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Comment soigner les routes du Loiret victimes de la sécheresse ?

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Le conseil départemental du Loiret mène une expérimentation sur la RD921, entre Sully-la-Chapelle et Courcy-aux-Loges, pour tenter de trouver une réponse adaptée à un phénomène qui aura tendance à devenir plus fréquent dans les années à venir : la sécheresse qui fragilise les sols et les chaussées.

En forêt d'Orléans, on injecte une solution pour tenter de réparer une route fragilisée par la sécheresse En forêt d'Orléans, on injecte une solution pour tenter de réparer une route fragilisée par la sécheresse
En forêt d'Orléans, on injecte une solution pour tenter de réparer une route fragilisée par la sécheresse © Radio France - Anne Oger

Après plusieurs jours de préparation du chantier, les engins se mettent en action, sur cette route de la forêt d'Orléans, la RD 921, entre Courcy-Aux-Loges et Sully-La-Chapelle. Une grande foreuse pratique des trous dans le sol, sur le bas-côté, juste au bord de la chaussée déformée par les sécheresses des années passées

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Elle injecte un liquide marron, que présente Lamine Ighil-Ameur, chercheur en mécanique des sols au Cerema, le centre d'étude et d'expertise sur le risque, l'environnement, la mobilité et l'aménagement : "c'est un mélange composé essentiellement d'eau, de lignigne (un dérivé de bois), et de potassium, qui va venir modifier la structure chimique du sol pour le rendre plus résistant aux phénomènes de variation des teneurs en eau"

Un sol argileux particulièrement sensible, dans le Loiret

Car cette route du Loiret, sous laquelle se trouve un sol argileux, est particulièrement sensible à ces phénomènes : "quand il pleut beaucoup il se gonfle, et quand il est privé d'eau il se rétracte" explique Frédéric Legay, du service infrastructures au conseil départemental du Loiret. "Cela crée des fissures, notamment sur les côtés de la route. Et pour le moment, les solutions dont nous disposons, c'est de boucher les fissures du sous-sol depuis la surface, ou bien de refaire la route". On reconnaît ces interventions, qui ressemblent à de longs sparadraps noirs posés sur l'asphalte

Sur la RD 921, on voit les réparations faites sur la chaussée après deux épisodes de sécheresse
Sur la RD 921, on voit les réparations faites sur la chaussée après deux épisodes de sécheresse © Radio France - Anne Oger

Mais ces réparations ont un coût : "l'an dernier, suite à deux sécheresses consécutives, nous avons consacré environ deux millions d'euros à des interventions de ce type, sur un budget d'environ 20 millions d'euros par an, pour la réfection des routes" calcule Frédéric ay. C'est un enjeu important, d'autant que ces phénomènes de pluie, puis de sécheresse, vont se multiplier dans les prochaines années et décennies. Il est difficile d'évaluer combien de kilomètres de routes sont particulièrement exposés à ce phénomène, mais cela pourrait représenter environ 30% des 3613 kilomètres que gère le département. La forêt d'Orléans, et la Sologne, semblent les premières touchées. 

Un observatoire des routes des routes sinistrées par la sécheresse

A tel point que le Cerema, organisme public, a créé un Observatoire des routes sinistrées par la sécheresse, avec les collectivités locales. Et mène, dans ce cadre, plusieurs expérimentations dans les départements de la région Centre Val de Loire. Dans le Loiret, c'est donc ce procédé baptisé RemediaClay et breveté par l'entreprise française Keller, spécialiste du traitement des sols et des fondations, qui est donc expérimenté, sur une toute petite portion de la RD 921. 

Le liquide injecté sous l'asphalte dans le cadre de l'expérimentation du Cerema et du conseil départemental du Loiret
Le liquide injecté sous l'asphalte dans le cadre de l'expérimentation du Cerema et du conseil départemental du Loiret © Radio France - Anne Oger

Un essai unique en France et même en Europe, qui permettra d'en savoir plus et de vérifier son efficacité. "Nous avons déjà mené des tests et nous n'avons pas constaté, à ce stade, d'effets négatifs sur l'environnement" assure Lamine Ighil-Ameur. "Nous n'avons pas vu non plus d'effets sanitaires nocifs pour les ouvriers qui pratiquent ces injections dans le sous-sol". Mais cette route sera sous surveillance pendant plusieurs années, des capteurs seront installés. "Ce que nous cherchons à savoir, par exemple, c'est combien de temps ce liquide injecté peut faire effet dans le sous-sol" dit le chercheur. 

A terme, le Cerema, avec notamment l'aide du département du Loiret, veut pouvoir être en mesure de créer un guide à l'intention des collectivités locales, pour leur proposer des solutions adaptées à chaque situation, à chaque problème spécifique lié à la sécheresse. Car tout le monde ici a bien conscience qu'il faudra s'adapter. 

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