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«La situation à l'hôpital est catastrophique», alerte le président de la commission médicale d'établissement de l'APHP

Les hôpitaux parisiens notamment sont touchés par un manque de personnel.
Les hôpitaux parisiens notamment sont touchés par un manque de personnel. ALAIN JOCARD / AFP

Selon Rémi Salomon, «on est dans une situation où, dans quelques mois, on peut avoir un effondrement de l'hôpital».

«Il faut un signal fort dès maintenant». Sur franceinfo, vendredi 12 novembre, le président de la commission médicale d'établissement de l'APHP Rémi Salomon a adressé un message au gouvernement. «On est dans une situation où, dans quelques mois, on peut avoir un effondrement de l'hôpital», a-t-il alerté. Le médecin décrit la situation en région parisienne comme «catastrophique» et «très très inquiétante dans beaucoup d'autres régions». Et pour lui, cela ne date pas d'hier : «C'est la conséquence d'une politique qui a été menée depuis des années où on a donné des moyens à l'hôpital uniquement sur des critères budgétaires. On fixe le budget de l'hôpital a priori, sans tenir compte des vrais besoins».

Rémi Salomon s'inquiète notamment des professionnels de santé qui ont envie de partir, «et il y en a beaucoup», selon lui. «Ce qui ne va pas, c'est qu'on manque de personnes. Cela fait des années», a-t-il déploré au micro de franceinfo. Et de prendre un exemple : «Il y a deux ans, pendant la dernière épidémie de bronchiolite, j'alertais sur le fait qu'on envoyait des nourrissons à 200km de Paris parce qu'on n'avait plus de places pour les hospitaliser».

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«On a été obligés de refuser une greffe de foie»

Pour le responsable à l'APHP, «il manque surtout du personnel infirmier», mais «il y a aussi [...] des services d'urgences qui ferment faute de médecins, des blocs opératoires qui ne tournent pas parce qu'on manque d'anesthésistes-réanimateurs et d'infirmières-anesthésistes». Conséquence directe : «Un gamin qui a une fracture qu'on doit opérer en urgence peut attendre deux ou trois jours, on a été obligés de refuser une greffe de foie récemment pour un enfant».

Une situation «inacceptable» pour Rémi Salomon, qui pousse un «cri d'alarme» et en appelle aux autorités. «On entend des responsables qui nous disent qu'ils ont mis beaucoup d'argent, c'est vrai, mais on a pris tellement de retard qu'il faut mettre plus d'argent».

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646 commentaires
  • Anarcap05

    le

    La plupart des Cliniques dites « privées » sont désormais conventionnées Donc sous la tutelle de l'Etat. Il aurait fallu faire l'inverse, c'est-à-dire privatiser certains secteurs de l'hôpital public en cherchant à introduire Un esprit de concurrence loyale entre le privé et le public. Sommes-nous condamnés à vivre éternellement dans un système Jacobin ? Emmanuel Macron, fils de professeur de médecine à l'hôpital Damien et d'un médecin fonctionnaire de la sécurité sociale, est-il capable de comprendre un monde médical émancipé de la tyrannie étatique ? Mon observation vaut également pour l'éducation nationale et les instituts publics tels que l'ENA.

  • parisien_en_yaute

    le

    Le pote de Delfraissy, le club des seniors et des joueurs de golf au rotary club

  • Gilles & Jones

    le

    le vieux rêve anglosaxon est sur le point de se réaliser chez nous... féodalité, corruption, misère...

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