ENVIRONNEMENTUn haut conseil breton pour le climat installé, mais pour quoi faire ?

Bretagne : Un haut conseil pour le climat installé, mais pour quoi faire ?

ENVIRONNEMENTCette instance réunissant vingt scientifiques sera chargée d’éclairer les élus et d’orienter les politiques publiques afin de préparer la Bretagne aux effets du dérèglement climatique
Région maritime, la Bretagne est particulièrement exposée aux effets du réchauffement climatique.
Région maritime, la Bretagne est particulièrement exposée aux effets du réchauffement climatique. - C. Allain / 20 Minutes / 20 Minutes
Jérôme Gicquel

Jérôme Gicquel

L'essentiel

  • Le haut conseil breton pour le climat a été installé ce vendredi à Rennes.
  • Cette instance, qui réunit vingt scientifiques, sera chargée d’alerter et d’éclairer les élus locaux et d’orienter les politiques publiques.
  • Région maritime et agricole, la Bretagne est particulièrement exposée aux effets du dérèglement climatique.

La lutte contre le réchauffement climatique ne se joue pas seulement dans les hautes sphères internationales. Alertés par les rapports du Giec, de plus en plus d’élus locaux se retroussent les manches en orientant leur politique en faveur d’une transition écologique et énergétique. Mais tous n’ont pas forcément conscience de l’urgence, peut-être dépassés par les enjeux ou ne sachant pas bien comment agir.

Début décembre, le sénateur du Nord Olivier Henno a ainsi déposé une proposition de loi pour améliorer la sensibilisation des élus locaux aux enjeux du réchauffement climatique. Le but : que les 520.000 élus locaux exercent leur mandat « en connaissance des enjeux climatiques et des objectifs de neutralité carbone à l’horizon 2050 que la France s’est fixés ».

« Les scientifiques sont là pour nous alerter, nous éclairer »

En Bretagne, la démarche est déjà engagée avec la mise en place depuis 2019 d’une Breizh Cop, sorte de feuille de route comprenant 38 objectifs pour « bâtir un projet d’avenir durable » dans la région. Elle vise notamment à « repenser l’action publique et collective ». Et la région compte pour cela sur les scientifiques, qui ont retrouvé un peu de poids dans le débat public depuis la crise du Covid-19. « Il ne faut pas que les élus aient peur des rapports scientifiques », souligne Loïg Chesnais-Girard, président de la région. « Au contraire, les scientifiques sont là pour nous alerter, nous interpeller, nous éclairer au regard des dernières avancées », ajoute-t-il.

Dans cette démarche, le Haut conseil breton pour le climat a été installé ce vendredi à Rennes. Inspiré du Haut conseil pour le climat, il regroupe en son sein vingt scientifiques exerçant dans les différentes universités de la région. « Toutes les disciplines sont représentées, aussi bien la climatologie que l’océanographie, la géographie ou la sociologie », précise Anne-Marie Tréguier, océanographe-physicienne au CNRS et co-présidente de l’instance.

Quarante-et-une communes concernées par l’érosion côtière

Dans une région « particulièrement exposée au réchauffement climatique » du fait de sa façade maritime et du poids de son agriculture, le Haut conseil breton pour le climat sera chargé de préparer au mieux la Bretagne aux effets du dérèglement. « Car la Bretagne n’échappera pas au changement climatique », assure Vincent Dubreuil, professeur de géographie à l’université Rennes 2 et co-président de l’instance. Indépendant dans son fonctionnement, ce nouveau comité servira ainsi un peu de « phare » aux élus sur les questions climatiques. « On a besoin de leur regard éclairé et d’une méthodologie pour poser un diagnostic et porter un regard sur nos choix », indique Loïg Chesnais-Girard.

La question de l’érosion côtière devrait notamment figurer sur le haut de la pile de leurs dossiers. Parmi les 126 communes françaises qui vont devoir s’adapter en priorité face à la montée des eaux et l’érosion du littoral, 41 sont en effet situées en Bretagne.

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