Aides au logement : entre 120 000 et 180 000 dossiers victimes d’anomalies depuis janvier

Publié le par Sarah Corbeel

Allocations non versées, dossiers bloqués, trop-perçus réclamés par erreur… Depuis la mise en place de la réforme des allocations logement et d’un nouveau logiciel informatique en janvier, les bugs se multiplient dans les Caisses d’allocations familiales (CAF).

Depuis le 1er janvier 2021, les aides au logement (APL, ALS et ALF) ne sont plus calculées sur la base des revenus d’il y a deux ans mais sur les ressources des douze derniers mois glissants, avec une actualisation de leur montant tous les 3 mois et non plus une fois par an. Ce changement de mode de calcul s’est accompagné de la mise en place d’un nouveau logiciel informatique pour gérer les données des allocataires en complément de celui existant.

Mais depuis son lancement, les agents des Caisses d’allocations familiales (CAF) sont confrontés à des bugs qui se répercutent sur les allocataires. Retards de traitement de dossiers, allocations versées avec retard, sommes réclamées indûment… Entre 120 000 et 180 000 dossiers ont été victimes d’anomalies depuis janvier, rapporte le quotidien Ouest France. « Cela concerne 2 à 3 % des bénéficiaires des aides au logement », se justifie dans le quotidien Vincent Mazauric, directeur général de la Caisse nationale d’allocations familiales (CNAF).

Un mois pour traiter une demande de RSA

Sauf que les retards de traitement ne concernent pas uniquement les aides au logement. « D’habitude, chacun traite une trentaine de dossiers d’allocations par jour. Avec le nouveau système, ça bloque et on arrive à peine à en traiter cinq », déplore dans le quotidien Éric Latimier, de la CGT de la CAF de Charente-Maritime, qui précise qu’une demande de RSA est aujourd’hui traitée en un mois, au lieu de huit jours habituellement.

Selon Guillaume Danard, de la CFDT Sécurité sociale, 4,9 millions de documents (toutes prestations confondues) envoyés par les allocataires sont en attente de traitement. Le nombre de dossiers en retard serait de plusieurs centaines de milliers. Si le directeur général de la Cnaf reconnaît que le stock est plus élevé qu’à la même date en 2019, où il s’élevait à 4,2 millions, il précise qu’il « recommence à baisser ». « Nous avons amélioré les capacités du système,avec, en juin, une nouvelle étape importante. Fin juin, j’espère que nous aurons consolidé les aspects techniques », explique-t-il. Si les problèmes sont en cours de résolution, « 32 000 anomalies subsistent » encore.

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