pôle emploi 4:16
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avec Carole Ferry, édité par Laura Laplaud
Emmanuel Macron a annoncé, lors de son allocution mardi soir, que "les demandeurs d'emploi qui ne démontreront pas une recherche active verront leur allocation suspendue". Une disposition déjà prévue en cas de manquement aux obligations légales. En revanche, les contrôles, qui existaient eux aussi déjà, vont être renforcés.
DÉCRYPTAGE

Emmanuel Macron a durci le ton. "Les demandeurs d'emploi qui ne démontreront pas une recherche active verront leur allocation suspendue", a annoncé le chef de l'État lors de son allocution télévisée mardi soir. De plus, "Pôle Emploi passera en revue les centaines de milliers d'offres d'emplois disponibles sans réponse dès les prochaines semaines", a-t-il ajouté. Un renforcement des contrôles qui intervient donc alors que la réforme de l'assurance-chômage entrera en vigueur le 1er décembre.

"Les contrôles vont augmenter de 25%"

Rien ne change pour les demandeurs d'emploi qui doivent confirmer eux-mêmes chaque mois qu'ils sont bien à la recherche d'un travail. En cas de fraude, les allocations sont suspendues mais Emmanuel Macron souhaite que les contrôles s'intensifient pour vérifier que ces déclarations sont bien exactes. Pôle emploi va alors augmenter de 25% ses efforts pour contrôler des chômeurs dans les six prochains mois.

"Un million d'offres non pourvues"

Emmanuel Macron a montré qu'il souhaitait plus de fermeté. Il a d'abord demandé à Pôle emploi de lister rapidement toutes les offres d'emploi qui sont aujourd'hui sans réponse et il souhaite que les demandeurs d'emploi démontrent qu'ils recherchent activement un travail. Un chômeur qui recherche ou a fait une formation dans le secteur du bâtiment ou dans l'hôtellerie-restauration, par exemple, a de fortes chances d'être sollicité à partir du mois de décembre.

"On estime à un peu plus d'un million d'offres d'emploi qui sont disponibles et les offres d'emploi non pourvues depuis plus d'un an représentent à peu près 300.000 emplois", indique Jean-Eudes Du Mesnil, secrétaire général de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME). 

Des emplois dans différents secteurs

Ces 300.000 emplois qui non pourvus depuis plus d'un an concernent des secteurs très différents : des postes qualifiés comme les charpentiers, les tourneurs-fraiseurs, mais aussi des postes moins manuels comme les experts comptables. Le secteur de la restauration, du service à la personne, de la sécurité, du transport routier sont aussi concernés. "Les chefs d'entreprises s'arrachent les cheveux. Ils ne comprennent pas qu'ils ne parviennent pas à recruter alors que dans le même temps, il y a plusieurs millions de demandeurs d'emploi indemnisés. C'est vrai que là, il y a quelque chose de paradoxal", lance-t-il.

Y a-t-il un problème de motivation en France ? "Probablement", répond Jean-Eudes Du Mesnil. Mais "l'immense majorité sont des gens qui cherchent effectivement du boulot". Une chose remonte cependant régulièrement, confie le secrétaire général de la CPME : "On a régulièrement des chefs d'entreprises qui viennent vers nous en disant qu'ils proposent aux salariés un contrat à durée indéterminée et qui se voient de plus en plus souvent refuser en disant 'non, on va aller s'inscrire à Pôle Emploi'. Ça, c'est quelque chose d'incompréhensible."