40 % des salariés qui devraient télétravailler vont au bureau

VIDÉO. Chaque semaine pendant le confinement, « Le Point », en partenariat avec Happydemics, dresse un baromètre de la vie des salariés français au travail.

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Temps de lecture : 3 min

Cela fait maintenant quatre semaines que la France s'est reconfinée. Si les commerces rouvrent leurs portes aujourd'hui, rien ne change, dans la doctrine gouvernementale, au sujet du télétravail. Lors de son intervention le 26 novembre, le Premier ministre Jean Castex l'a réaffirmé avec force : « Le télétravail restera la règle et devra être le plus massif possible. » Élisabeth Borne, la ministre du Travail, n'avait cessé de le répéter sur tous les tons, depuis début novembre : « En matière de télétravail, je le rappelle, la règle qui s'applique désormais est la suivante : ceux dont les tâches peuvent être entièrement réalisées à distance doivent télétravailler cinq jours sur cinq. »

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Voici le bilan chiffré au terme d'un mois de reconfinement. Pour la quatrième semaine, le télétravail total n'est toujours pas la norme : 22 % des salariés français sont en télétravail total, 40 % sont au bureau toute la semaine et 21 % s'y rendent quelques jours par semaine (le reste des salariés étant en chômage partiel). Évidemment, tous les salariés ne sont pas égaux devant le télétravail : selon les chiffres d'Happydemics, seul un tiers des salariés disent pouvoir exercer leur activité en télétravail à 100 %. Les cadres estiment plus souvent pouvoir travailler à distance – 76 % partiellement ou totalement à l'inverse des employés non-cadres, qui sont 59 % à estimer devoir se rendre sur leur lieu de travail tous les jours.

Lire aussi Confinement : « Le télétravail nuit à la productivité »

Une certaine lassitude commence à se faire sentir

Mais ce qui est frappant, et ce qui marque une différence importante avec le premier confinement du printemps, est le fait suivant : même au sein de la catégorie de salariés pour qui le télétravail total est possible, il y a des réfractaires à la consigne gouvernementale de rester à la maison ! En effet, parmi ceux qui ont la capacité de télétravailler à 100 %, 20 % se rendent au bureau toute la semaine et 20 % s'y rendent quelques jours par semaine. Il apparaît que le respect des consignes dépend beaucoup du statut accordé au télétravail dans chaque entreprise avant même les expériences de confinement. Parmi les entreprises pour lesquelles le télétravail était déjà possible quelques jours par semaine avant le confinement, 35 % ont fermé totalement leur bureau et 31 % ont laissé leurs bureaux ouverts, mais recommandent fortement le télétravail.

La moitié des salariés affirment « manquer de reconnaissance »

L'enquête d'Happydemics montre aussi qu'une certaine lassitude commence à se faire sentir chez les salariés au sujet du télétravail. Parmi ceux qui sont en télétravail total, 19 % aimeraient pouvoir aller au bureau tous les jours et 40 % à temps partiel. En effet, un mois après le « reconfinement », il est avéré que celui-ci impacte le bien-être des salariés. Cela joue sur la motivation des salariés qui est en berne (29 % affirment en manquer) ; ainsi que sur le niveau de tension ressenti (40 % de salariés se sentent plus tendus qu'en temps normal). La moitié des salariés affirment également « manquer de reconnaissance », ce sentiment étant particulièrement fort dans la population des non-manageurs des grandes entreprises ; et 42 % reconnaissent avoir « besoin de plus d'interactions sociales ». Enfin, tout cela impacte logiquement l'activité, le travail même des salariés, puisqu'ils sont 34 % à se sentir aujourd'hui moins actif que dans une situation classique. Bref, pour la santé psychique des salariés et dans l'intérêt bien compris des entreprises, il faut espérer un rapide retour à la normale du monde du travail.

Pendant la durée du reconfinement, Le Point, avec la technologie d'études et de sondages Happydemics *, dresse un baromètre hebdomadaire de la vie des salariés français au travail. Pour appréhender, grâce à une enquête représentative et chiffres à l'appui, quel est l'état d'esprit (ses attentes, ses satisfactions ou ses angoisses, etc.) du travailleur, ou plutôt du… télétravailleur, à l'heure de la crise sanitaire.

*Enquête réalisée par Happydemics (www.happydemics.com) entre le 24 et le 27 novembre auprès de 3 872 répondants représentatifs des Français et 666 salariés des ME (microentreprises), PME, ETI et GE.

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Commentaires (19)

  • Ferula

    A condition déjà que l'habitation s'y prête ! Une pièce dédiée où ni enfants ni chien ou chat ou oiseau ne viennent batifoler ou s'exprimer. Idem pour le conjoint, s'il y en a un, qui télétravaille aussi et doit avoir son propre domaine réservé. Ceci rarement résolu de façon optimale sauf à avoir des revenus satisfaisants pour habiter un appartement ou une maison d'au moins 200 m2 (pour un couple avec deux enfants), pas facile à trouver en ville ni même à la campagne ! Ceci mis à part, qui pourrait se réjouir de passer sa vie enfermé sans contact social avec ceux avec qui on travaille sauf à travers un écran ? Pas moi, en tout cas. J'ai besoin d'air et de voir le monde autour de moi. La prison ne me convient pas, c'est peut-être pour ça que je suis toujours respectueuse de la loi.

  • Arranoa

    Ben vous y allez fort et sans nuances ! Et sans connaissance du monde du travail d’aujourd’hui ? Beaucoup télétravaillent, pas forcement a 100% tout le temps et dirigent même des entreprises florissantes. Et communiquent avec leurs équipes. Et sont utiles ! Si si ! Et en cette période on demande juste un effort supplémentaire pour limiter les risques d’infection. Plus de teletravail. Impossible ?

  • jac05

    Teletravail=pas de vie sociale, personnellement j'ai besoin de voir mes collaborateurs au moins deux a trois fois par semaine, partager, échanger, et eux pareil ! Notre enarchie qui décide seule dans son coin ne peut le comprendre !