Parangonnage sur les techniques et pratiques innovantes de gestion de l'eau en agriculture

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Le changement climatique est, selon le GIEC, généralisé, rapide et d’intensité croissante. Son impact potentiel sur la ressource en eau en France (avec une tendance à la baisse des précipitations en été, une diminution des débits d’étiage des cours d’eau, une baisse du niveau moyen mensuel des nappes…) est tel que le sujet de la gestion de l’eau agricole est devenu central. L’agriculture doit donc s’adapter pour économiser l’eau. Sa mutation ne passe pas par une réponse unique mais par la mobilisation simultanée de plusieurs leviers d’adaptation ou « panier de solutions », dont il convient de rechercher pour chaque territoire la combinaison la mieux adaptée.

Un premier levier fait appel aux pratiques agricoles innovantes visant à préserver, voire à restaurer la qualité des sols. Ces nouvelles pratiques vont de la révision des itinéraires techniques « classiques » aux nouvelles approches agroécologiques (agriculture biologique, agriculture de conservation des sols, agroforesterie), en s’appuyant sur les Solutions fondées sur la Nature (SfN). Ces pratiques semblent intéressantes en matière de gestion de l’eau. Cependant, compte tenu du changement radical qu’elles supposent pour les agriculteurs s’engageant dans la démarche (agriculture de conservation des sols – ACS) en vue d’économiser de l’eau, un appui technico-économique est à prévoir pendant toute la période de transition.

Un deuxième levier consiste à mobiliser toutes les innovations technologiques et numériques permettant de diminuer la consommation d’eau d’irrigation, que ce soit en augmentant l’efficience du matériel ou en recourant à des outils d’aide à la décision (OAD). L’accès aux innovations doit être renforcé via la formation, le conseil et l’appui aux financements. Le concept d’«irrigation de résilience» est à construire de façon plus opérationnelle afin d’en permettre son appropriation par les irrigants. L’agrivoltaïsme participe également de ces innovations, à la condition que la production agricole concernée reste prioritaire.

Quant au renforcement de la ressource en eau, celui-ci passe par un inventaire exhaustif de l’existant et de sa disponibilité, avant de songer à augmenter le stockage et à mobiliser des ressources alternatives, telles que la réutilisation des eaux usées traitées (REUT) ou le dessalement de l’eau de mer, souvent plus onéreuses.