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L'emploi salarié dans le secteur privé continue de bien se tenir

Malgré la montée des incertitudes, les effectifs salariés ont augmenté de 210.000 dans le secteur privé l'année dernière, selon les chiffres  provisoires de l'Insee. Pour 2020, un tassement est attendu mais il est difficile d'en prévoir son ampleur.

L'Insee attend un peu plus de 260.000 créations nettes d'emploi en 2019.
L'Insee attend un peu plus de 260.000 créations nettes d'emploi en 2019. (Getty Images)

Par Alain Ruello

Publié le 9 févr. 2020 à 11:29

Pour l'instant cela tient. Malgré le ralentissement de la croissance qui fragilise les prévisions de Bercy pour cette année , l'effet redouté du coronavirus chinois sur les chaînes de production mondiales, ou encore le climat social toujours tendu, le marché du travail continue de résister en France. C'est ce que montrent les statistiques de l'Insee sur l'emploi salarié, encore provisoires, pour le quatrième trimestre publiées vendredi .

Il ressort de ces chiffres que les effectifs salariés ont augmenté de 210.000 dans le secteur privé l'année dernière, pour atteindre 19,66 millions de personnes. Soit une hausse de +1,1 %, supérieure de 0,3 point à celle enregistrée en 2018, mais inférieure de 0,6 point à celle de 2017, année il est vrai exceptionnelle avec près de 330.000 emplois créés en net. Hors intérim, la progression atteint 1,2 %, traduisant un ralentissement - léger après quatre années d'embellie - du recours des entreprises au travail temporaire .

L'impact de l'apprentissage

Dans le détail, ce sont toujours les services marchands qui font office de locomotive et fournissent l'essentiel des nouveaux emplois (+155.000), devant la construction (+42.000), l'industrie (+7.900) ou l'agriculture (+3.700). Rien à ce stade ne remet donc en cause la prévision de l'Insee de 263.000 emplois de plus en 2019 (il manque encore les statistiques des emplois publics et des personnes non salariés). Ce, d'autant plus que l'effet de la réforme de l'apprentissage commence à se faire vraiment sentir puisque, selon le ministère du Travail, 50.000 jeunes de plus ont signé un contrat l'année dernière.

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« Les chiffres sont bons », confirme Eric Heyer, économiste à l'OFCE. Mais toute la question est de savoir s'ils vont le rester, et combien de temps puisqu'il y a toujours un décalage de deux ou trois trimestres entre la croissance et ses effets sur l'emploi. Anticipant un ralentissement, l'Insee n'attend d'ailleurs « que » 88.000 créations nettes d'emplois tous secteurs confondus au premier semestre, contre +170.000 et +94.000 sur les premier et second semestres de 2019 respectivement.

Qui plus est, l'effet bascule du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) en baisse de charges pérenne ne sera plus de mise pour apporter un coup de pouce, estime Eric Heyer, mais ce point ne fait pas consensus, loin de là .

Difficultés de recrutement

La réussite ou non du millésime 2020 en matière d'emploi (et donc le recul du taux de chômage) dépendra donc, tout à fait logiquement, de la tenue de la croissance au premier semestre, nonobstant une crise systémique venue d'Asie. Les chefs d'entreprise affichent un niveau de difficulté à recruter toujours aussi haut mais sont toujours aussi déterminés à renforcer leurs effectifs.

Il faudra aussi surveiller la part des CDI ou l'évolution de la durée des CDD dans les embauches, les détracteurs de la réforme de l'assurance-chômage affirmant qu'elle va renforcer la précarité professionnelle à compter du 1er avril, date d'entrée de la nouvelle modalité de calcul de l'allocation.

Alain Ruello

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