Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Discriminations à l’embauche : un phénomène qui reste « généralisé et persistant »

Une étude publiée mercredi 24 novembre montre qu’à compétences égales, les candidats portant un prénom et un nom à consonance maghrébine ont beaucoup moins de chances d’être contactés par les recruteurs.

Par 

Publié le 24 novembre 2021 à 18h00

Temps de Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

Malgré les initiatives privées et la mise en œuvre de politiques publiques, la discrimination à l’embauche à l’encontre des candidats d’origine maghrébine reste « généralisée et persistante ». C’est ce que confirme une étude publiée mercredi 24 novembre par l’Inter service migrants-Centre d’observation et de recherche sur l’urbain et ses mutations et l’Institut des politiques publiques.

En moyenne, à compétences égales, « les candidats dont l’identité suggère une origine maghrébine ont 31,5 % de chances de moins d’être contactés par les recruteurs que ceux portant un prénom et un nom d’origine française ». Pour recevoir le même nombre de réponses positives, une personne dont le prénom et le nom sont à consonance maghrébine doit envoyer en moyenne 1,5 fois plus de candidatures qu’une personne ayant le même profil mais dont le prénom et le nom sont à consonance française. « Les employeurs refusent 20,5 % plus fréquemment les candidatures dont l’identité est à consonance maghrébine que celles dont l’identité est à consonance française », note l’étude.

Intitulée « Discrimination à l’embauche des personnes d’origine supposée maghrébine : quels enseignements d’une grande étude par testing ? », cette enquête bat en brèche quelques idées préconçues. Elle montre ainsi que la discrimination est environ deux fois plus forte dans les métiers peu qualifiés par rapport aux métiers qualifiés (même si ces écarts restent élevés, quelles que soient les caractéristiques des métiers). Elle précise également que les femmes en pâtissent autant que les hommes, et ce, quelle que soit la situation familiale indiquée ou non sur la candidature.

2 400 offres d’emploi testées

Au fil des ans, de nombreuses enquêtes documentent les difficultés auxquelles se heurtent les Français issus de l’immigration maghrébine sur le marché du travail, et ce, dès la première étape du recrutement. Afin de dresser un état des lieux de leur ampleur, cette nouvelle étude, menée entre décembre 2019 et avril 2021 (avec une interruption entre mars et juin 2020), s’est appuyée sur la création de candidatures fictives envoyées en réponse à des offres d’emploi réelles. Quatre candidatures (une féminine et une masculine pour chaque origine supposée – française et maghrébine), soit 9 600 au total, ont été envoyées en réponse à 2 400 offres d’emploi, portant sur 11 catégories de métiers, couvrant l’ensemble du territoire métropolitain et incluant trois tranches d’âge.

Parmi les 2 400 offres d’emploi testées, 1 516 ont donné lieu à un traitement identique de la part des recruteurs : les quatre candidats n’ont reçu aucune réponse, ou les quatre ont suscité un intérêt. Le succès des candidatures a été mesuré à partir du taux de rappel, c’est-à-dire la proportion de candidatures pour lesquelles les employeurs manifestent un intérêt.

Il vous reste 43.15% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.