Retraites : 22000 amendements déposés en commission, dont 19000 par les Insoumis

C’est un niveau record sous cette législature.

 19000 amendements ont été déposés par le groupe LFI.
19000 amendements ont été déposés par le groupe LFI. GEOFFROY VAN DER HASSELT/AFP

    Tout le monde s'y attendait… et ça n'a pas loupé. Une véritable avalanche d'amendements a déferlé en commission à l'Assemblée sur le projet de loi sur la réforme des retraites. Au total ce vendredi midi, date limite de dépôt, la Commission spéciale chargée de préparer l'examen de la réforme, composée de 70 députés de tous bords, avait reçu plus de 22000 amendements, dont 19000 déposés par le groupe La France Insoumise.

    Une manœuvre classique d'« obstruction parlementaire », rebaptisée « zadisme législatif » par le rapporteur général LREM de la commission Olivier Véran, mais totalement assumée par leur chef de file Jean-Luc Mélenchon. Outre les Insoumis, le groupe LR a déposé un peu plus de 1.000 amendements, celui des députés communistes près de 500. Viennent ensuite quelque 300 amendements LREM et autant du PS. Les élus MoDem ont été moins prolixes (50) et le groupe UDI-Agir n'en a déposé qu'une trentaine.

    Record de la législature

    Certains amendements pourraient être jugés irrecevables, d'ici le début lundi de l'examen du texte en commission. A ce stade, leur nombre est un record absolu sous cette législature en commission, le précédent concernant la loi d'orientation des mobilités (LOM) avec quelque 3000 amendements.

    « Nous prenons acte du grand nombre d'amendements déposés », a réagi le rapporteur général Guillaume Gouffier-Cha (LREM). « Les discussions seront longues mais nous les mènerons avec responsabilité car nous respectons le débat démocratique. Avec cette stratégie du nombre, certains dans l'opposition font le choix de dégrader la qualité des échanges que les Français attendent, nous le regrettons », a-t-il ajouté.

    Le nombre d'amendements connaît souvent une nette inflation entre l'examen en commission et celui dans l'hémicycle, prévu à partir du 17 février. Le record absolu en séance sous la Ve République concerne l'examen du projet de loi de privatisation de GDF en 2006, avec plus de 130.000 amendements.