CORONAVIRUS - Pour les personnes sans abri ou dans des situations précaires, la crise du coronavirus se rajoute à la crise sociale. Depuis les nouvelles mesures de restriction en matière de déplacement, les associations qui viennent en aide aux plus démunis alertent sur la difficulté qu’elles ont à assurer leurs actions, notamment la distribution alimentaire.
Ce mercredi 18 mars, le Samu social de Paris a lancé un appel aux dons de tickets-restaurant et chèques déjeuner afin de pouvoir continuer la collecte de denrées. “Les distributions alimentaires se sont réduites drastiquement (...) Dans les rues, les personnes qui survivaient grâce à la manche ont perdu tout moyen de subsistance (...) et dans les hôtels sociaux où sont hébergées des familles sans aucune ressource financière, les maigres réserves alimentaires s’épuisent”, relève l’association dans un communiqué.
Les personnes à la rue ou vivant dans ces hébergement précaires et temporaires sont particulièrement exposées au coronavirus notamment parce qu’elles ne peuvent pas mettre en place les gestes barrières, ni se confiner, alertent les associations du secteur de la solidarité.
Beaucoup d’associations réclament également une réquisition des innombrables hôtels actuellement vides pour que ces personnes puissent se confiner en sécurité, plutôt que dans des centres où ils dorment parfois dans la promiscuité et où des dizaines de contaminations ont déjà été confirmées.
Le gouvernement a répondu à l’appel en commençant à réquisitionner des chambres d’hôtel.
Ce mercredi, le ministre du Logement, Julien Denormandie a par ailleurs annoncé l’ouverture de ceux centres de “desserrement” à Paris, qui permettront d’héberger des SDF contaminés par le coronavirus mais dont l’état ne nécessite pas une hospitalisation.
L’Insee recensait 150.000 personnes sans-domicile en France dans sa dernière enquête datant de 2012. Selon les associations, ce chiffre est largement sous-évalué et avoisinerait en réalité les 250.000.
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