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Des mini-data centers sur les toits pour produire de l'électricité locale

Des chercheurs de Montpellier ont mis au point le prototype préindustriel de serveurs capables de gérer les données locales et de produire de l'électricité. La technologie Genesis, protégée par un brevet codétenu par le CNRS et l'université de Montpellier, est désormais disponible pour un transfert de technologies vers les entreprises.

Comparée à celle des data centers, l'empreinte carbone serait divisée au moins par trois, en fonction du nombre de panneaux solaires installés ou de la localisation.
Comparée à celle des data centers, l'empreinte carbone serait divisée au moins par trois, en fonction du nombre de panneaux solaires installés ou de la localisation. (Genesis)

Par Jacques Henno

Publié le 30 mai 2022 à 09:00

Depuis juin 2021, le toit de l'école Polytech Montpellier est orné de quatre panneaux solaires abritant, chacun, un boîtier contenant un serveur informatique, qui peut stocker des données et effectuer des calculs, une batterie et un ensemble de logiciels. Ces programmes informatiques répartissent les calculs en fonction de la disponibilité des quatre serveurs et, surtout, gère l'approvisionnement en électricité.

« Si le panneau photovoltaïque produit assez d'énergie, on la prend. S'il est en panne, le logiciel regarde si les autres panneaux situés à proximité peuvent suffire. Sinon, on peut puiser dans les autres batteries ou s'approvisionner auprès d'un fournisseur d'électricité local, tel qu'EDF », détaille Gilles Sassatelli, directeur de recherche du CNRS au Laboratoire d'informatique, de robotique et de microélectronique de Montpellier (LIRMM) et responsable, avec Abdoulaye Gamatié et Michel Robert, du projet Genesis.

En circuit court

Commencée il y a dix ans, cette recherche vient de déboucher sur un prototype préindustriel. Il a permis des essais en conditions réelles, dont le bilan, qui vient d'être dressé, est très positif. Ce projet de R&D d'un coût total de plus de 1 million d'euros a bénéficié de 230.000 euros d'aide de la région Occitanie Pyrénées-Méditerranée.

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L'avantage ? « Par rapport aux data centers, ces gigantesques centres de données éparpillés dans le monde et qui ont besoin de beaucoup d'électricité pour être refroidis, notre système, installé en extérieur, n'a pas besoin de pompe à chaleur ou d'un circuit hydraulique de refroidissement, mais d'un simple ventilateur », argumente Gilles Sassatelli. « Il produit de l'énergie et propose un circuit court pour les données et les calculs : tout est fait localement, ce qui peut rassurer les propriétaires de ces informations. »

Comparée à celle des data centers, l'empreinte carbone serait divisée au moins par trois, en fonction du nombre de panneaux solaires installés, de la localisation… Des simulations ont permis de prouver que le système fonctionnerait même avec des températures extérieures de 50 °C. Des études de faisabilité d'implantation en ville sont en cours avec le laboratoire nantais Ambiances architectures urbanités. La technologie Genesis, protégée par un brevet codétenu par le CNRS et l'université de Montpellier, est désormais disponible pour un transfert de technologies vers les entreprises.

Jacques Henno (@jhennoparis)

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