À quoi ressembleront nos villes en 2050 ?

Vision mathématique d'une ville durable, l'aboutissement d'une végétalisation massive de la métropole ©Getty - Andriy Onufriyenko
Vision mathématique d'une ville durable, l'aboutissement d'une végétalisation massive de la métropole ©Getty - Andriy Onufriyenko
Vision mathématique d'une ville durable, l'aboutissement d'une végétalisation massive de la métropole ©Getty - Andriy Onufriyenko
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Pour faire face aux enjeux climatiques et sociaux du XXIe siècle, Christine Leconte et Sylvain Grisot publient "Réparons la ville ! Propositions pour nos villes et nos territoires", un essai qui propose des solutions afin de transformer nos villes et nos villages à l'horizon 2050.

Avec

Tewfik Hakem s'entretient avec Christine Leconte, architecte, urbaniste, enseignante à l'ENSA-Versailles et présidente du Conseil national de l'Ordre des architectes, et Sylvain Grisot, urbaniste, enseignant-chercheur, spécialiste de l'urbanisme circulaire et fondateur de dixit.net, une agence de conseil et de recherche urbaine engagée pour les transitions de la fabrique de la ville. Nos deux invités sont les coauteurs de l’essai Réparons la ville ! Propositions pour nos villes et nos territoires (ed. Apogée, 2022).

Selon Christine Leconte, "80% de la ville de demain est déjà là, sous nos yeux et c'est cette ville-là qu'il va falloir adapter d'ici à 2050 parce qu'on aura les changements climatiques qui seront encore plus visibles, on aura des crises installées. Donc il va falloir concilier les aspirations habitantes, les envies de vivre dans nos villes avec ces crises."

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Si l'on prend la ville de Lyon comme exemple, la coauteure de Réparons la ville ! considère que cette métropole aura évolué en l'espace de trente ans car "le climat aura changé, les modes de vie auront changé et on va se poser des questions. Est-ce qu'on aura autant besoin du tunnel de Fourvière si on ne peut plus autant utiliser notre voiture parce que l'essence coûte trop cher ? Il y aura peut-être d'autres façons de circuler. Ce qui fait qu'on va repenser nos mobilités et ça sera plutôt heureux car on laissera plus de place à l'homme pour circuler plus librement, nos enfants retrouveront de la place sur les espaces libres et les grandes places. Ce qu'on voudrait, c'est pouvoir relibérer nos rues. Et puis le patrimoine de Lyon sera un support pour réinventer, redessiner et réhabiliter les bâtiments."

Sylvain Grisot ajoute qu'on a commencé à "adapter les villes à la voiture il y a moins d'un siècle. En France, on a commencé à transformer nos villes dans les années 1960, c'est un phénomène extrêmement récent et on voit bien qu'aujourd'hui il y a une forme de thrombose autour de cela. Quand on parle de transformation du climat, on le sait, on va avoir des étés plus chauds. Cela veut dire qu'on a besoin d'un végétal présent de façon massive dans la ville et notamment dans les rues. Des expérimentations sont en cours à Lyon. En 2050, on aura adapté nos rues, c'est-à-dire qu'on aura éventré des parkings, libéré de la place et dégagé des voitures à l'arrêt de façon à créer des sols perméables, à avoir de l'eau qui peut s'infiltrer et planter massivement pour avoir de vraies canopées urbaines."

Cette transformation de l'espace urbain permet de créer "un espace urbain désirable" pour reprendre les mots de ce dernier : "L'espace public, la rue, est le prolongement de l'appartement et de l'intime dans lequel on peut jouer ou se rencontrer."

Bibliographie

Christine Leconte et Sylvain Grisot,  Réparons la ville ! Propositions pour nos villes et nos territoires (ed. Apogée, 2022)

Les Enjeux territoriaux
15 min

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