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Coronavirus : les offres d'emploi chutent lourdement

Le nombre d'offres sur le site de Pôle emploi a fondu de 143.000 en deux semaines. Certains secteurs, en première ligne, restent actifs même s'ils ralentissent. La demande pour les cadres résiste.

Le nombre d'offres d'emploi a fondu de 143.000 du site de Pôle emploi en deux semaines.
Le nombre d'offres d'emploi a fondu de 143.000 du site de Pôle emploi en deux semaines. (iStock)

Par Alain Ruello

Publié le 7 avr. 2020 à 07:46Mis à jour le 7 avr. 2020 à 10:05

Corollaire de la mise en sommeil de pans entiers de l'économie, le marché de l'emploi a largement ralenti depuis le début du confinement , sans s'éteindre totalement. En témoigne le nombre d'offres disponibles sur le site Internet de Pôle emploi, passées de 655.000 le 24 mars à 512.000 le 6 avril. Soit 143.000 de moins en deux semaines !

Cette chute brutale, le cabinet de recrutement PageGroup spécialisé dans les postes qualifiés l'a prise de plein fouet. Le flux des nouvelles offres a diminué de moitié par rapport à début mars. La moitié de celles qui étaient en magasin ont été mises en sommeil par les clients. Résultat, un tiers des missions seulement restent actives.

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« Les entreprises continuent de recruter dans l'agroalimentaire, l'énergie ou la santé et, dans une moindre mesure, les biens d'équipement, le public ou le parapublic. Côté métier, les informaticiens ou responsables de production sont toujours recherchés », détaille Laurent Blanchard, le directeur général pour la France de PageGroup. Les offres dans la santé - professions médicales, hôpitaux et centres de soins - ont augmenté de 137 %, de janvier à mars par rapport à la même période l'année précédente, abonde LinkedIn.

Besoins urgents

Economiste chez Indeed, l'un des principaux sites agrégateurs, qui fait face à une baisse de 31 % de son flux d'offres d'emploi, Alexandre Judes se montre plus négatif : le recul est général, selon lui, même dans les secteurs en première lignes, dans la pharmacie ou les soins infirmiers notamment. « La bascule s'est faite la semaine dernière. Ne restent que les besoins urgents », analyse-t-il. Côté candidatures, « on se situe en dessous de l'activité en période de fêtes de fin d'année », avec trois mots clés qui ressortent : agriculture, télétravail ou commerce, en particulier pour le drive.

Les premiers constats, à confirmer, de l'Association pour l'emploi des cadres (Apec) montrent que le marché des cadres résiste à la tendance générale. L'association fait état d'une baisse de 15,5 % des offres d'emploi (hors celles de ses partenaires), bien en deçà de celle du marché de l'emploi dans son ensemble. « Traditionnellement, les cadres sont moins sensibles aux crises car les besoins structurels de compétences perdurent. Mais il y aura un impact sur leurs recrutements. Nous pourrons l'évaluer de manière plus précise à la fin du premier semestre », explique le directeur général de l'Apec, Bertrand Hébert.

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>>> La France face à l'épidémie de coronavirus. Quelles ont été les différentes étapes de l'alerte ? Quelle est la situation épidémiologique au jour le jour ? Quelles sont les mesures décidées par le gouvernement pour limiter la propagation de la pandémie ? Pour soutenir l'économie ? Réponses ici dans le dossier spécial des « Echos » .

Alain Ruello    

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