Sondage après sondage, la tendance semble se confirmer… La voiture a retrouvé des couleurs à l’occasion de l’épidémie de Covid-19. La onzième étude annuelle « Les Français et l’automobile » (1 000 personnes interrogées, du 11 au 14 mai), commandée par Aramisauto et menée par le cabinet Kantar, l’indique à son tour.
Cela commence par un cri du cœur. La moitié (49 %) des automobilistes du panel – sondés, il faut le signaler, exactement au sortir du confinement – confessent que conduire leur a manqué quand ils étaient bloqués chez eux. Le sondage note aussi que 82 % des conducteurs habituels de voiture utiliseront leur véhicule plus (14 %) ou autant (68 %) qu’avant, 17 % disant envisager de moins y recourir.
Et les chiffres s’enchaînent : 89 % des ménages ont l’intention d’acheter un véhicule, dont 45 % dans les deux ans. Cet été, 74 % des vacanciers comptent partir dans un véhicule particulier, alors qu’ils ne sont que 69 % à souligner qu’ils le font habituellement. Parallèlement, l’usage des modes de transport collectifs (train, avion, car) passe de 31 % à 26 %. Enfin, l’enquête rappelle que les deux tiers (67 %) des Français jugent ne pas pouvoir se passer d’une voiture (ils sont 86 % en zone rurale et encore 46 % en région parisienne).
Aides financières
« La voiture sort renforcée de la crise, résume Guillaume Paoli, cofondateur et coprésident d’Aramisauto, site de ventes de voitures neuves et d’occasion reconditionnées. Après plusieurs années de pression sociétale, environnementale, médiatique, réglementaire – une pression négative, parfois pour de bonnes raisons –, on s’aperçoit, à la lumière d’une crise centennale, que l’automobile demeure un pilier majeur, indispensable, de la mobilité. »
De quoi rassurer les tenants de l’automobile, mais avec quelques nuances liées à la situation économique. Si neuf Français sur dix sont tentés par une acquisition, 27 % d’entre eux disent que la crise liée au nouveau coronavirus les a conduits à repousser la dépense (alors que 9 %, à l’inverse, ont avancé l’acte d’achat). Pour confirmer la chose, les études économiques de Kantar montrent que l’automobile est l’un des grands secteurs pour lesquels les ménages sont nombreux (15 % et plus) à prévoir un report d’achat, derrière le tourisme, et avec l’ameublement et l’électronique.
Pour l’instant, les ventes de voitures pour le mois de juin paraissent, à l’aune des premiers chiffres, attester le déconfinement définitif de « l’homo automobilis ». Ce dernier y a été encouragé, il est vrai, par les aides financières d’un plan gouvernemental habilement promu par le président de la République. Les ventes de véhicules neufs bondiraient de 20 % chez les particuliers les trois premières semaines de juin. D’après des chiffres fournis par AAA Data, les ventes d’occasion ont crû de 15 %, du 1er au 21 juin, si on les compare à la même période de 2019. Chez Aramisauto, on fait encore mieux en juin – « au-delà de + 25 % », glisse M. Paoli.
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