Masques jetables : une catastrophe écologique de plus pour les milieux marins

Jetés en dehors du circuit de traitement des déchets, les masques sont un fléau pour l’environnement et, particulièrement, quand ils se retrouvent dans les océans.

Un seul masque jetable laissé en milieu marin relâche chaque jour jusqu’à 173 000 fibres microplastiques. AFP/Biosphoto/Sergio Hanquet
Un seul masque jetable laissé en milieu marin relâche chaque jour jusqu’à 173 000 fibres microplastiques. AFP/Biosphoto/Sergio Hanquet

    « Bien utilisé, il sauve des vies, mais mal jeté, il en détruit. » En juin dernier, France Nature Environnement tirait le signal d’alarme sur les dégâts causés par les masques jetables. Une étude de l’université de Milan (Italie) dont les résultats ont été publiés cet été dans la revue scientifique Environmental Advances, vient confirmer les craintes de l’organisme qui fédère en France près de 6 000 associations de protection de la nature.

    Les résultats des chercheurs du département des sciences de l’environnement de l’université italienne révèlent qu’un seul masque jetable laissé en milieu marin relâche chaque jour jusqu’à 173 000 fibres microplastiques.



    Pour arriver à cette conclusion, l’équipe de recherche a procédé en deux étapes. La première, réalisée en laboratoire, a permis de simuler les effets conjugués d’une exposition au soleil et des mouvements des vagues sur les matières utilisées dans la fabrication des tissus des masques chirurgicaux.

    Les résultats de dégradations de ces tissus ont ensuite été comparés avec ceux de masques récupérés sur les côtes italiennes. L’effet combiné des UV et du ressac des vagues en bord de mer, à la fois en laboratoire et en milieu naturel, produit un résultat semblable.

    « On peut estimer qu’entre 1 à 10 % des masques chirurgicaux se retrouvent dans la nature »

    « Depuis la production en masse de masques chirurgicaux, on peut estimer qu’entre 1 à 10 % d’entre eux se retrouvent dans la nature, soit une proportion similaire à celle concernant les autres matières plastiques, expliquent les chercheurs. Cela représente potentiellement de 72 à 31 200 tonnes de déchets sous forme de microplastiques qui s’ajoutent, pour la seule année 2020, à la pollution déjà présente dans les mers et océans ».

    Car, comme le rappelle France Nature Environnement, 11 millions de tonnes de plastiques finissent dans les océans chaque année. « Un chiffre qui ne cesse d’augmenter, au point qu’on pourrait y trouver d’ici 2030 plus de plastiques que de poissons ! »

    Comme les associations de défense de l’environnement, l’équipe universitaire de Milan recommande de mettre en place des campagnes de prévention et de sensibilisation pour inciter les citoyens à jeter les masques à la poubelle et invite à la production de produits davantage biodégradables et moins dangereux pour les milieux marins.