Les villes moyennes vont-elles renaître dans le monde d’après?

Liquidation totale, à Annemasse (Haute-Savoie).

C’est l’exercice du moment. Prenez n’importe quel sujet et examinez-le à l’aune du « monde d’après »: la mondialisation des échanges, le revenu universel l’alimentation, les championnats de football, le festival rural, etc. Le monde d’après est de toute façon tellement flou et tellement mouvant qu’il autorise toutes les divagations intellectuelles.

Ville désirable d’après. Une fois ceci posé, venons-en au sort des villes moyennes. Peuvent-elles redevenir des lieux désirables une fois l’épidémie passée? Pour mémoire, les villes petites et moyennes, en France, d’Evreux à Grasse, de Pau à Mulhouse, ainsi que dans plusieurs pays d’Europe ou d’Amérique du Nord, subissent depuis quelques années une dévitalisation accélérée: commerces vides, baisse de population, paupérisation, équipements transférés en périphérie, transformation des jolies places en parkings

« Trottoir », à Liffré (Ille-et-Vilaine)

Cette perte de substance s’explique par plusieurs facteurs concomitants. La société du toujours plus promet à chacun de se procurer ce qu’il veut exactement quand il veut, même le dimanche, même le soir, même hors saison. Ceci encourage les promoteurs à construire toujours davantage de zones commerciales en périphérie. La tentation du tout, tout de suite, amène les habitants à privilégier les déplacements en voiture, et les décideurs à aménager la ville pour les seules automobiles. Les trottoirs n’existent plus, les carrefours deviennent anxiogènes pour les piétons. Et ceci parce que « c’est plus simple » et que, même si c’est faux, « tout le monde a une voiture ». La campagne entourant la ville est considérée comme un terrain à bâtir, un bien à valoriser. Le patrimoine historique n’a d’intérêt que s’il attire des touristes qui dépensent de l’argent. La géographie et l’histoire se soumettent à la finance.

Le monde de maintenant. Avec l’épidémie de Covid-19 qui déferle sur l’Europe, le confinement qui contraint les populations, l’économie qui plonge lourdement, à peu près toutes les causes du dépérissement des villes moyennes ont disparu en à peine un mois. Les chantiers sont à l’arrêt. Les habitants n’achètent plus que ce qui leur est indispensable. Les déplacements répondent au strict nécessaire, santé publique, services essentiels, approvisionnement en nourriture terrestre.

Mais ce n’est pas parce que les causes d’un phénomène disparaissent momentanément que ledit phénomène disparaît lui aussi. Sans s’aventurer dans l’art incertain de la prédiction, on peut lister une série d’éléments qui ont changé depuis la mi-mars, ou sont susceptibles de changer dans les premiers temps du déconfinement, et qui pourraient, ou non, profiter aux villes moyennes et petites.

Gare Saint-Lazare, à Paris

Rejet des métropoles. Tout d’abord, les métropoles, et singulièrement la première d’entre elles, la tentaculaire agglomération parisienne, font encore moins envie qu’avant. Avec sa densité très forte, ses logements minuscules, ses transports saturés, le cœur de l’Ile-de-France (Paris et les villes limitrophes, 3,5 millions d’habitants) ressemble exactement au type d’environnement où les gens ne veulent pas vivre en ce moment. Qui, après avoir découvert qu’il est possible de télétravailler au moins de temps en temps, aura encore envie de s’endetter 25 ans pour acheter un petit appartement sans balcon au cœur d’une grande ville?

Les villes moyennes sauront-elles pour autant profiter de cette désaffection? Certains élus l’imaginent sans doute. Mais cette phobie des espaces contraints risque de s’appliquer partout, y compris dans le petit centre ancien de Semur-en-Auxois (Côte d’Or) ou d’Argenton-sur-Creuse (Indre). Si les agglomérations moyennes se mettaient à regagner enfin des habitants, il n’est pas certain que ceux-ci s’installeraient en pleine ville, non loin des services et des commerces. Sans doute iraient-ils nourrir la cohorte de l’habitat périphérique, jardin, piscine, et deux voitures. Ce phénomène, appelé déconcentration urbaine, a déjà joué un grand rôle dans l’éparpillement des équipements dans un territoire plus vaste que la ville initiale.

Semur-en-Auxois (Côte d’Or), la ville à la campagne.

Voisinage et proximité. Tout de même, et c’est une bonne nouvelle, pendant le confinement, les habitants découvrent leur environnement immédiat. Les voisins (lire ici) sont devenus les personnages principaux de nos vies. Arpenter les rues et chemins dans un rayon d’un kilomètre autour de chez soi, comme autorisé, donne l’occasion de remarquer un magasin qu’on ne connaissait pas, un sentier oublié, une architecture étonnante, une vue inattendue. Le maire, même dans une commune pavillonnaire interchangeable avec une autre commune pavillonnaire de la même agglomération, n’est plus un représentant politique comme un autre. Ses actions, qu’il répercute les décisions de l’État ou prenne des arrêtés spécifiques pour rouvrir les marchés, instaurer un couvre-feu ou livrer des produits locaux et de saison aux anciens, ont des impacts concrets sur la vie quotidienne. Confiné, on redécouvre le local.

Hypermarché vs. circuit court? Bien se nourrir, sans trop engraisser, sans dépendre de circuits compliqués et lointains, devient une préoccupation, au moins pour une partie de la population. Les circuits courts renaissent d’autant mieux que les deux-tiers des marchés ont fermé. Mais que les adeptes d’un « monde d’après » écolo et généreux ne se réjouissent pas trop vite. Si les hypermarchés et leur espace confiné, leurs files d’attente et leurs produits sous plastique font peur, la majorité des consommateurs ne privilégient pas les commerces de proximité, mais le drive.

Des vélos devant l’école de Saillans (Drôme), le jour de la rentrée scolaire, en septembre 2019.

Pistes cyclables provisoires. En revanche, la crise sanitaire peut amener les aménageurs à repenser la ville. Il est beaucoup question, ces jours-ci, de « l’urbanisme tactique » et des « pistes cyclables provisoires » que devront installer les villes dans quelques semaines pour attirer une partie des passagers des transports publics. Le Cerema a proposé le 22 avril un webinar très suivi sur ce sujet. Deux jours avant, onze hommes, sur onze intervenants, devaient prendre la parole. Face au tollé, le programme a été modifié, et sur les 14 intervenants, 6 étaient des femmes. On aimerait voir autant de réactivité de la part des organisateurs de colloques très masculins qui se tenaient encore régulièrement dans « le monde d’avant »…

Lire aussi: Un colloque 100% féminin organisé par Femmes en mouvement (janvier 2016)

Quoi qu’il en soit, la bataille pour l’espace sera rude, face à ceux qui affirment déjà (et qui affirmaient d’ailleurs avant) qu’on « ne se sent en sécurité que dans sa voiture ». Sur ce plan, les villes moyennes présentent plusieurs spécificités: l’espace y est moins rare, les bus moins bondés (voire carrément vides) en temps normal, le recours au transport individuel (en fait surtout la voiture) déjà répandu, et les voix proposant un réaménagement de l’espace, en clair les associations pro-vélo, moins audibles. Il n’est pas impossible que rien n’y change.

La maison de santé est transférée à la zone commerciale. Ici à Blaye (Gironde).

Ehpad excentrés. Enfin, les villes moyennes souffrent de l’éparpillement des équipements publics et privés (maisons de santé, salles de réunion, bâtiments administratifs, cinémas) dans des quartiers excentrés dépourvus de commerces et difficilement accessibles sans voiture. C’est le sort que les aménageurs ont, notamment, réservé aux Ehpad, ces établissements pour personnes âgées dépendantes, dont le seul fait qu’ils soient désignés par un acronyme en dit long sur le sort réservé à la vieillesse par notre société.

Or, les personnes âgées participent, quand elles le peuvent, à la vie urbaine. Quand on vieillit, on a besoin de marcher un peu mais souvent, de passer à la boulangerie ou à la pharmacie, de s’asseoir à une terrasse de café, de multiplier les occasions de contact humain et de conversation. Peut-être va-t-on s’apercevoir que la convivialité, le sourire, les échanges font partie des attributs les plus enviables d’une ville? Peut-être réfléchira-t-on désormais à l’emplacement et à la disposition des maisons de retraite?

Ou peut-être pas. Le monde d’après ressemblerait alors à celui d’avant, mais en pire. Dès le déconfinement, tout sera permis, chacun pour soi et oublions ces mauvais souvenirs. Tout est devenu provisoire, de nos jours, et pas seulement les aménagements cyclables.

Olivier Razemon (l’actu sur Twitter, des nouvelles du blog sur Facebook et de surprenants pictogrammes sur Instagram).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

24 réponses sur “Les villes moyennes vont-elles renaître dans le monde d’après?”

  1. Je me trompe peut-être, mais si la crise covid dure (et peut-être les autres crises de type : grèves, gilets jaunes, canicule etc, qui ne vont pas toutes disparaître d’un coup de baguette magique, loin de là !), une partie au moins des parisiens va finir par s’éloigner d’une ville qui n’offre plus un si bon confort de vie….

    Et je pense que c’est à ce moment que la ville moyenne a sa carte à jouer. Car quoi qu’on puisse lui reprocher, le parisien a pris l’habitude de se passer de voiture, de faire ses courses à pied, de rêver de nature préservée… Ce fameux « bobo-écolo » qu’on a pris l’habitude de détester sans le connaître peut finalement s’avérer un assez bon provincial… 😉

  2. Pendant le confinement, les affaires continuent…
    Amiens a profité du confinement pour accélérer l’artificialisation d’un immense champ au nord pour construire l’usine YNSECT (vu de la route c’est immense… :-‘( ).
    On nous vante 100 emplois (et on suppose de la CFE, de la CVAE de la TLPE…). Alors qu’à quelques centaines de mètres il y a des sites industriels à l’abandon qui auraient pu accueillir cette usine et éviter ce gâchis de bonne terre arable.
    Donc je pense qu’il n’y a pas grand chose à attendre des villes moyennes…

  3. Malheureusement, les commerces et les cafés ou restaurants des centres souffrent et beaucoup vont fermer, les municipalités auront encore moins d’argent pour les aménagements et les monuments. Les villes moyennes vont encore plus se dévitaliser et s’enlaidir, sauf si ce sont des satellites d’une métropole, bien sûr.

  4. Tellement de questions sans réponses et une conclusion qui sent la déprime…
    Je me suis tellement reconnu dans le paragraphe sur les villes moyennes, avec le monologue que je mène à Pau sur ces fameux aménagements temporaires… Il y a de quoi être déprimé, clairement.
    On a connu meilleure période, pour Olivier Razemon comme pour le monde entier 😉

  5. @geoffroy votre stigmatisation du parisien est ridicule. Je suis né intra-muros, j ai habité dans le 94,93,92,91, une bonne partie de ma famille et de mes amis également, et on se discrimine pas, rassurez vous.
    En dehors de l IDF on est tous parisiens, c est plus simple à expliquer.
    Et on ne passe pas notre vie à dire du mal des diverses régions où nous avons souvent vécu et ou nous avons de la famille et des amis.
    Et on ne mange pas les enfants non plus.
    Vous pourrez venir dans le monde d après. Cette métropole est peut être invivable mais vous pourriez trouver les gens sympa, qui sait..

  6. – « Bonjour madame !  »
    – « Mais je ne vous connais pas ! pourquoi vous me dîtes bonjour !  »

    Jamais entendu à Paris. Mais je n’y vis pas tous les jours. Par contre plusieurs fois entendu dans une zone à TTD (Très très faible densité) de population, tellement faible que le covid19 ne sait pas par où passer. Et pourtant, les gens de Paris n’accourent pas !

  7. « Tout d’abord, les métropoles, et singulièrement la première d’entre elles, la tentaculaire agglomération parisienne, font encore moins envie qu’avant.  »
    Est-ce que maintenant on n’a plus besoin de sortir le tapis rouge pour que des Parisiens acceptent un emploi de leur entreprise dans un trou comme Nantes ? et gueulent quand ensuite ils découvrent que merde alors, le périph nantais c’est pire que le parisien. Et qu’il peut y avoir en centre ville bien plus de bagnoles que dans le quartier Montparnasse (que je trouve bien vide quand j’y attends le bus)
    Quant aux petits commerces ! on a plus de « chance » d’en voir naître dans les grandes villes que dans les villages (une ville de 10 000 hab c’est un village de nos jours, bé on est à l’échelle chinoise !)
    https://saintyrieixlaperche.wordpress.com/2020/04/16/le-jour-dapres-qui-croit-que-le-francais-va-renoncer-a-la-part-significative-de-son-pouvoir-dachat-qui-vient-des-prix-bas-de-ce-quon-importe-de-chine/

    Mais qu’on ne nous coupe pas le Oueb ! on veut venir lire OR !

  8. L’individualisme est extrêmement répandu dans les campagnes. Faut être un peu plus tolérant que la moyenne pour habiter en ville et supporter les voisins + transports en commun.
    Une anecdote pas si vieille : sur un chemin de retour, je m’arrête pour lire (dans une voiture) le long d’une route de campagne, avec quelques maisons à gauche de la route derrière des tuyas en rang serré + des champs sur une jolie colline à droite. Je suis garée sur le bas-côté, dans l’herbe, sans gêner personne sur la route et les tuyas ne me permettent pas de voir les jardins. Qui vient me voir au bout de 30 minutes ? Des gens ô combien généreux qui me demandent de partir parce qu’ils ont peur que je sois sur « leur » bande d’herbe le long de la route. Au cas où je serais une terroriste en train de lire un livre !
    Quels voisins charmants et généreux ! Quelle belle compagnie ! Il ne manque plus que les panneaux « n’entrez pas sinon on vous tire dessus » de l’Amérique du nord !

    1. Quelle éloquence! C’est pas comme si il y avait un peu de tout dans chaque milieu. En ville les relations peuvent être plus courtoises et souvent superficielles, au contraire, à la campagne, les caractères sont plus sauvages et les relations peuvent être plus sincères.
      Une seule chose est sûre, le ton péremptoire appartient aux imbéciles.
      Aie, j’ai perdu!

        1. @Vincent comme vous, le fait d’appuyer sur répondre m’empêche de mettre une adresse à qui je parle. Donc tilleul a compris que je m’adressais à elle. Elle a même remarqué que j’usais du ton péremptoire que je critique. Je n’ai jamais attaqué OR

      1. ? Je n’ai pas inventé cette histoire.
        Bien sûr, il y a un peu de tout dans chaque milieu.
        Cependant, il est indéniable qu’il faut plus de tolérance pour vivre en ville qu’à la campagne et que les gens cherchent aussi, en partie, dans la limite des possibilités et des contraintes qui s’appliquent à eux, un endroit qui leur ressemble.
        Je citais cette anecdote en réponse à la vision extrêmement négative véhiculée par l’un des commentateurs sur les Franciliens. Comme quoi les Franciliens étaient tous des égoïstes individualistes. Personnellement, je n’aimerais pas avoir pour voisins les « campagnards » que j’ai croisés ce jour-là, leur mentalité est abominable.

        1. @tilleul Vous savez bien que l’on ne peut tirer aucune généralité d’un exemple. J’ai d’ailleurs des exemples qui vont dans les deux sens dans chaque milieu. Surtout j’ai une autre vue sur le rapport aux autres en ville. Les gens n’ont pas le choix de devoir supporter leurs voisins et s’ils le font, c’est bon gré mal gré. Le plus souvent, il y a un rapport qui induit que la gêne supportée est la même que l’on fait subir aux autres mais mes dernières expériences en ville m’ont prouvé que ça ne marche pas pour tout le monde.
          D’ailleurs, dans les transports en commun, il peut y avoir autant la guerre que sur les trottoirs avec les trottinettes électriques ou les pistes cyclables
          https://www.lemonde.fr/blog/transports/2013/10/14/dans-le-metro-les-hommes-occupent-plus-d-espace-que-les-femmes/#comment-60087

          1. Je ne tire pas de généralités de cette exemple, en revanche j’en tire l’infirmation du propos « L’individualisme roi et le cynisme ne sont pas cantonnés aux limites du périphérique. C’est là une caractéristique des métropoles monde telle l’IdF dans son ensemble. »
            Penser que les valeurs morales sont plus élevées ou moins élevées à Paris que dans le reste de la France est d’une abyssale ignorance.

  9. Il n’y aura aucune renaissance des villes moyennes ou de la campagne, ni aucun autre développement de ce genre sans un engagement politique fort à commencer par le gouvernement, mais également à tous les autres niveaux, dans le sens d’une moindre concentration des activités économiques dans les villes (ce qui implique aussi la nature de ces activités), plus d’égalité des territoires, une politique des transports et une politique d’aménagement du territoire qui ne sont plus exclusivement axées sur la route et la voiture. Ce n’est pas pour demain, ni peut-être pour jamais.

    1. Bonjour,
      Sans chercher à polémiquer – mais là vous parlez comme les politiques que vous citez..ou le gouvernement auquel vous faites référence..
      parce que je cite  » dans le sens d’une moindre concentration des activités économiques dans les villes (ce qui implique aussi la nature de ces activités), plus d’égalité des territoires »..

      c’est joli et cela sonne bien – et concrètement cela veut dire quoi ???? qu’est ce que vous mettez derrières ces « phrases génériques » ?

      1. La politique économique dans les pays développés favorise depuis des décennies le secteur tertiaire au détriment du primaire et du secondaire. Les services ont tendance à être concentrés en ville (ou , et ce désormais de plus en plus, dans des centres commerciaux) s’il s agit par exemple de services financiers et de la grande distribution. Il n’y a plus guère que l’éducation qui est encore présente partout sur le territoire.
        Or, parmi les clefs d’un futur durable, il est besoin de plus relocalisation et plus de résilience, avec moins d’énergie fossile pour tout faire fonctionner. Ca veut dire plus de travail dans le primaire et dans le secondaire dans des structures plus petites , et du tertiaire réorienté en bonne partie vers les services au gens et plus proche d’eux.
        Donc, plus de travail dans les villages, dans les villes moyennes, moins de trajets pour se rendre au travail, moins de transport routier, plus de vélo…
        Pas sur qu’il y ait la volonté politique d’aller vers celà, la volonté économique ne va certainement pas dans ce sens.

  10. Il n’y à pas plus de ‘distinction’ entre par exemple Pantin, St Ouen, Courbevoie et Paris qu’entre St Grégoire et Rennes. Et peut-être moins. Vos généralisations n’ont pas de sens. Les phénomènes urbains sont les mêmes partout.
    Et en quoi les habitants des métropoles seraient plus ‘cyniques’ que la moyenne ?

  11. C’est à mon sens bien optimiste que de penser que Paris va se vider de ses habitants après le confinement. Pour la majorité des Parisiens, quitter définitivement Paris serait signe de déclassement social. Il vaut mieux vivre sous un pont à Paris que dans un palais en Province.

    La migration temporaire constatée à la faveur du confinement n’est qu’opportunisme doublé d’une bonne dose de cynisme. L’individualisme roi qui règne à Paris a aussi joué.

    1. Bien sûr, « l’individualisme » roi est une caractéristique des Parisiens, alors que les autres sont profondément et naturellement altruistes… Dans votre raisonnement, c’est classique, vous oubliez les habitants de l’Ile-de-France, 10 millions hors Paris. Ils doivent être rangés dans quelle catégorie? Les Parisiens opportunistes et cyniques ou les Provinciaux qui acceptent leur statut de « déclassés »?
      Sans votre permission, je conserve ce bijou pour mes futurs travaux.
      Et sinon, au sujet des fantasmes concernant les « Parisiens »:
      https://www.lemonde.fr/blog/transports/2020/03/28/les-parisiens-ou-supposes-tels-une-obsession-francaise/
      OR

      1. Concernant les 10 millions d’habitants d’IdF que j’aurais supposemment oublié, il n’y a qu’à Paris qu’une telle distinction est faite en l’intra-muros et la banlieue, comme s’il s’agissait de deux mondes totalement séparés. On peut assimiler Villeurbanais et Lyonnais, Villenevois et Lillois, sans que cela n’offusque grand monde.

        Mais vous avez tout à fait raison ceci dit. L’individualisme roi et le cynisme ne sont pas cantonnés aux limites du périphérique. C’est là une caractéristique des métropoles monde telle l’IdF dans son ensemble.

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