des raisons en partie différentes.
            Vous les trouverez ici (pas de risque, c’est de moi) :
            https://1drv.ms/w/s!Aoz2RZetULwcyhn2IpZz9xcoCZ7_?e=ouzxd0
            avec en prime les nombreuses références que j’utilise.

            Si nous mettons à part l’hydraulique, dont la croissance sera très limitée en France, faute de sites encore disponibles, ce qui me gène chez les pro renouvelables intermittents, c’est le fait de nier l’évidence, le besoin en parallèle de source d’énergie pilotable de puissance égale.
            Dit autrement,
            Un réseau électrique doit être pilotable. Je pousse le bouton, et ça fonctionne.
            Et nous pouvons classer les sources d’énergies pilotables en deux groupes :
            1) Pilotables par nature, centrales à gaz ou à charbon, nucléaire, un peu de bio, hydraulique, …
            2) Pilotables par mariage, éoliennes lorsque le vent souffle mariées à des centrales à gaz en cas de manque de vent, idem pour le solaire, et ce mariage est indissociable.
            Pas d’éolienne ou de solaire sans CO2.

            Après, c’est juste un problème de choix.
            Personnellement, il me semble que le risque climatique est terrifiant, et parfaitement non maîtrisable, alors que le nucléaire est maîtrisé, beaucoup moins dangereux que de traverser la rue.
            Souvenez-vous, Fukushima, dont les faux écolos vrais anti-nucléaires font un foin terrifiant : 21.000 noyés par le tsunami, zéro mort, zéro cancer par la centrale nucléaire.

          • @ Guéret
            Je suis d’accord avec vous, avec un rendement d’environ 30% l’hydrogène n’est pas rentable, car il nécessite trois fois plus de renouvelables.
            Par contre, pour le stockage en masse de l’électricité avec un rendement voisin de 80%, pourquoi ne pas évoquer les STEP, en utilisant certains de nos barrages existants. Cela pourrait permettre de multiplier jusqu’à 22 fois notre stockage existant?
            Là, c’est de moi: https://s.42l.fr/StepRep
            Et la source du JRC, c’est ici: https://s.42l.fr/JRC2013

          • @ J’ai déjà répondu : s’il faut des STEP, bonjour les dégâts. Sur les rapaces et les chauve-souris, voyez les rapports de la LPO pourtant favorable dans l’absolu à ce type d’énergie.Dévoreuses d’espaces en général à forte naturalité, effet de coupure, artificialisation des sols, ouverture de la canopée, pbs de santé animale et humaine, nécessité de multiplier les lignes HT et THT …. Qui désinforme en passant tout cela sous silence ? Et de plus en France, elles sont totalement inutiles : incapables de se substituer au nucléaire et même de pallier un tant soit peu à une défaillance conjoncturelle de la production des centrales nucléaires comme on vient d’en faire l’expérience, heureusement qu’il y avait encore ces centrales à charbon capables de produire! La Belgique abandonne le nucléaire et va construire des centrales au gaz, l’éolien sera pour….plus tard!

  • Merci pour cet article mais les liens renvoient tous vers particivi.orgl, où les liens ne sont pas actifs, ce n’est pas sérieux…
    Pour le renvoi 2, vous auriez pu faire référence à l’étude de 2013 du JRC.
    https://ec.europa.eu/jrc/sites/default/files/jrc_20130503_assessment_european_phs_potential.pdf
    Pour le renvoi 1, quelle est la source ?
    Concernant le doublement de la puissance installée dans les 10 prochaines années en Espagne, et qu’elle est le deuxième dans la liste des pays les plus producteurs d’électricité issue des STEP (quel est le premier ?), quelle est votre source ?

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  • Dans l’article cité par Michel Gay, il est question de STEP « inversées ». C’est à dire où la retenue basse existe et la retenue haute est à créer. L’inverse de Grandmaison. Avantage: le lac supérieur est très réduit de 20 à 30 ha pour la production de 4h à 6h à 1500MW. Sur des cirques de haute altitude, l’impact type Sivens pourrait être diminué.
    Question que nous n’avons pas soulevée dans l’article mais sous-jacente puisqu’il n’évoque que le nucléaire de nuit (peu utilisé), je doute fort que l’intermittence du vent (et son faible rendement) permette vraiment une alimentation fiable des pompes de 1600 à 1800 MW.

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  • @ Dumas
    Les STEP avec des barrages existants, où sont les dégâts?
    Allez donc faire un tour : https://s.42l.fr/StepRep
    Concernant le doublement de la puissance installée dans les 10 prochaines années en Espagne, et qu’elle est le deuxième dans la liste des pays les plus producteurs d’électricité issue des STEP (quel est le premier ?), quelle est votre source ?
    Je vous apporte des éléments, allez lire, et répondez donc à ma question sur la source, et on en discutera.

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    • Pour les STEPs sur des barrages existants, ne réinventez pas l’eau tiède, EDF s’en occupe depuis longtemps.
      Et ce qu’on peut y gagner ne correspond absolument pas aux besoins énormes. Une plaisanterie en France.
      De plus, les STEPs permettent de faire du jour le jour, et n’empêchent absolument pas, au minimum, pour les creux d’une quinzaine de jours, l’installation de centrales à gaz en parallèle des éoliennes, et pis encore le solaire (taux de charge sur l’année : 15%, un désastre.

      Répondre
      • @ Guéret.
        Quel degré d’expertise justifiez-vous pour nier le chiffrage du JRC, permettant de multiplier jusqu’à 22 fois notre potentiel de stockage dans des STEP en utilisant certains de nos barrages existants?
        Vous présentez l’éolien et le solaire comme des désastres, alors qu’en 2020 l’Allemagne a produit 50% de son électricité avec des renouvelables, tout en baissant ses productions nucléaire, charbon, lignite et gaz.
        Vous le niez aussi?

        Répondre
        • @Gaby
          En ce qui concerne l’Allemagne, ils partent d’une situation très dégradée en CO2, et ont pour but des renouvelables intermittents compensés par des centrales à gaz.
          C’est mieux que leur situation actuelle, et grand bien leur fasse si ça leur plaît, mais cela correspondrait en France à un énorme recul en pollution.
          Quant aux possibilités de création de STEPs rentables et ne déclenchant pas la révolution dans le pays, je demande à voir.
          Et même si c’était possible (LOL) cela ne résoudrait qu’une partie d’un jour au suivant, mais pas les 15 jours d’hiver sans vent suffisant pour tirer plus de 10% de leur capacité aux éoliennes.
          Ce qui rendrait, de toute façon, l’installation de puissance pilotable de 90% des besoins crête. En turbine à gaz, bien sûr.
          Imaginez le prix de revient global !

          Sans parler du problème écologique soulevé par Dumas, hélas premier dans la discussion.

          Enfin, un petit problème de terminologie.
          Lorsque vous dites  » l’Allemagne a produit 50% de son électricité avec des renouvelables » ça ne dit rien puisque vous mélangez l’hydraulique pilotable et les renouvelables non pilotables.
          Impossible de continuer dans une réflexion.

          Enfin, ce serait tellement plus simple et écologique de continuer comme actuellement avec 70% de nucléaire.

          Répondre
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