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Avec Olivier Véran, l'hôpital espère un « nouveau souffle »

Le nouveau ministre de la Santé a reçu une délégation du collectif inter-hospitalier. Il a promis que les absences seraient remplacées et a précisé le calendrier de la reprise de dette des hôpitaux. Il s'agirait d'un paiement par l'Etat des annuités et des intérêts dus par les établissements.

Le nouveau ministre de la Santé a tendu la main aux hospitaliers en grève depuis un an.
Le nouveau ministre de la Santé a tendu la main aux hospitaliers en grève depuis un an. (AFP/GEOFFROY VAN DER HASSELT)

Par Solveig Godeluck

Publié le 21 févr. 2020 à 17:21Mis à jour le 25 févr. 2020 à 09:08

Un médecin hospitalier chasse l'autre. Avec Olivier Véran au ministère de la Santé depuis une semaine, la neurologie a remplacé l'hématologie, et le CHU de Grenoble, l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris. Les fondamentaux n'ont pas changé. Pourtant, les hospitaliers en grève se prennent à espérer un nouveau souffle pour l'hôpital. Et Olivier Véran ne dément pas, expliquant en privé que sa position au sein du gouvernement sera un levier pour obtenir les arbitrages budgétaires qu'il a échoué à décrocher en octobre , en tant que rapporteur du budget de la Sécurité sociale.

Le nouveau ministre n'a pas tardé à tendre la main aux hospitaliers. Vendredi, il s'est rendu à Saint-Etienne à l'invitation du syndicat d'internes généralistes ISNAR-IMG. La veille, il a reçu une délégation de quatre chefs de service démissionnaires, membres du collectif interhospitalier qui poursuit la grève débutée il y a bientôt un an à Paris. Avec un certain succès : « On sent une écoute, une compréhension des problèmes. Agnès Buzyn ne nous a jamais dit qu'il fallait absolument remplacer le personnel absent », commente la diabétologue parisienne Agnès Hartemann, dans la délégation.

Le nouveau ministre leur a promis d'assurer dès la fin avril le remplacement systématique de toutes les absences prévisibles de paramédicaux de plus de 48 heures, afin « que le principe de polyvalence subie par les soignants ne soit plus la règle », selon le communiqué du ministère. Les soignants épuisés attendent en effet des renforts. Mais la principale difficulté consiste à trouver du personnel, en pleine pénurie. A Paris, un millier de lits sont fermés faute d'infirmiers ou d'aides-soignants.

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Les mystère de la reprise de dette

Olivier Véran a aussi confirmé le lancement d'une étude sur la rémunération des soignants et des médecins par rapport à leurs homologues étrangers, avant de décider d'éventuelles revalorisations. Et il a rappelé les annonces de sa prédécesseure dans le cadre du plan d'urgence pour l'hôpital de novembre , notamment une enveloppe immédiate de 150 millions pour investir dans le matériel, et une reprise de dette de 10 milliards d'euros en trois ans afin de donner des marges de manoeuvre financière aux établissements (environ un milliard par an).

« Nous avons eu le sentiment que le tempo s'accélérait, tant mieux, mais nous ne savons toujours pas si le milliard dégagé pourra servir à revaloriser les salaires. Si c'est pour investir dans les locaux, ça ne répond pas au problème », explique Agnès Hartemann. Pour attirer des soignants à l'hôpital, il faut les payer bien mieux, répètent les grévistes. Les 100 euros par mois accordés aux 200.000 aides-soignants depuis janvier ainsi que les autres primes égrenées par Agnès Buzyn sont jugées insuffisantes.

C'est pourquoi le rapport Igas-IGF de la fin mars sur les modalités de la reprise de dette est attendu avec impatience. L'utilisation des crédits ainsi libérés sera discutée en avril avec les représentants hospitaliers, dont le collectif, et chaque hôpital connaîtra le montant de sa reprise de dette dès juin, a promis le ministère.

Selon la Fédération hospitalière de France, plutôt que vers une vraie reprise de dette, on s'oriente vers une prise en charge par l'Etat des annuités et des intérêts dus par les établissements. La FHF demande que ces crédits ne soient pas ponctionnés sur l'objectif de dépenses hospitalier (Ondam) et que le gouvernement n'exige pas en contrepartie l'atteinte de ratios de désendettement. « Cinquante établissements sur 748 portent la moitié de la dette, c'est supportable », explique-t-on à la fédération, où la priorité affichée est de faire repartir l'investissement, pas d'embellir les bilans. La FHF veillera aussi à ce que le niveau de dette ne soit pas l'unique clé de répartition, et qu'on tienne compte de la vétusté des lieux, ainsi que des besoins des territoires.

Solveig Godeluck 

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