Seul un aidant sur quatre déclare sa situation à son employeur, révèle une étude

En 2030, un actif sur quatre sera proche aidant, estime l’Insee.

En 2030, un actif sur quatre sera proche aidant, estime l’Insee. JEAN-PHILIPPE WALLET/PHOTONONSTOP VIA AFP

Peu d’aidants, ces personnes qui s’occupent d’un proche âgé, malade ou en situation de handicap, font part de leur situation au travail, notamment par peur des reproches ou à cause de l’absence de reconnaissance de ce statut, selon l’OCIRP, un acteur de la protection sociale.

Les aidants manquent de temps : selon une étude réalisée par Viavoice pour l’OCIRP, un acteur de la protection sociale, et rapportée par Franceinfo ce mercredi 6 octobre, journée nationale des aidants, 81 % de ces actifs qui aident une personne âgée, malade ou un proche en situation de handicap ont le sentiment de manquer de temps dans leur vie. Un manque sur lequel pèse surtout la vie professionnelle.

Peu font part de leur situation au travail : seul un aidant sur quatre (26 %) a confié son statut d’aidant familial à son employeur, selon ce sondage de l’OCIRP. Quatre salariés aidants sur dix ont par ailleurs déjà renoncé à une opportunité professionnelle en raison de leur situation personnelle.

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Selon Pierre Mayeur, directeur général de l’OCIRP, il y a un travail de sensibilisation à mener « pour que les personnes se reconnaissent elles-mêmes comme aidants ». « Ensuite, la deuxième étape, c’est le dire à son environnement de travail », ajoute-t-il, déplorant la peur des reproches au travail si l’on dévoile qu’on est un aidant.

Le « congé proche aidant » peu demandé

Par ailleurs, peu connaissent leur droit ou demandent leur dû : seules 15 900 personnes ont demandé à bénéficier du « congé proche aidant » depuis l’entrée en vigueur il y a un an de ce dispositif qui permet de s’arrêter de travailler pendant trois mois pour s’occuper d’un proche âgé ou handicapé, a annoncé mardi la Caisse nationale des Allocations familiales (Cnaf). Cette « allocation journalière du proche aidant » (AJPA) atteint 52,08 euros net par jour pour une personne seule.

Un peu moins de 16 000 demandes, « c’est évidemment très peu, au regard des millions d’aidants potentiellement concernés » par ce congé, a commenté auprès de l’AFP Morgane Hiron, la déléguée générale du collectif associatif Je t’aide. Selon elle, ce chiffre pourrait notamment s’expliquer par le manque de notoriété du dispositif.

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Selon une étude Ispos/Unknowns réalisée pour l’assureur Macif et publiée mardi, 91 % des aidants assurent auprès de leur proche au moins une mission relevant du rôle de soignant (soin des escarres, kiné, pansements…).

Or, beaucoup ne peuvent pas se consacrer exclusivement à leur proche vulnérable : selon une étude publiée mardi par la Drees, le service statistique des ministères sociaux, quelque 725 000 aidants doivent soutenir leur parent âgé tout en ayant encore des enfants à charge.

En 2030, un actif sur quatre sera proche aidant, estime l’Insee.

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