Jérôme Guedj : "On est confronté à un déni intime, et public, du vieillissement"

Jérome Guedj ©AFP - Karine Pierre / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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Jérôme Guedj, député socialiste de l'Essonne et chargé d'une mission de lutte contre l’isolement des personnes âgées par le gouvernement, est l'invité de Laetitia Gayet.

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Jérôme Guedj revient sur le lundi de Pentecôte, déclarée 'Journée de solidarité' par le gouvernement suite à la canicule de l'été 2003 qui avait provoqué des milliers de décès chez les seniors : "Cette journée avait été l'illustration d'un phénomène au lendemain de la canicule et la prise de conscience que les solutions mises en place à ce moment là n'étaient pas à la hauteur de l'enjeu de l'accompagnement des personnes âgées" souligne le socialiste. Mais aujourd'hui, Jérôme Guedj estime qu'on "court toujours derrière les besoins [financiers]".

La priorité, selon lui, reste le soutien à domicile, le soutien aux aidants, aux Ehpad : "Les besoins sont connus [mais] on est confronté à un déni intime du vieillissement, prolongé par un déni public. Cette question est rarement présente quand ça nous pète à la figure". 

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On est pas à la hauteur des besoins qui seront encore plus importants dans les années à venir.

Faire la "révolution de la longévité"

"Ceux qui sont né à partir de 1945 vont devenir des octogénaires […] On va passer de 2 millions à 4 millions de personnes en France : quelle est la société qu'on propose ?" demande le député, "que les seniors s'adaptent à elle, ou que la société s'adapte à eux ?"

Jérôme Guedj veut "faire la révolution de la longévité, aussi importante que la transition écologique et climatique" et estime que "la priorité, c'est cette prise de conscience, dans le contexte de cette crise sanitaire et qu'on dégage les moyens"

On aura besoin de changer de braquet, y compris dans les dépenses publiques : soutenir les Ehpad, adapter les villes.

"Ce n'est pas seulement un chantier médico-social, mais un chantier de société" rappelle le député : "Ces 10 milliards d'euros à envisager, ce n'est pas infaisable, c'est une volonté publique, à condition que la société tout entière les réclame".

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