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Covid-19 : la consommation de médicaments fortement modifiée pendant le confinement… et après

Un rapport d’Epi-Phare portant sur 3 milliards de prescriptions (sur trois ans) reflète l’évolution des actes médicaux entre mars et septembre et laisse notamment redouter une hausse des cancers.

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Publié le 09 octobre 2020 à 10h28, modifié le 10 octobre 2020 à 05h36

Temps de Lecture 5 min.

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D’une façon générale, presque tous les médicaments dont l’administration nécessite le recours à un professionnel de santé ont baissé.

Les périodes de confinement et de postconfinement ont fortement modifié la consommation des médicaments des Français. C’est ce qui ressort d’un rapport rendu public, vendredi 9 octobre, par le groupement d’intérêt scientifique (GIS) Epi-Phare, constitué par la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM) et l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), le quatrième sur ce thème. Ces données portent sur les médicaments remboursés, délivrés sur ordonnance, en pharmacie d’officine, pendant les huit semaines du confinement, du 16 mars au 10 mai, puis jusqu’au 13 septembre, soit un suivi de six mois de l’ensemble de la population française à partir de 3 milliards de prescriptions. Au total, ce sont 58 classes thérapeutiques qui ont été examinées.

D’une façon générale, presque tous les médicaments dont l’administration nécessite le recours à un professionnel de santé ont baissé, fortement pendant le confinement puis moins ensuite, ce qui fait craindre des retards de prises en charge. En revanche, certaines molécules ont augmenté. Passage en revue.

Les psychotropes, tels les anxiolytiques de type Xanax, Lexomil, Valium, ont progressé (+ 1,1 million de traitements délivrés en six mois par rapport à l’attendu), tout comme les hypnotiques (couramment appelés somnifères), dont 480 000 traitements supplémentaires ont été délivrés. « L’augmentation, d’environ 5 %, reste toutefois modérée pour les anxiolytiques », tempère Mahmoud Zureik, directeur d’Epi-Phare et professeur d’épidémiologie à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, qui souligne toutefois que « la France reste très consommatrice des benzodiazépines, pour traiter l’anxiété, des troubles sévères du sommeil, etc., avec des prescriptions bien trop élevées chez les personnes âgées ».

« L’impact psychologique important de l’épidémie »

Risques accrus de chômage, inquiétudes pour soi et ses proches, confinement, isolement des personnes âgées, décès… le recours accru à ces classes de molécules « reflète probablement l’impact psychologique important de l’épidémie de Covid-19 et de ses conséquences sociales, professionnelles et économiques », note le rapport.

« Inévitablement, les besoins de prise en charge en santé mentale vont augmenter dans les semaines et mois à venir », selon Marion Leboyer, directrice de la fondation FondaMental

En revanche, les antidépresseurs n’ont que très peu augmenté, mais « ces chiffres peuvent ne pas refléter exactement la réalité, des personnes ne sont peut-être pas traitées, bien qu’elles en aient besoin », observe Mahmoud Zureik. « Inévitablement, les besoins de prise en charge en santé mentale vont augmenter dans les semaines et mois à venir et la France n’est pas armée pour y faire face », a de son côté souligné la professeure Marion Leboyer, directrice de la fondation FondaMental, psychiatre à l’hôpital Henri-Mondor et directrice d’un laboratoire de recherche de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), à l’occasion de la Journée de la santé mentale, le 10 octobre.

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