L'Etat débloque 65 millions d'euros pour mettre le numérique au service de la transition agroécologique

Le numérique peut-il contribuer à la transition agroécologique ? L'Etat débourse 65 millions d'euros pour financer le programme et équipement prioritaire de recherche (PEPR) "Agroécologie et numérique". Ce dernier vise à mettre en place différents projets pour voir quels peuvent être les apports du numérique dans la transition agroécologique ou si de nouvelles technologies peuvent aider le travail des agriculteurs.

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L'Etat débloque 65 millions d'euros pour mettre le numérique au service de la transition agroécologique

Le programme et équipement prioritaire de recherche (PEPR) "Agroécologie et numérique" voit le jour. Ce PEPR, présenté plus en détail vendredi 6 janvier 2023, est piloté par l'Inrae et l'Inria. Ces instituts ont été sélectionnés suite à la publication d'un libre blanc "Agriculture et numérique : opportunités, risques et lignes de réflexions pour une agriculture numérique responsable" qui a été remis au salon international de l'agriculture 2022.

65 millions d'euros sur 8 ans

"Ce PEPR est doté de 65 millions d'euros sur une période de 8 ans pour soutenir, développer, conforter les recherches sur l'agroécologie et le numérique", explique simplement Philippe Mauguin, président de l'Inrae. Un financement débloqué dans le cadre de France 2030. Le programme vise à se positionner comme un élément pivot de l'ensemble de la stratégie de recherche et d'innovation autour de l'agriculture durable. Cette stratégie plus globale est composée d'autres éléments comme un programme prioritaire "cultiver et protéger autrement" lancé en 2022 qui se concentre sur les alternatives aux produits phytosanitaires ; ou un autre PEPR qui va être lancé prochainement sur la sélection variétale avancée.

Le PEPR "Agroécologie et numérique", cherchant à se positionner comme un élément pivot, s'est voulu très inclusif en cherchant à inclure tous les organismes et instituts de recherche dans sa conception et sa mise en place. L'idée est à la fois de renforcer et développer les compétences autour de la recherche et l'innovation mais aussi d'embarquer les agriculteurs et agricultrices dans cette transition. Le volet sciences humaines et sociales est donc au cœur de ses travaux.

13 projets déjà commencés

Une partie des crédits de ce PEPR sont déjà alloués à des projets co-conçus par l'Inrae et l'Inria puisque l'objectif est de démarrer vite. Ce sont "10 projets de recherche et 3 projets d'infrastructure qui sont financés pour près de 26 millions d'euros, soit environ 40% des fonds", détaille Philippe Mauguin.

Parmi lesquels AgroDIV qui se concentre sur la caractérisation de la diversité génétique des espèces animales et végétales en France. Près de 20000 plantes et 8000 animaux seront étudiés. Le but est de réduire les intrants en sélectionnant les variétés et races adaptées aux contraintes, en associant des variétés à l'échelle de la parcelle ou en faisant des associations d'espèce. Le tout en préservant la biodiversité.

Le projet Ninsar, quant à lui, vise à développer des robots mobiles élémentaires à bas coût et avec des capacités d'action sur l'environnement. Ils vont également travailler sur la coordination de ces robots et voir s'ils peuvent s'associer pour réaliser certaines tâches et s'adapter. Le projet Pl@ntAgroEco vise à améliorer l'application d'identification des plantes PlantNet, issue notamment des laboratoires de l'Inria. Les chercheurs aimeraient aller plus loin sur l'aspect agroécologie en développant par exemple une solution d'identification des maladies des plantes.

Des appels à projets à venir

Le reste de la somme allouée au PEPR doit bénéficier à la communauté nationale : deux appels à projets vont être ouverts pour un montant de 32 millions euros. Le premier doit être lancé d'ici la fin de l'année pour un démarrage en 2024. Le second sera ouvert dans deux ans environ pour que les porteurs de projet puissent éventuellement s'appuyer sur les premiers résultats de recherche. En parallèle, d'autres appels à projets annuels serviront notamment à financer des contrats doctoraux et postdoctoraux.

"Le PEPR sera complété par un grand défi robotique, qui se place dans la même stratégie d'accélération", ajoute Philippe Mauguin. Il est doté d'un financement de 20 millions d'euros, qui vient s'ajouter à celui du PEPR, et sera copiloté avec l'association RobAgri. Le but est d'aller plus loin dans l'applicatif sur des solutions de robotiques intelligentes pour la transition agroécologique.

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