Edito

L’hôpital public devrait être la préoccupation numéro 1 des candidats à la présidentielle

Election Présidentielle 2022dossier
Rincés par deux ans de crise et désespérés de leur avenir, les personnels hospitaliers manifestent ce samedi. Mais chez les prétendants à l’Elysée, le sujet est peu évoqué, voire pas du tout.
par Alexandra Schwartzbrod
publié le 3 décembre 2021 à 21h08

C’est sans doute le sujet le plus grave du moment. Et le plus urgent, alors que la France, comme les autres pays du monde, se prépare à affronter une cinquième vague dont personne n’est capable de mesurer l’ampleur et la dangerosité. L’hôpital public est humainement dans un état grave, rincé par deux ans de crise sanitaire et désespéré de son avenir.

En pleine campagne électorale, ce devrait être la préoccupation numéro 1 des candidats et candidates à la présidentielle de tous bords. Ils ou elles devraient marteler à longueur de débats leur détermination à voler au secours de l’hôpital public et à dégager tous les moyens possibles pour soulager les équipes actuelles et surtout rendre attractifs des métiers que beaucoup préfèrent exercer dans le privé pour des raisons de confort matériel et de tranquillité d’esprit. Et bien non. Si le sujet est un peu évoqué à gauche – mais celle-ci reste inaudible –, il est totalement évacué à droite où l’on se gargarise surtout des problèmes de sécurité et d’immigration.

Manque d’anticipation flagrant

Quelle indigne et gravissime erreur ! Au lieu de chercher à repeupler les déserts médicaux avec les bonnes volontés venues d’ailleurs, comme l’Allemagne a su le faire en 2015, nous les avons repoussées. Car c’est d’abord de bras dont l’hôpital a besoin. Si des milliers de lits sont supprimés en France, si les urgences de nuit de l’hôpital de Moissac sont contraintes de fermer comme le montre notre reportage, c’est parce qu’il n’y a plus assez de personnel pour les gérer. La faute à ce scandaleux numerus clausus (supprimé cette année) et à un manque d’anticipation flagrant des gouvernants de ces deux dernières décennies.

Le problème, c’est qu’à moins de proposer très vite des hausses de salaire majeures susceptibles d’attirer dans le public des soignants du privé, on ne voit pas comment résoudre le problème à court terme car il faut du temps pour former des femmes et des hommes. Si l’on veut susciter des vocations, il est urgent d’apporter a minima reconnaissance et considération à l’hôpital public.

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