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Réduire de 10 % les consommations électriques de la Ville de Libourne. Tel était l’un des engagements pris par le maire Philippe Buisson et son équipe pendant la campagne électorale de 2020. Plus de deux ans après l’élection, la promesse est toujours d’actualité. Et sa réalisation repose en grande partie sur l’optimisation de l’éclairage public, lequel représente, selon l’Agence de l’environnement de la maîtrise de l’énergie (Ademe), 41 % de l’énergie consommée par les collectivités et 37...
Réduire de 10 % les consommations électriques de la Ville de Libourne. Tel était l’un des engagements pris par le maire Philippe Buisson et son équipe pendant la campagne électorale de 2020. Plus de deux ans après l’élection, la promesse est toujours d’actualité. Et sa réalisation repose en grande partie sur l’optimisation de l’éclairage public, lequel représente, selon l’Agence de l’environnement de la maîtrise de l’énergie (Ademe), 41 % de l’énergie consommée par les collectivités et 37 % de leur facture d’électricité. À Libourne, cela passera notamment par le renouvellement de matériel et le passage à 100 % en lampes à LED.
Les élus libournais se sont fixés des objectifs plus ambitieux, et souhaitent, pour pouvoir les atteindre, disposer de davantage de souplesse que les communes ayant choisi l’extinction nocturne de leur éclairage public, principalement pour des raisons techniques. Une souplesse d’autant plus importante que la mise en œuvre de cette mesure, bénéfique pour l’environnement, la biodiversité et la santé – c’est prouvé – provoque des sentiments de peur ou d’insécurité. Pas toujours fondés d’ailleurs, puisque les statistiques démontrent par exemple que les cambriolages se produisent majoritairement en journée.
« Ludique et intuitif »
Il n’empêche, toutes les expériences méritent d’être prises en compte. C’est là tout l’intérêt de Spot, acronyme de Sciences participatives obscurité et territoire, un programme de sciences participatives mené par la Ville de Libourne, en partenariat avec Mosaic, une unité de service du Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN). Avec Melesse, en Ille-et-Vilaine (35), Libourne est même la seule ville française à avoir été sollicitée pour le mettre en place. « Une chance unique de pouvoir apporter une réflexion de qualité sur l’éclairage public », mesure la mairie, qui incite les habitants, via les panneaux d’information installés dans la ville, à participer à une expérience « participative, ludique et scientifique » sur une plateforme numérique dédiée (1).
Jusqu’au 30 juin, les Libournaises et Libournais sont ainsi invités à s’y inscrire et à suivre les étapes du protocole scientifique mis en place : « partager un souvenir d’enfance lié à l’obscurité, par exemple, ou encore répertorier ses expériences et émotions face à la nuit, selon les conditions (seul, avec un animal, par temps couvert, un soir de pleine lune, etc.) dans le but d’interroger les sentiments qui s’expriment face à la nuit ». Les participants peuvent également poser des questions, interagir entre eux et émettre des recommandations. « C’est très ludique et très intuitif. Ça permet d’aborder de manière totalement nouvelle notre rapport à la nuit et l’obscurité », explique Agnès Séjournet, l’adjointe au maire déléguée au défi climatique, à la transition écologique, aux mobilités et à la nature en ville, qui soulève « l’influence délétère » de l’éclairage artificiel sur la faune et la flore.
Trames noires
« Grâce à cette approche participative fondée sur l’expérimentation et le retour fait par les citoyens, nous améliorerons et adapterons notre projet pour mieux apprivoiser la nuit et nos ressentis sur l’obscurité », poursuit l’élue, évoquant les « trames noires », généralement définies comme des « corridors écologiques caractérisés par une certaine obscurité ». En fonction des résultats de l’expérience participative, la Ville déterminera des lieux pour mener des expérimentations. « Il ne s’agira pas d’éteindre tout et partout. Il y aura de la participation et de la concertation », assure Agnès Séjournet.
(1) www.spot-libourne.org