L’idée d’un tram régional (re)mise sur les rails ?

  • Le prolongement de la ligne 2 a été étudié dès 2008.
    Le prolongement de la ligne 2 a été étudié dès 2008. JEAN-MICHEL MART
Publié le , mis à jour
FRÉDÉRIC MAYET

Sous Frêche, l’Agglo avait réfléchi au projet d’une liaison entre Nouveau Saint-Roch et Poussan via une ancienne voie de chemin de fer.

L’homme orchestra la finalisation de la ligne 2 de tramway et travailla à la conception des lignes 3 et 4. C’est dire si Marc Le Tourneur, devenu expert mobilité et déplacements urbains après son départ de Tam, en mars 2010, connaît son sujet. Et celui du tramway régional le passionne. "Le tram a été réintroduit en ville quand on s’est rendu compte qu’il manquait un maillon entre bus et métro. Pour la même raison, je dis qu’entre TER et autocar, il manque un tramway régional."

Beaucoup de pays du Nord de l’Europe (Angleterre, Autriche et Allemagne notamment) ont déjà fait ce choix stratégique "en empruntant, souvent, des voies ferrées désaffectées". L’idée de Marc Le Tourneur, étudiée sous le mandat de Georges Frêche président de ce qui était alors l’Agglomération, en 2008, serait de prolonger la ligne 2 de tramway depuis Saint-Jean-de-Védas, terminus actuel, jusqu’à Poussan. Au minimum. Voire même Pignan et Mèze. "La ligne 2 emprunte déjà, après Sabines, sur deux kilomètres, l’ancienne voie ferrée de Bédarieux. Cette infrastructure subsiste toujours, entre Sabines et Nouveau Saint-Roch, sans être utilisée bien sûr, et au-delà de Saint-Jean-de-Védas."

"Ce projet mettrait Poussan à 25 minutes de la gare Saint-Roch"

Si l’emprise est bien là, d’importants travaux seraient à prévoir, notamment sur les ouvrages d’art. "Cette voie passe, certes, dans la campagne mais offre la possibilité d’imaginer des stations, tous les 2,5 à 3 kilomètres par exemple, relativement proches des communes à desservir." Et Marc Le Tourneur de citer "Fabrègues, Cournonterral, Cournonsec, Montbazin et Poussan". Soit 19 kilomètres desservis selon une fréquence de rames toutes les demi-heures.

Évidemment pareil tracé sortirait des frontières de la Métropole, rendant le montage financier de l’opération compliqué. Forcément. "La Région pourrait également dire : c’est du ferroviaire donc c’est à moi de m’en occuper !" Du coup, il faudrait sans doute imaginer "un changement d’affectation de la ligne ferrée en la faisant passer de la SNCF au nouvel exploitant public qui pourrait être soit la Métropole, soit le Département, soit la Région."

Mais, techniquement, Marc Le Tourneur se dit persuadé de la faisabilité du projet. "Il s’agirait de rames aussi longues que celles de la ligne 3 actuelle mais avec beaucoup plus de places assises et capables de rouler jusqu’à 100 kilomètres/heure après Saint-Jean-de-Védas." Cette même ligne bifurquerait ensuite à Sabines, en suivant une ancienne voie ferrée, pour ne sortir qu’à la station Nouveau Saint-Roch. "Elle pourrait marquer les arrêts du centre."

Un coût global compris entre 130 et 120 M€

Question financement, selon les études de 2008, Marc Le Tourneur évoque un budget (infrastructures et matériel roulant) "entre 130 et 120 millions d’euros". Ce tramway régional mettrait Poussan "à 25 minutes de la gare Saint-Roch. La ligne fonctionnerait exactement comme celle mise en place du côté de Lyon et prendrait beaucoup de trafic automobile. De plus, les coûts d’exploitation de ce tramway régional au kilomètre seraient moindres que ceux d’un TER : 5 €, contre 20 à 25 €."

Bref, sur le papier, l’affaire a belle allure. Pourquoi, du coup, reste-t-elle enterrée ? "Le poids des institutions et du monopole de la SNCF comptent beaucoup. Pour un seul petit kilomètre de l’actuelle ligne 2, Tam est sous- traitant de la SNCF. Les traminots sont donc habilités par la SNCF. Cela entraîne un surcoût. Les autres pays ne connaissent pas ces difficultés."

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