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Pollution, érosion, raréfaction : la FAO s’alarme de la dégradation des terres et des eaux

Un rapport de l’agence de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture dresse un constat accablant de l’état des sols et des eaux, soumis à un niveau de pression inédit pour nourrir la population.

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Publié le 09 décembre 2021 à 12h32, modifié le 10 décembre 2021 à 05h21

Temps de Lecture 6 min.

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Récolte de maïs fourrager près d’Arzal (Morbihan), le 28 septembre 2020.

Comment nourrir une population mondiale croissante sans épuiser les ressources de la planète ? Pour nourrir la réflexion face à ce défi inextricable, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) publie, jeudi 9 décembre, un rapport sur l’état des ressources en terres et en eau. Son sous-titre, « Des systèmes au bord de la rupture », ne laisse pas de place au doute : il y a « urgence à agir », écrit l’agence, car « une pression sans précédent » s’exerce sur les ressources naturelles, « poussées à la limite de leurs capacités de production ».

Le constat que dresse la FAO est alarmant. « Surexploitation, mauvais usage, dégradation, pollution et raréfaction croissante » : un tiers de nos sols est modérément à fortement dégradé, selon l’agence onusienne, dont la publication vient compléter un corpus déjà lourd de travaux et d’expertises sur l’état des terres et de l’eau. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) avait notamment alerté en 2019 sur l’exploitation intensive des ressources, qui compromet notre capacité à faire face au réchauffement climatique, mais aussi à assurer nos conditions de vie et de subsistance.

Désertification de la mer d’Aral

Selon cette nouvelle étude de la FAO, l’Asie du Sud est la région la plus touchée par la dégradation des terres liées aux activités humaines, avec un peu plus de 41 % de sa superficie concernée (hors zones désertiques). Mais en regardant la répartition géographique en valeur absolue, l’Afrique subsaharienne abrite, à elle seule, un cinquième des terres dégradées, suivie par l’Amérique du Sud (17 % de ces terres).

Les ressources en eau ne se portent pas mieux : 10 % des capacités provenant des cours d’eau et des aquifères sont prélevées, dont plus des deux tiers le sont pour l’agriculture, principalement pour l’irrigation. « Les schémas actuels d’intensification de l’agriculture s’avèrent non durables », écrit la FAO.

Li Lifeng, directeur de la division des terres et des eaux de l’agence, détaille au Monde ces pressions : « Certaines pratiques agricoles, comme l’irrigation, provoquent de l’érosion et favorisent la salinisation des terres. Aujourd’hui, 10 % des terres arables sont menacées par l’accumulation des sels. L’usage intensif de plastiques, d’intrants chimiques et d’engrais entraîne aussi des effets pervers sur la qualité des sols », poursuit M. Li. Des effets qui se cumulent, et auxquels s’ajoute le réchauffement climatique.

Comme rappel de la sévérité de la menace, la FAO cite, entre autres exemples, l’assèchement de la mer d’Aral : jadis l’un des plus grands lacs du monde, situé entre six pays d’Asie centrale, notamment l’Ouzbékistan et le Kazakhstan, cette étendue a été victime de plans massifs de détournement d’eau dans les années 1960 pour irriguer des cultures de coton, jusqu’à devenir un quasi-désert. Salinisation et pollution par les pesticides ont achevé de décimer les espèces de poissons présentes dans les cours d’eau en amont, mettant fin aux activités de pêche dont dépendait une partie de la population, contrainte à l’exil.

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