Les volontaires pour « aller dans les champs » pourront cumuler chômage partiel et salaire

Les agriculteurs ont besoin de 200 000 personnes pour la saison qui débute. Les personnes en chômage partiel pourront cumuler leurs salaires.

Récolte des fraises dans une exploitation de Sainte-Livrade-sur-Lot (image d’illustration).

Récolte des fraises dans une exploitation de Sainte-Livrade-sur-Lot (image d’illustration). NICOLAS TUCAT / AFP

On peut être au chômage, et travailler. C’est l’un des effets inattendus de la crise du coronavirus, qui oblige à recourir à tous les expédients, quitter à brouiller nos repères habituels.

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Le gouvernement a ainsi décidé de secourir les exploitants agricoles, qui manquent cruellement de main-d’œuvre au moment où les récoltes commencent, en autorisant les salariés au chômage partiel à partir travailler dans les champs. Mieux : ces salariés pourront cumuler leurs revenus de chômage partiel, avec le salaire de son nouveau contrat de travail dans la filière agricole et alimentaire. En début de semaine, le ministre de l’Agriculture avait lancé un appel à « aller dans les champs » pour soutenir les agriculteurs et éviter la perte des fruits de saison, faute de main-d’oeuvre pour les ramasser.

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L’aval de l’employeur initial indispensable

Pour cumuler chômage et salaire, une condition est toutefois requise : il faut que son employeur initial « donne son accord pour respecter un délai de prévenance de 7 jours avant la reprise du travail », précise les ministères du Travail, de l’Agriculture dans un communiqué commun. De même, l’employeur de la filière agroalimentaire qui embauche un salarié en chômage partiel devra libérer le salarié dans un délai de sept jours.

Le dispositif concerne aussi les travailleurs indépendants, micro-entrepreneurs, professions libérales et tous les bénéficiaires du fonds de solidarité pour les très petites entreprises. Ceux-ci pourront cumuler le versement de l’aide de 1 500 euros prévue par le gouvernement, avec les revenus d’un contrat de travail court dans les entreprises agroalimentaires.

Plus de 200 000 personnes

Cette solution originale vise à répondre à un besoin pressant. La FNSEA, le principal syndicat patronal du secteur agricole, estime qu’il faudra 210 000 travailleurs sur les trois mois qui viennent. « On a besoin de 50 000 personnes en mars, 80 000 en avril et 80 000 en mai », a estimé la présidente de la FNSEA Christiane Lambert sur France Inter mardi soir.

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Elle a incité tous les volontaires à s’inscrire sur le site en lien avec Pôle emploi et l’Association nationale pour l’emploi et la formation en agriculture (Anefa).

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« Des gens à proximité »

Mercredi matin, 24 000 personnes étaient inscrites sur le site de l’initiative, « des bras pour ton assiette ». Ils y ont rempli leur profil en précisant leurs disponibilités et leur zone géographique, selon Jérôme Volle, viticulteur en Ardèche et président de la commission emploi à la FNSEA. 16 000 autres personnes avaient commencé les démarches sans aller au bout. Elles seront recontactées.

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« L’idée, avec le Covid-19, c’est de trouver des gens à proximité, d’éviter les déplacements. On essaie de privilégier des employeurs du même territoire que les personnes qui se sont inscrites », a souligné Jérôme Volle, indiquant qu’il y a des candidats « sur tout le territoire ».

Parmi les candidats, « évidemment, on a des gens du monde rural, on a des gens aussi qui sont venus dans leur résidence secondaire ou chez des amis, et aussi des gens dans le périurbain. »

Mais attention, il s’agit bien d’un travail, et non d’une récréation pour des Français confinés chez eux.

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« On comprend que certains ont envie d’aller à la campagne ou d’aller travailler dans l’agriculture, parce qu’étant confiné, ça permet de se dégourdir. Nous, on rappelle qu’on est dans une activité professionnelle, économique et que les gens qui s’inscrivent doivent prendre cela en considération », a averti Jérôme Volle.

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