Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Coronavirus : les associations d’aide aux plus démunis font appel aux jeunes

Privées de leurs bénévoles âgés, elles doivent fermer les accueils et réduire leurs aides.

Par 

Publié le 18 mars 2020 à 12h00, modifié le 18 mars 2020 à 12h46

Temps de Lecture 3 min.

Le chef de l’Etat a, dans son allocution, lundi 16 mars, évoqué « les plus précaires, les plus démunis, les personnes isolées [pour qui] nous ferons en sorte, avec les grandes associations, les collectivités locales et leurs services, qu’ils puissent être nourris, protégés, que les services que nous leur devons soient assurés ». Dès mardi 17 mars, une téléconférence réunissait les représentants d’une vingtaine d’associations, dont le Secours catholique, la Croix-Rouge, la Fédération des centres communaux d’action sociale ou encore les Epiceries solidaires, et quatre ministres, Jean-Michel Blanquer (éducation nationale) et son secrétaire d’Etat à la jeunesse, Gabriel Attal, Olivier Véran (solidarités et santé) et sa secrétaire d’Etat, Christelle Dubos.

Lire aussi la tribune : Article réservé à nos abonnés « Le coronavirus, c’est la double peine pour les plus pauvres »

« Nous avons été partiellement entendus, résume Véronique Fayet, présidente du Secours catholique. Nous demandions au premier ministre que les minima sociaux, revenu de solidarité active, allocations familiales, aides personnalisées au logement soient systématiquement prorogés d’au moins trois mois pour éviter toute rupture de droits, l’administration n’étant pas en mesure, dans les semaines qui viennent, de les traiter dans des conditions normales. » Mme Dubos a promis que ces dispositions figureraient dans le projet de loi discuté mercredi et la Préfecture de police de Paris indiquait, le 16 mars, prolonger de trois mois les titres de séjour, demandes d’asile et récépissés.

Le point le plus délicat pour les associations, après la fermeture de leurs permanences pour éviter tout contact épidémique et la mise à l’abri obligée de leurs nombreux bénévoles âgés de plus de 70 ans, est de trouver des bras, jeunes de préférence. « Nous avons dû mettre en veilleuse tous les ateliers, les coins café et surtout la distribution de repas chauds et les maraudes, détaille Patrice Blanc, président des Restos du cœur. Et nous recentrons nos activités sur l’aide alimentaire, qui demande beaucoup de manutention pour renforcer, notamment, la distribution de colis tout faits, mieux adaptée à la situation sanitaire. » Même difficulté pour la Banque alimentaire et ses 79 comptoirs, grossistes de 5 400 associations : « Notre entrepôt nécessite quotidiennement seize personnes pour tourner », explique Bernard Métais, président de la Banque alimentaire de Vendée. « Nous pouvons compter sur de nombreux retraités, mais il nous manque des jeunes pour les fonctions basiques de tri, de manutention », renchérit Jacques Bailet, président du réseau national.

Approvisionnement limité

Le secrétaire d’Etat Gabriel Attal a, au cours de la réunion, affirmé son intention de « mobiliser les jeunes, dont les 58 000 en service civique et la dizaine de milliers de volontaires qui s’apprêtent à accomplir, en juin, leur service national universel, mais il faut parer aux besoins de proximité, avec des plates-formes Internet de mise en relation de ces jeunes et de ceux qui en ont besoin, animées par les associations ou les municipalités dans chaque commune ou département », suggère-t-il. M. Attal a confirmé que les attestations de déplacement délivrées pour les salariés peuvent aussi l’être pour des bénévoles.

Plus de collecte des invendus, car elle nécessite une main-d’œuvre et des déplacements

Une autre préoccupation concerne l’approvisionnement en denrées alimentaires, lui aussi limité par le plan anti-épidémie : plus de « ramasse » dans les magasins, c’est-à-dire de collecte des invendus, en général des produits frais, car elle nécessite de la main-d’œuvre et des déplacements. « Nous ne distribuons plus, pour le moment, que des produits secs », constate M. Métais. « A la fermeture des cantines d’écoles et de collèges, nous avons pu récupérer leurs stocks de denrées non utilisées, mais ils ne permettront pas de tenir très longtemps », s’inquiète Yann Auger, directeur général de l’Association nationale de développement des épiceries solidaires, réseau de 380 boutiques tenues à bout de bras par des bénévoles dont plus de la moitié ont dépassé 55 ans. « Nous craignons de devoir fermer un tiers de nos épiceries pendant la durée du confinement, précise M. Auger. Les autres ne pourront fonctionner qu’au prix de multiples précautions, étalement des visiteurs, port d’équipements de sécurité… L’arrivée de bénévoles jeunes, si nous parvenons à les fidéliser, serait formidable pour nos petites structures qui jouent le rôle de magasins de proximité. »

« Le temps du confinement, nous pouvons inventer d’autres moyens de fonctionner, par exemple en gardant le contact avec nos bénéficiaires par téléphone pour un soutien psychologique ou des conseils sur leurs droits, projette Mme Fayet. Et nous devons travailler en inter-associations, mettre des moyens en commun et assurer les fonctions essentielles. »

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Contribuer

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.