14 janvier 2021
Internet des objets dans la ville intelligente (smart city)
Florent Boithias, responsable de la mission Villes et territoires intelligents du Cerema, a présenté les tendances 2021 pour la smart city au CES de Las Vegas le 12 janvier 2021.
Grâce à ses expertises métier dans les domaines de l’aménagement, de la mobilité, de l’environnement et des risques, et à sa connaissance des territoires, le Cerema facilite l’atterrissage effectif et pertinent de la tech dans les territoires, en France et dans le monde.

Le Cerema était présent au Village francophone du CES de Las Vegas, avec une intervention de Florent Boithias, spécialiste Ville et territoires intelligents, sur les principales tendances qui se dessinent dans le domaine de la Smart City.

 

La sobriété numérique, un impératif climatique

On sait désormais que le numérique a, ou aura bientôt, une empreinte carbone supérieure à celle du trafic aérien, et que cette part augmente de 8 % tous les ans dans le monde. Une tendance incompatible avec les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) nécessaires pour satisfaire aux exigences de l’accord de Paris sur le climat.

Plus des trois quarts (81 %) de cette empreinte est liée à la fabrication et la distribution des terminaux (smartphones, ordinateurs, écrans, …). Le dernier quart concerne les réseaux et des data centers, de plus en plus gourmands en énergie et polluants sous l’effet du streaming vidéo, qui représente 60 % du trafic.

Les perspectives d'évolution de l'impact carbone du numérique imposent de faire émerger un nouveau modèle d’innovation frugale.

 

La 5G, une aubaine ?

La 5G permettra une amélioration du service de téléphonie, le transport de données en bas débit pour l'Internet des objets, et des usages gourmands en données et nécessitant un temps de réaction (latence) très faible comme le véhicule autonome. A noter que ces usages ne seront pas déployés tous en même temps : il y aura des phases successives sur plusieurs années.

Mais quand on construit une autoroute, ce n'est pas pour faire baisser le trafic ! De la même manière, même si la 5G est annoncée comme moins consommatrice d’énergie que la 4G, on doit s’attendre à une explosion des usages, et donc des émissions de GES. C’est ce qu’on appelle l’"effet rebond".

La 5G impose aussi de renouveler nos terminaux pour qu’ils soient compatibles, or c’est justement la part la plus polluante du numérique.

Les leviers: inclusion, confiance et souveraineté

On le voit, la sobriété numérique dépend de la responsabilité et des usages de tous : citoyens, entreprises et acteurs publics. Autour de la question du développement du numérique et de la smart city, plusieurs enjeux sociétaux et politiques apparaissent: sécurité des données, libertés des collectivités et des citoyens, l'égalité de l'accès au numérique, l'impact environnemental ou encore la souveraineté territoriale.

Les territoires doivent donc définir un cap politique clair, un cadre de confiance et une gouvernance inclusive qui rendent possible l’engagement de tous les citoyens et de toutes les forces vives vers un numérique éthique et responsable.

Et il n’y a pas de confiance sans souveraineté : celle que la puissance publique se donne les moyens d’exercer sur les services numériques de son territoire pour avoir la maîtrise des données d’intérêt général et pour protéger les données personnelles des citoyens.
 

Comment agir concrètement ?

Certaines collectivités en France mettent en place des chartes de la donnée, comme à Nantes Métropole, ou encore La Rochelle, qui a signé une charte du numérique responsable avec la communauté d’agglomération, l’université et le grand port maritime. A travers ces chartes, les collectivités édictent des principes directeurs pour le pilotage du numérique sur leurs territoires, à la fois gages de transparence et de levier d’entrainement pour la communauté des acteurs locaux et les citoyens.

Mais c’est aussi par des actions très concrètes que des villes comme Lyon, Clermont-Ferrand, Grenoble ou encore Nevers (et bien d’autres !) avancent vers le numérique responsable : écoconception logicielle dans les cahiers des charges, achat de matériel reconditionné, renouvellement moins fréquent, choix de logiciels libres, soutien aux filières du réemploi…

L’objectif n’est pas de faire des villes intelligentes en suivant un modèle technologique de smart city, qui en réalité n’existe pas, mais bien d’essayer de faire la ville intelligemment, avec les citoyens et les forces vives.

 

(Les chiffres cités dans cet article proviennent du rapport d’information du Sénat Pour une transition numérique écologique de juin 2020).

Intervention de Florent Boithias au CES :

(Version pré-enregistrée)

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