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Désinformation en ligne : ce que dit le rapport Bronner

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Fausses nouvelles, théories complotistes... ces phénomènes existent depuis toujours mais sont amplifiés par le numérique. Comment renforcer la vigilance des citoyens sans limiter des valeurs essentielles comme la liberté d'expression, d'information et d'opinion ? Le rapport Bronner esquisse des propositions.

Internet peut faciliter la diffusion d’informations fausses ou trompeuses au détriment de l’échange argumenté des points de vue. La désinformation en ligne s’appuie sur des techniques en évolution constante.

Le rapport de la commission Bronner intitulé "Les Lumières à l'ère numérique" a été publié le 11 janvier 2022. Il dresse un état des lieux de la désinformation sur les réseaux sociaux. Ce rapport présente une synthèse des "désordres informationnels" à l'ère numérique et des "perturbations de la vie démocratique" qu'ils engendrent. Il fait également des propositions dans les champs de l'éducation, de la régulation et de la lutte contre les diffuseurs de haine en ligne.

Les causes majeures de la désinformation

Le rapport identifie plusieurs causes à cette désinformation dont :

  • la publicité dite "programmatique" qui désigne l’activité publicitaire pour laquelle l’achat d’espace publicitaire, la mise en place de campagnes et leur diffusion sont réalisés de manière automatisée. Fortes des données récoltées et de l’analyse du parcours des internautes sur le web, les régies sont capables de pousser des contenus ciblés. Mais on constate que ces annonces se retrouvent fréquemment sur des sites propageant de fausses informations ou encore des théories conspirationnistes... Plus une information est choquante, plus elle peut recueillir de clics et de partages. Toutefois, attribuer la responsabilité de l’expansion de sites véhiculant des fake news à ce type de publicité serait réducteur ;
  • la compétition stratégique : l'espace numérique est devenu l'arène d'opérations informationnelles avec l'émergence de menaces de plus en plus hybrides. Les grandes puissances investissent massivement dans leurs capacités de lutte informatique pour convaincre l'opinion publique de la légitimité d'une cause, pour obtenir un avantage tactique ou pour influencer l'adversaire ;
  • des logiques algorithmiques qui contribuent à former les comportements, les attitudes, les  représentations du monde environnant ou les croyances sans en être directement responsables.

30 recommandations contre les "désordres de l'information"

Dans ce contexte, le rapport présente des recommandations autour de six grands thèmes :

Selon le rapport, la meilleure réponse face notamment aux infox induites par le monde numérique est une certaine modération individuelle, "puisque tout un chacun est devenu un opérateur sur le marché en ligne de l’information".

Comprendre les mécanismes psychosociaux qui rendent les individus perméables aux fausses informations constitue aussi un outil à développer par la recherche.

Renforcer l'enseignement de l'esprit critique et améliorer l'éducation aux médias et à l'information sont également des recommandations fortes du rapport.

La logique sur laquelle la conception des architectures numériques s'appuie, constate le rapport, répond souvent exclusivement à un objectif économique. Il recommande donc d'ouvrir une réflexion pour réguler à terme le design des interfaces utilisateurs.

Le rapport demande enfin d'encourager au niveau national et européen la mise en place de règles contraignantes imposées aux grandes plateformes qui visent, en particulier, les "fausses nouvelles susceptibles de troubler l'ordre public".