Chômage, ça va vraiment mieux

Le nombre de chômeurs a diminué de 120 000 en 2019 ©Maxppp - Jean-Luc Flémal
Le nombre de chômeurs a diminué de 120 000 en 2019 ©Maxppp - Jean-Luc Flémal
Le nombre de chômeurs a diminué de 120 000 en 2019 ©Maxppp - Jean-Luc Flémal
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Le nombre de chômeurs a donc diminué de 120.000 l’an dernier.

C’est une excellente nouvelle, c’est la plus forte baisse depuis douze ans, et depuis le début du quinquennat, le recul est de 200.000 inscrits à Pôle Emploi (en catégorie A). Cette bonne nouvelle s’ajoute à d’autres, ce qui fait que l’on peut dire que l’économie va plutôt bien : la croissance tient, les créations d’entreprise sont record, les emplois créés sont plutôt stables et, avec la prime d’activité, l’impôt sur le revenu et la taxe d’habitation, ce sont vingt milliards d’euros qui sont redistribués aux ménages.  

Comment expliquer l’écart, l’écart béant, entre le « ça va mieux » économique d’un côté, et le climat social et politique désastreux de l’autre ? 

Pourquoi cette violence verbale et parfois physique dans le pays, qui va jusqu’à cette vidéo partagée, scandaleuse, de la tête d’un président de la République au bout du pique ? 

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La 1ère réponse, optimiste puisqu’il en faut, c’est l’image de la tasse de thé. Il faut, pour avoir du goût, que le thé infuse. En économie, il faut du temps pour que l’amélioration économique se voit, se sache et soit crue. François Hollande avec le CICE et la loi El Khomri, Emmanuel Macron avec les ordonnances Pénicaud, la réforme de l’apprentissage et de l’assurance-chômage, ont mené une politique dite de l’offre, pro-entreprises. 

Il est possible que cela commence à payer, en tous cas un million d’emplois ont été créés en cinq ans. Lecture optimiste donc : la lente infusion, le moral collectif va finir par remonter. 

Et la pessimiste ? L’hypothèse plus sombre est que les Français n’ont plus la patience d’attendre que cela aille mieux. Si le chômage baisse, il reste supérieur à 8% alors qu’il a disparu dans les autres grands pays, même s'ils ont d’autres difficultés. La France a un énorme problème d’industries et sans les amortisseurs sociaux, la situation serait noire. 

Bref, la marche est haute. Il est clair aussi que toutes les colères ne sont pas monétaires. 

Chez les Gilets Jaunes, la colère contre la fermeture des supérettes et la hausse du prix des carburants manifestait le refus de l’isolement. Enfin, quand on cherche à expliquer le gouffre entre la situation économique et le ressentiment social, il ne faut oublier ni la stratégie des extrêmes qui jouent la politique du pire ni les erreurs du gouvernement. 

Au total, une course de vitesse est bien engagée entre résultats économiques et démons socio-politiques français.

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