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Les Français ont confiance en la science selon une étude de l'Université de Lorraine

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84% des français ont confiance en la science selon une étude menée par l'Université de Lorraine. A la faveur de la crise sanitaire, la parole des médecins et des scientifiques pour parler du Covid-19 est largement préférée à celle des responsables politiques et des médias.

84% des Français ont déclaré avoir "très confiance" ou "plutôt confiance" en la science 84% des Français ont déclaré avoir "très confiance" ou "plutôt confiance" en la science
84% des Français ont déclaré avoir "très confiance" ou "plutôt confiance" en la science © Maxppp - Ben Birchall

Avec la crise du Covid-19, la science n'a jamais pris autant de place dans le débat public. Médecins, scientifiques, chercheurs sont en première ligne pour expliquer cette épidémie. Mais les français ont-ils confiance en la science ? Cette confiance a t-elle été entamée pendant la crise ? Quelle est la place réelle des thèses complotistes dans l'opinion publique ? C'est l'objet d'une vaste étude menée par l'Université de Lorraine et publiée mardi 16 novembre à l'occasion du colloque international Science and You à Metz

Cette enquête révèle que 84% des français ont confiance en la science. Michel Dubois, sociologue et chercheur à l'université de la Sorbonne a participé à la réalisation de cette enquête, sur la base d'un sondage effectué à l'automne 2020.

France Bleu Lorraine : 84% des Français ont confiance en la science. C'est un niveau assez élevé ? 

Michel Dubois : Oui, c'est effectivement assez haut, et c'est quelque chose qui doit nous inciter à voir les choses de façon assez différente. Le débat public est un peu saturé par l'idée de défiance, par l'idée qu'il y a une distance croissante entre les Français et les scientifiques. C'est précisément l'inverse. Il y a une confiance de principe qui est accordée aux chercheurs, à l'institution scientifique mais cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'autres problèmes.  

Parmi les matières scientifiques préférées, il y a la médecine. C'est un effet de la crise sanitaire ? 

Il y a effectivement une sorte de hiérarchie, les médecins y sont effectivement au top. Viennent ensuite les chercheurs. Et puis, quand on descend progressivement dans cette échelle, je dois dire que les journalistes ne sont pas forcément très, très hauts dans cette échelle. Et c'est important pour nous parce que c'est vrai qu'on est ici dans ce colloque pour réfléchir sur les acteurs de la médiation scientifique. Et les journalistes ont un rôle crucial à jouer sur ce point là. Donc, il est tout à fait essentiel pour nous qu'ils puissent bénéficier d'un capital de confiance dès lors qu'ils relaient l'information scientifique.  

A la faveur de la crise du Covid, on n'a jamais autant entendu la parole des scientifiques. C'est un défi aussi, pour eux, de plus et mieux communiquer sur leurs travaux, sur leurs connaissances ?

Oui, tout à fait. On a une période, depuis deux ans maintenant, de surexposition de la parole scientifique dans l'espace public. On a vu également les chercheurs adopter de nouveaux modes de communication. Bien sûr, ils sont sur les plateaux de télévision, mais ils ont également investi les réseaux sociaux. Cela pose pour nous de nouveaux problèmes puisque c'est une façon également de court-circuiter ces acteurs de la médiation : ils parlent directement au public. Ce qui peut avoir des conséquences parfois assez surprenantes. C'est-à-dire qu'on peut voir sur Twitter, sur les réseaux sociaux des controverses dans lequel il y a un mélange de scientifiques et du public. Et tout ça peut dégénérer de façon parfois très, très violente.  

Finalement, comme la parole scientifique ressort-elle de cette crise ? 

Dans un état qu'on peut dire complexe. Cette période a été une grande période de pédagogie pour le grand public, puisque ça a permis de se familiariser avec ce qu'on appelle nous "la temporalité de la recherche". C'est un temps qui est relativement long. Par ailleurs, effectivement, on a vu le public se familiariser avec des notions qui sont assez complexes. J'ai été assez frappé par des exercices de pédagogie sur la notion d'essais cliniques ! On voit dans notre enquête que ces notions commencent à être comprises. 

Cela n'a pas empêché le complotisme de se développer ? Quatre Français sur dix croient en des thèses complotistes selon l'enquête.

Il y a quatre Français sur dix qui croient en l'existence de complots et de conspirations, ce qui n'est pas exactement la même chose qu'être complotiste. Parce que ce n'est pas parce que vous êtes attentif à cette question des complots et des conspirations que, nécessairement, vous en faites une grille de lecture pour interpréter le monde autour de vous. Et ce qu'on montre dans l'enquête, c'est que ceux qui font ce déplacement vers une grille d'interprétation complotiste sont en réalité la moitié de ces quatre Français sur dix. Donc on peut dire, grosso modo, que deux Français sur dix, à un moment donné, sont sensibles ou sont adhérents à une vision qu'on pourrait qualifier de complotistes ou conspirationnistes. 

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