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Les éoliennes de demain seront peut-être des cerf-volants

Les éoliennes traditionnelles pourraient progressivement laisser leur place à ce nouveau concept, à condition qu’il arrive à maturité et se montre rentable sur le long terme.

Depuis que l’industrie a commencé à prendre conscience du filon que représentent les énergies renouvelables, certaines technologies ont gagné beaucoup de terrain en peu de temps. On peut par exemple citer le solaire ou l’éolien, deux approches qui ont résolument le vent en poupe. Mais comme nous l’a récemment rappelé un rapport scientifique, dans leur forme actuelle, ces technologies demeurent insuffisantes pour espérer atteindre nos objectifs climatiques.

Pour y parvenir, la recherche doit continuer à construire sur les bases qui existent déjà tout en explorant de nouvelles niches technologiques. Et c’est exactement ce que veut faire Kitekraft, une start-up allemande qui a misé sur un concept encore très peu répandu pour tenter de révolutionner l’éolien.

Conceptuellement, leur proposition fonctionne exactement comme une turbine éolienne standard; il s’agit tout simplement de convertir l’énergie cinétique issue du vent en énergie électrique qui peut ensuite être utilisée n’importe comment. En revanche, il se distingue par sa forme très particulière.

Lorsqu’on parle d’éolienne, vous envisagez très certainement une grande tige de métal plantée dans le sol et surmontée d’une turbine fixe; chez Kitekraft, les turbines sont multiples, mais surtout volantes puisqu’elles sont montées sur un cerf-volant relié au sol par un câble qui sert à la fois d’ancrage au sol, mais aussi de porte de sortie pour le courant généré.

Une économie de ressources considérable

Le concept existe déjà depuis quelque temps, mais la technologie est encore balbutiante; le projet de Kitekraft, en revanche, apparaît comme l’un des plus matures. Pourtant, l’intérêt d’un tel système est tout sauf évident à première vue. Sachant que le concept de l’éolienne traditionnelle fonctionne déjà très bien, pourquoi s’arracher les cheveux avec un concept bien plus difficile à développer ?

L’avantage réside dans la construction de l’engin en elle-même plutôt que dans ses performances. D’après ses concepteurs interviewés par Interesting Engineering, l’ensemble nécessiterait 90 % de matériaux bruts en moins par rapport à une éolienne standard.

Des chiffres corroborés par le cabinet Airborne Wind Europe qui s’est penché sur la question. Ses analystes ont déterminé qu’une ferme éolienne à base d’engins volants de ce genre demanderait environ 913 tonnes de matériaux sur une période de 20 ans. C’est un chiffre évidemment considérable. Mais cela reste nettement moins important que les 2868 tonnes nécessaires pour une ferme éolienne standard sur la même période.

© Thomas Reaubourg – Unsplash

Un futur standard des énergies renouvelables ?

C’est une problématique extrêmement importante, puisqu’elle détermine directement la viabilité de ces technologies sur le long terme. Récemment, des chercheurs ont par exemple averti que l’expansion rapide de la filière solaire pourrait générer des difficultés d’approvisionnement en aluminium (voir notre article).

Le fait de pouvoir développer des solutions de ce type, plus économiques en ressource, est donc un enjeu crucial pour l’avenir des énergies renouvelables, et Kitekraft y parvient admirablement bien. “À énergie égale, nous utilisons dix fois moins de matériaux qu’une turbine conventionnelle”, affirme le PDG Florian Bauer.

Pour l’instant, la firme espère commencer par prouver la rentabilité opérationnelle de son premier produit. Il s’agit d’un cerf-volant de 10 mètres d’envergure capable de produire jusqu’à 100 kW. Si tout se passe bien, Kitekraft espère parvenir à développer un engin plus grand et résistant pour qu’il puisse opérer à environ 300 mètres, une altitude qui permet d’optimiser le rendement de ce type d’engin.

En revanche, il reste encore de nombreux obstacles technologies et réglementaires sur la route. Ce n’est donc pas demain que nous verrons des cerfs-volants de ce type produire du courant à grande échelle; il n’est même pas garanti que cela arrive un jour. Mais il s’agit tout de même d’une piste originale qui présente de sérieux arguments pour détrôner les éoliennes conventionnelles à moyen terme.

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2 commentaires
  1. Donc il faudrait un câble électrique de 300M de long et léger… Que fait le planeur s’il n’y a pas de vent ?
    Autant rester sur des éoliennes classiques, oui il y a de la graisse, de l’huile, des charbons, du béton, de la résine, oui ça dénature les paysages (ceux qui disent non, son des mythos) et oui ça tue des oiseaux, des chauve souris, oui la prod qui en découle est régie par le vent.

    Mais de toutes façons quelques soit l’énergie à capter il y aura des contraintes. C’est comme ça la nature est ainsi faite pour rester maître d’elle même.

  2. Les éoliennes ne sont pas assez moches et inutiles ( à part pour la conscience du bobocolo ), il fallait faire mieux.
    Espérons que cela reste un concept. Je préfère laisser les oiseaux tranquille.

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