Abonnez-vous
Publié le Mis à jour le

Interlud, un programme pour une logistique urbaine vertueuse

Les agglos de Pau et Bordeaux se sont récemment engagées dans ce programme. Objectif : améliorer les performances écologique et économique de la logistique urbaine.
Interlud, un programme pour une logistique urbaine vertueuse
Présenté au salon B.Num, qui se tenait à Pau le 15 novembre dernier, le programme Interlud, lancé l’an dernier, repose sur la signature de chartes d’engagement associant collectivités, interprofessions et acteurs de la logistique du dernier kilomètre.

Retenu en février 2020 par le ministère de la transition écologique dans le cadre du dispositif des CEE (certificats d’économies d’énergie), le programme Interlud (pour « Innovations Territoriales et Logistique Urbaine Durable ») repose sur la création d’« espaces de dialogue entre les acteurs publics et économiques dans l’objectif d’élaborer des chartes de logistique urbaine durable en faveur d’un transport de marchandises décarboné et plus économe en énergie ». Il associe la société de conseil Rozo, la CGI (interprofession du négoce) et sa filiale Logistic Low Carbon, le Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement) et l’Ademe.

Cet ambitieux programme faisait l’objet d’une intéressante présentation au salon B.Num, qui s’est tenu le lundi 15 novembre au Palais Beaumont de Pau, notamment en présence de son directeur Jean-André Lasserre, de Thibault Chenevière, adjoint au commerce et au numérique de la mairie de Pau, mais aussi de représentants d’entreprises établies localement et investies dans la logistique, à savoir le grossiste alimentaire Sysco, implanté à Serres-Castet, et le « coursier éthique à vélo » Eat’s Maud, basé à Oloron.

Car oui : tout comme la métropole de Bordeaux, l’agglo de Pau s’est tout récemment engagée dans ce programme Interlud, dont l’ambition est « de mettre en œuvre des chartes de logistique urbaine durable dans 50 métropoles et communautés d’agglomération d’ici trois ans ». Près de 25 collectivités seraient déjà de la partie, dont Paris, Lyon, Nantes ou encore Angoulême.

Diagnostic et actions ciblées

Ces chartes, ajustées à ces différents territoires en fonction du diagnostic de leurs pratiques en matière de logistique du dernier kilomètre, se fondent globalement sur une quinzaine de grands principes allant de la planification (intégrer la problématique dans les plans de mobilité, réserver du foncier logistique…) aux démarches collaboratives (privilégier les véhicules à faibles émissions, créer des espaces logistiques urbains, encourager les livraisons silencieuses en horaire décalé ou encore le transport multimodal, etc.) en passant par tout ce qui relève des collectivités (harmoniser les réglementations entre les communes, établir un plan de circulation des marchandises, réglementer la circulation en fonction du niveau de pollution des véhicules…).

À l’arrivée, ces efforts conjoints doivent conduire à une diminution de l’impact environnemental des activités de logistique urbaine, qui ont explosé ces dernières années avec l’essor du e-commerce et des nouveaux modes de livraison à domicile ou en point relais. On notera sur ce point que la présentation de la démarche sur B.Num insistait également sur l’intérêt du déploiement d’outils numériques pour mieux évaluer cet impact et optimiser les performances économique et écologique des opérations de logistique urbaine.

« Le Cerema propose aux collectivités volontaires un appui méthodologique, des formations et des financements CEE pour mettre en place la démarche localement, ainsi que des outils de suivi et de partage d'expérience avec d'autres collectivités. Le Cerema et Logistic Low Carbon accompagnent également la collectivité sur la concertation avec les acteurs économiques à travers la cartographie des acteurs locaux, des rendez-vous bilatéraux avec ces derniers, l’organisation de séminaires d’information et de groupes de travail, entre autres », précise Interlud.

Souvent accusée d’engorger les centres-villes, la logistique urbaine représenterait aujourd’hui 50% des émissions de particules fines. Même si de nombreuses entreprises de livraison urbaine travaillent à verdir leurs flottes avec des vélos, des véhicules électriques ou même des expériences de transport fluvial, il reste donc encore pas mal de pain sur la planche. Plus qu’à passer de la charte aux réalités…

Plus d’informations sur le site internet d’Interlud

Commentaires


Réagissez à cet article

Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire