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Covid : où a-t-on le plus de risques de se contaminer ?

Pendant le couvre-feu ayant précédé le deuxième confinement, un tiers des contaminations se sont produites à domicile, selon une étude très attendue de l'Institut Pasteur publiée ce jeudi. Etre enseignant ou pratiquer le télétravail sont des circonstances associées à un risque moindre.

Les professions les plus exposées sont les cadres administratifs et commerciaux en entreprise, les personnels de santé et travailleurs sociaux, les ouvriers dans l'industrie, les chauffeurs.
Les professions les plus exposées sont les cadres administratifs et commerciaux en entreprise, les personnels de santé et travailleurs sociaux, les ouvriers dans l'industrie, les chauffeurs. (STEPHANE DE SAKUTIN/AFP)

Par Solveig Godeluck

Publié le 17 déc. 2020 à 13:26Mis à jour le 17 déc. 2020 à 19:58

Cela fait des mois qu'on l'attendait. La première étude nationale de grande ampleur sur les circonstances des contaminations est enfin disponible. Cette enquête réalisée par l'Institut Pasteur, avec Santé publique France, l'Assurance-maladie et Ipsos, et pilotée par l'épidémiologiste Arnaud Fontanet, a été menée auprès de 25.640 personnes testées positives au Covid pendant le couvre-feu d'octobre jusqu'au début du confinement . Elle montre qu'un gros tiers des contaminations dont la personne-source est connue se produisent à la maison (35 %).

Des résultats à analyser avec prudence, car dans cette période particulière, les occasions de sortir et de rencontrer d'autres personnes se sont réduites. Un sondage réalisé au même moment par le syndicat de généralistes MG France a également classé le milieu familial en tête des lieux de contaminations potentiels, à 37 %. De plus, seuls 44 % des patients interrogés savaient précisément qui les avait infectés, 21 % suspectant un événement particulier, et 35 % n'ayant aucune idée de la façon dont ils avaient contracté le virus.

Chez soi, c'est avant tout auprès de son conjoint qu'on se contamine, à 64 %. « Le fait que les enfants soient pas ou peu symptomatiques quand ils sont infectés peut expliquer qu'ils ne soient pas souvent identifiés comme personne source de l'infection », écrivent les chercheurs. Après le foyer, suivent la famille élargie (33 % des personnes-sources connues), le travail (29 %), les amis (21 %).

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Télétravailler réduit le risque de 30 %

Les professions les plus exposées sont les cadres administratifs et commerciaux en entreprise, les personnels de santé et travailleurs sociaux, les ouvriers dans l'industrie, les chauffeurs. En revanche, les enseignants à l'école, à l'université, et les scientifiques sont relativement en sécurité, contrairement à ce qu'on pourrait supposer en raison du brassage scolaire. Il en va de même pour de nombreux employés de la fonction publique ou employés administratifs d'entreprise, les étudiants, les agriculteurs, les femmes au foyer.

Parmi les facteurs de risque d'attraper le coronavirus, on trouve la fréquentation des bars, restaurants ou salles de sport, comme l'ont montré nombre d'études internationales. Plus le nombre de personnes vivant au foyer est élevé, plus le risque croît, surtout si les enfants sont gardés à l'extérieur par une assistante maternelle ou bien vont à l'école.

Conseils de prudence pour Noël

A l'inverse, on prend peu de risques en faisant ses courses dans un commerce, où des protocoles sanitaires sont appliqués. On peut aussi monter dans le bus ou le tramway, car il n'y a pas de « sur-risque » lié aux transports en commun, et pratiquer des activités sportives en plein air. « Le télétravail est associé à une diminution de 30 % du risque d'être infecté », ont aussi calculé les scientifiques.

A l'évidence, le masque joue un grand rôle dans la prévention du Covid. Car les lieux où l'on s'infecte le plus sont ceux où on le porte le moins, chez soi ou chez ses proches. Cela correspond également à des moments, comme le repas, les contacts avec des enfants. L'étude se conclut par des recommandations de prudence pour les repas de fêtes : proposer aux personnes vulnérables de manger à une table séparée, remettre le masque sitôt le repas terminé, se laver les mains, nettoyer les surfaces et aérer la pièce.

Seule la moitié des infectés s'isolent de leur famille

La difficulté à faire appliquer l'auto-isolement immédiat des personnes diagnostiquées positives, symptomatiques ou cas contacts, explique sans doute une bonne partie des contaminations qui surviennent à la maison. « On constate que seulement 51 % des personnes sources du foyer se sont mises en isolement et quand elles l'ont fait, seulement 52 % l'ont fait dès le début des symptômes », révèle l'Institut Pasteur. De plus, ceux qui se sont isolés chez eux ont continué à partager des repas dans un tiers des cas.

Certes, la quasi-totalité des sondés se sont isolés par rapport aux personnes extérieures au foyer, mais un tiers des cas l'ont fait trop tard, c'est-à-dire à partir du prélèvement ou du résultat du test, au lieu de réagir dès les premiers symptômes ou après avoir appris qu'ils avaient côtoyé une personne positive.

Pour mieux s'isoler chez soi, les scientifiques recommandent « de dormir en chambre seule et de passer le maximum de temps possible seul/e dans cette chambre, de porter systématiquement le masque lors des déplacements dans l'habitation et de limiter ces déplacements au strict nécessaire (utilisation des sanitaires), de ne pas partager les repas, et d'aérer systématiquement les lieux. Si l'isolement en chambre n'est pas possible, il faut envisager un lieu d'hébergement hors du domicile pour une semaine ».

Sur ce point, on attend encore les annonces du gouvernement, qui doit préciser son dispositif d'accompagnement à l'isolement , et les ressources qu'il compte lui allouer .

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Solveig Godeluck

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