Santé, prévoyance et retraite

Avantages sociaux : une priorité grandissante pour les entreprises

Tout en étant fortement mobilisées par la gestion de la crise sanitaire, les organisations n’ont pas effectué de pause dans leurs efforts en matière de politique de protection. C’est ce qui ressort de la troisième enquête de l’Observatoire Benefits, réalisé par le S2H Institute de Siaci Saint Honoré.

Après deux éditions en 2016 et en 2018, cette nouvelle enquête – réalisée auprès d’entreprises du SBF 120 – offre une photographie de leurs pratiques en matière d’avantages sociaux, aussi bien en France qu’à l’international.Elle révèle notamment la montée en puissance de la prévoyance, avec un financement patronal moyen de l’ordre de 72 %.

« Ce résultat manifeste la volonté de l’employeur de prendre en charge de manière plus conséquente les risques lourds », estime Mickaël Berrebi, consultant chez Siaci Saint Honoré et responsable du S2H Institute. Du côté des solutions d’épargne retraite, plusieurs dispositifs sont fortement financés par les entreprises.

Pour le PEE/PEG, le plafond d’abondement des plans d’épargne entreprise se situe, en moyenne, à 1 399 € par salarié. Celui des plans d’épargne retraite collective PERCO/PERCOL est de 1 521 € par salarié, en moyenne (sur ce sujet, voir aussi l'article "L'épargne retraite d'entreprise toujours dynamique"). Les employeurs souhaitent ainsi surabonder pour encourager les salariés à épargner davantage, estiment les experts de Siaci Saint Honoré.

Succès de l’investissement socialement responsable

La loi Pacte ambitionne notamment de simplifier et d’harmoniser les dispositifs d’épargne retraite avec le PER (plan d’épargne retraite). Pourtant, les entreprises interrogées n’ont pas mis en haut de leurs priorités la convergence vers un seul outil. Elles comptent essentiellement rationaliser ou réviser l’offre financière, plutôt que renégocier les niveaux de contribution ou la structure de financement.

L’Observatoire Benefits s’est également intéressé à un dispositif attractif : l’actionnariat salariés. 39 % des entreprises déclarent réaliser des opérations d’actionnariat salariés, et 8 % des employeurs le font même chaque année. En revanche, seules 5 % des entreprises déclarent avoir prévu de mettre en place un fonds d’actionnariat salariés dans les deux ans à venir.

Par ailleurs l’investissement socialement responsable séduit de plus en plus. Concernant l’offre financière des dispositifs d’épargne collective, 86 % des entreprises proposent une offre de fonds partiellement ou totalement socialement responsables à leurs salariés. De plus, pour 73 % des employeurs du panel, le choix de proposer des fonds socialement responsables correspond à une conviction de l’entreprise et des conseils de surveillance. Il s’inscrit également dans un contexte de marché de l’épargne collective, qui propose davantage de fonds labellisés ISR.

Les avantages sociaux comme levier d’attractivité

Un autre résultat intéressant concerne l’international. Les multinationales françaises sont de moins en moins réticentes à envisager une approche globale et un pilotage de la protection sociale au sein du Groupe. « La pandémie a fortement incité les entreprises à mettre en place un socle de protection sociale minimum, indique Arzu Saleh, directrice employee benefits de Siaci Saint Honoré. C’est notamment le cas des couvertures décès et santé, domaine dans lequel les entreprises attendent davantage de visibilité sur les offres proposées. »

Cette troisième édition de l’Observatoire Benefits confirme ainsi que la crise a entraîné une prise en compte grandissante du rôle de l’employeur dans la protection sociale des salariés. Pour Myriam El Khomri, directrice conseil de Siaci Saint Honoré, un autre élément explique cette tendance : « A l’heure d’une reprise forte de la guerre des talents, qui se manifeste notamment par des difficultés de recrutement, les avantages sont un atout pour se différencier ».

Gilles Marchand