Philippe Latombe, député Modem de Vendée, s’inquiète du développement des offres de « cloud hybrides », associant des serveurs installés en France à des logiciels bien souvent américains. Lors de la précédente législature, il était rapporteur de la mission d’information sur la souveraineté numérique nationale et européenne.
Il a récemment envoyé des courriers à l’Anssi – agence de sécurité informatique de l’Etat – et à la Cnil, pour obtenir plus de renseignements sur le déploiement de S3ns, co entreprise de « cloud hybride » conçue par Google et Thalès et qui ne devrait pas arriver avant 2024 en France. Il explique sa démarche et revient sur l’importance de considérer une souveraineté numérique locale.
Pour quelles raisons avez-vous saisi la Cnil et l’Anssi au sujet de S3ns ?
La communication autour de l’offre S3ns, proposée par Thalès et Google, est à la limite de la publicité mensongère. L’expression « cloud de confiance » est utilisée, soit le même terme que celui utilisé par l’Etat pour sa doctrine, qui trouve sa matérialisation dans le label SecNumCloud. L’indiquer dans une publicité comme ça, c’est trompeur. L’autre chose, c’est qu’ils annoncent dans leur communiqué de presse être labellisé SecNumCloud, sauf que l’offre n’est même pas techniquement construite.
Ils incitent les gens à venir chez eux sur la promesse qu’ils seront labellisés, or on sait que lorsque les clients s’engagent avec un acteur du cloud, ils sont liés sur une longue durée. C’est d’ailleurs pour ça que je vais aussi saisir la DGCCRF et l’Autorité de la concurrence sur ce sujet.
Vous semblez dire qu’il est difficile de quitter ces services…
[70% reste à lire]
Article réservé aux abonnés
Gazette des Communes, Club Techni.Cités
Thèmes abordés